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Les
articles ci-dessous proviennent des journaux L’Est
Républicain et la Presse de Gray que nous remerçions.
« Le pont de la rivière… couaille
»
Article 9 du 26 Août 2009
Les
Rignolais passent à la vitesse supérieure afin d’accélérer la
construction d’un pont neuf. Association et pétition en marche.
Il
n’a jamais autant fait couler d’encre, le pont de Rigny… Depuis
que, suite à une étude, il a été déclaré ouvrage menaçant ruine, la
municipalité a bien dû se résigner à le fermer définitivement en juin
dernier, afin tout bonnement d’éviter l’irréparable. Et pour cause. ‘Le
pont peut tomber sous sa propre charge”, explique le maire, Alain
Blinette. Seulement, la pilule n’a pas été avalée aussi facilement que
cela, car il s’agissait plus que d’un simple pont de 141 mètres. Il
était une passerelle indispensable, un raccourci qu’un bon nombre de
personnes avaient fait sien et qui servaient aussi bien pour des
manifestations sportives (tels que le concours interrégional
d’attelages, le semi-marathon des Boucles de la Saône, le triathlon du
Tri Val de Gray) que pour les écoliers, touristes fluviaux, randonneurs
et autres riverains.
Imaginez. Une étude réalisée en mars
2007 par les services du département avait calculé qu’en moyenne 274
véhicules empruntaient le pont, et on peut même allègrement estimer que
500 voitures l’empruntaient en période estivale. Des chiffres pour le
moins éloquents. La fermeture a eu des répercussions qui vont donc bien
au-delà de la petite cité. Mais comment pallier cette voie, finalement
vitale ? La réparation du pont a été une solution, vite écartée puisque
finalement il est tout simplement irréparable. Et le contournement, un
temps envisagé, ne semble pas non plus remporter les suffrages,
d’autant plus que les véhicules roulant à moins de 60 km/h ne
pourraient l’emprunter… Finalement, le cri vient du coeur des
habitants de Rigny qui affirment : ‘il faut reconstruire un pont”.
Seulement, le coût, une belle ardoise qui représenterait quelque
4.500.000 euros, semble bien incongru pour le budget d’un village de
600 âmes.
Alors, fallait-il attendre que les choses se
passent ? Ce n’est certainement pas l’avis de nombreux Rignolais qui
ont décidé de passer à l’offensive, soutenus, à l’unanimité par le
conseil municipal qui doit, depuis la coupure, répondre très souvent à
cette question : ‘Où en êtes-vous avec le pont ?”. L’association ‘Pour
le franchissement de la Saône à Rigny” devrait donc voir le jour ce
vendredi, dans le but, bien sûr, d’informer. Et même plus. Les
villageois veulent se faire entendre et proposeront pour cela une
pétition qui sera mise en ligne sur le net sur www.pontderigny.fr
Elle
pourra, par ailleurs, être signée chez certains commerçants fixes ou
ambulants de Rigny, Beaujeu, Arc-lès-Gray, Gray, Autrey-lès-Gray,
Oyrières, Velet, Mantoche, Cresancey, Apremont, Dampierre-sur-Salon et
Seveux. La liste des lieux sera affichée au Bar du centre de Rigny. Les
premiers signataires seront, sans nul doute, des personnes très
touchées par cette coupure du pont. A l’instar de Jean-Claude Berthet,
affouagiste qui se trouve fortement handicapé pour accéder au bois
communal ‘La Vaivre”. ‘Je suis obligé de faire le détour par Gray avec
mon vieux tracteur Ferguson, cela pose un vrai problème pour la
circulation”. Et c’est la même chose pour les agriculteurs qui sont par
le fait obligés de trouver des système D pour réduire au maximum les
voyages qui, faute de pont, les contraignent à passer par Gray. ‘Je
vais à Gray à 6h du matin pour éviter de tomber aux heures de pointe
avec mon tracteur. Ensuite, je mets en dépôt mon matériel chez la
famille Guillaume, qui habite de l’autre côté du pont, et je fais les
autres navettes en voiture le plus possible”, explique le Rignolais,
Eric Lambert.
Pour se rendre à son travail, Virginie Roussel
n’était pas loin non plus. Avant… Il lui suffisait de traverser le
pont, et en quelques minutes, elle était arrivée au restaurant de ‘La
Plage”. Le trajet s’est allongé de dix bonnes minutes depuis. Exaspéré,
Fabrice Cornu l’est aussi. ‘Je fais les 3/8 à l’usine Usilor. La durée
du trajet s’est bien allongée et le pire, c’est lorsque je rentre le
midi, aux heures de pointe. Alors qu’auparavant, j’étais chez moi à
12h05, maintenant je le suis à 12h35 !”. Un détour dont il se passerait
bien, en commençant son travail à 3h du matin. Le pont n’était
d’ailleurs pas seulement emprunté par les seuls Rignolais, loin de là.
Par exemple, et pour ne citer qu’eux, les employés de la zone des
Giranaux qui habitent Cresancey, passaient par le pont.
Roger
Descollonges est encore un autre témoin de la longue liste des
utilisateurs réguliers du pont. ‘Mon plaisir était de parcourir à vélo
le chemin qui va du site de La plage à Rigny. Quand tout a été muré,
cela a été un choc pour ma femme et moi. Je constate que le
trafic à Gray a largement augmenté”. D’ailleurs, et cela a été
démontré, les détours des véhicules auraient un impact négatif sur le
bilan carbone. ‘Maintenant, je ne viens plus à Rigny”, ajoute
décontenancé le Graylois à la retraite. Un village isolé, Rigny
? C’est aussi ce que craint Julien Gauffinet, le restaurateur et
cafetier du Café du centre. ‘Les touristes qui arrivent par bateau ne
s’arrêtent plus au village, ils passent leur chemin, faute de pouvoir
traverser. J’ai perdu au minimum 15% de chiffre d’affaires sur la
restauration”, déplore le jeune homme.
On l’aura compris, le
pont représentait un relais indispensable, voire vital, pour bon nombre
de riverains, bien décidés à faire bouger les choses. Et étant donné le
coût à venir, le travail se fera en plusieurs phases et nécessitera la
contribution de plusieurs co-financeurs. La première étape devrait
s’opérer courant novembre avec la démolition, ou plutôt la
déconstruction de l’ouvrage, qui se fera selon des normes écologiques
strictes avec, par exemple, toutes les précautions nécessaires pour
qu’aucun fragment de peinture en plomb ne parte à la rivière. A la
mi-janvier, il ne restera plus rien de l’ouvrage. Et après ? Espérons
qu’il ne s’écoulera pas trop d’eau sous le pont avant qu’un nouvel
édifice surplombe à nouveau la Saône. Sophie OVIGNE
« Haute-Saône : drame pour les Voies Navigables de France
»
Article 8 du 26 Août 2009
Alors
qu’il s’apprêtait à réparer l’écluse du village, un employé de Voies
Navigables de France est tombé de six mètres de haut sur la tête.
Emotion chez ses collègues ouvriers.
Emotion et incompréhension hier matin à Savoyeux.
Au
sein de l’équipe de plongeurs de Voies Navigables de France (VNF),
affairée au petit jour à réparer l’écluse du village, c’est le choc.
Vers 8 h 30, l’un des employés, Fabrice Charton, 52 ans, originaire
d’Auxonne (Côte d’Or) était sur le point de réaliser un travail sans
difficulté particulière, qu’il fait depuis 30 ans : plonger dans la
Saône pour remettre en place une tige de vanne en bas de l’ écluse. Un
travail qui ne devait pas lui prendre plus d’une heure… « Il était en
train de descendre ses bouteilles d’oxygène sur la barge, à l’aide
d’une corde. Et, sans raison, il est tombé », témoigne ému, Jean-Pierre
Muzard, responsable du pôle plongée chez VNF. Sa tête est venue heurter
cette sorte de radeau en béton, depuis lequel les agents peuvent
effectuer leurs actes de maintenance. Voyant son collègue à terre,
inconscient, Jean-Pierre Muzard a immédiatement alerté les secours. Les
pompiers de Dampierre-sur-Salon et de Gray se sont rapidement rendus
sur les lieux, équipés d’une ambulance et d’une barque. Le samu 70
s’est également déplacé. Vu les premières constatations du médecin, qui
a diagnostiqué un important hématome crânien et diverses contusions,
Fabrice Charton a été héliporté par Dragon 25 vers le centre
hospitalier de Besançon. Il a été admis au service de traumatologie.
Son pronostic vital est engagé.
Loi des séries ?
«
Un accident qui aurait pu arriver à tout le monde », regrette
Jean-Pierre Seguin, responsable de la subdivision de Gray chez VNF. «
Il y a bien sûr un risque permanent mais nous connaissons les mesures
de sécurité à prendre. On ne sait pas quoi faire de plus pour que ce
genre de chose n’arrive pas. » D’autant que depuis 10 ans, un tel
accident n’a jamais eu lieu. « Dimanche dernier, à Oeilley, en
Côte-d’Or, un agent de chez nous a pris une corde dans le visage. Elle
a perdu son œil. Et voilà maintenant ce drame… J’espère que ce n’est
pas la loi des séries… » Le plongeur a-t-il glissé ? Perdu
l’équilibre ? Ou a-t-il été victime de la chaleur ? « Il faisait frais,
il n’y a pas de raison. Surtout qu’avant de commencer à travailler, on
avait beaucoup discuté, il était en pleine forme ! », confie
Jean-Pierre Muzard. L’enquête de gendarmerie, diligentée par la
communauté de brigades de Dampierre-sur-Salon, devra établir toute la
lumière sur cet accident du travail. Emilie FIEROBE efierobe @estrepublicain.fr
« Bunny the kid
»
Article 7 d’Août 2009
Sur
la plage de Gray somnole le Ronfleur, une pénichette tout confort. Au
macaron: un vrai marin d’eau douce, ancien baroudeur, et ménestrel à
ses heures.
Pieds nus et t-shirt rayé, il sert un
petit punch bien costaud, « comme on le fait en Martinique », en
tendant une biographie de lui-même, qu’il a écrite en couleurs sur
trois feuillets, parce qu’il en a « marre de répéter tout le temps la
même chose ». Mi-figue, mi-raisin, entre première et troisième
personne, le papier navigue d’une passion à l’autre : le bateau et la
chanson.
Il est Patrick dans le civil mais Bunny pour le
monde, un captain vaguement grande gueule, un écumeur d’eau douce qui
vient du sel. Avant d’amarrer son « Ronfleur » de bateau sur la plage
de Gray, le sexagénaire a roulé sa bosse sur le pourtour de la
Méditerranée, en Afrique ou aux Antilles. Là, le triple champion de
France de sauvetage (« mais c’est du passé, on s’en fout ») était
directeur d’animation: « c’est toute ma vie ». Et puis vient le moment
de rentrer, sinon au port, du moins en France: « A un certain âge, on
n’a plus envie d’avoir des ouragans et des tempêtes, on aspire au
calme; c’est pas mon truc de mourir à bord de mon bateau ». A l’époque,
le capitaine se dit qu’il va s’installer entre Arles et Avignon, sur sa
pénichette, « au soleil ». Raté, ce sera Gray. Il y arrive un soir de
décembre, il y a trois ans. Depuis, il n’est pas reparti. Pas moyen de
rejoindre le Rhône, glacé. « J’étais le seul à naviguer, je suis un
taré ». L’éclusier de Gray lui branche l’eau et l’électricité. A
l’office de tourisme, on lui dit que « ça serait bien de remplacer le
Vagabondo », qui a quitté Gray pour d’autres rives. Après prise de
contact à la mairie, c’est décidé, il s’installe pour proposer des
promenades en pénichette sur son « Ronfleur » au confort dernier cri,
internet et TV satellite compris.
Halte fluviale
Un
moment de flottement puis les affaires démarrent : il promène 745
personnes sur l’eau en 2008. Cette année, il en est déjà à 600, et
l’été est loin d’être fini ; sur le livre d’or du bateau, les
remerciements fusent. Maintenant bien ancré sur la plage et malgré un
camping qui ne lui apporte « quasiment aucune clientèle », Bunny en
profite pour aménager les environs, en créant avec le maire une halte
fluviale dont il n’est pas peu fier : barbecue, éclairage, tables, pour
cinq euros la nuitée. Depuis le « Ronfleur » baigné par le soleil, il
invective d’un « ouah ! » sonore le bateau hollandais qui, en le
dépassant trop vite, fait tanguer son monde. Regrette le temps des
chemins de halage et s’emporte contre l’état des rives: « C’est de la
merde ! ». Une belle assurance qui cache pourtant un point sensible :
un frère « disparu » un beau jour, qu’il espère encore retrouver.
Alors, Bunny prend la guitare qu’il « traîne partout depuis 25 ans pour
animer les quatre coins du pays, et chante compositions ou des
reprises, du Patrick Font par exemple, avec la gouaille et l’oeil
mutin de celui que la chanson fait vivre. Sourire « J’suis un peu
un révolutionnaire, moi ». Juliette MONTES Retrouvez le site internet du Ronfleur dans notre page liens 😉
« Souriez,vous êtes filmés
»
Article 6 du 29 juillet 2009
Grâce
à des caméras, un éclusier veille sur la sécurité des plaisanciers
empruntant l’étonnant tunnel de Saint-Albin, classé monument historique.
L’endroit
est magnifique. Sublimé par la luxuriance de la nature et le génie
humain. Ici, la Saône a été détournée de son cours. A Saint-Albin (près
de Scey-sur-Saône), la déviation souterraine s’incarne dans un tunnel
grandiose (qui empiète sur Ovanches). Eric Maret garde toujours un oeil
sur l’ouvrage d’art classé monument historique. Depuis son poste de
vigie, accroché au bord de la rivière à Rupt-sur-Saône, l’éclusier
dispose de plusieurs écrans de contrôle offrant une vue sur l’intérieur
du tunnel et ses abords. « Trois caméras y sont fixées »,
explique-t-il, « et des boutons-poussoirs sont installés tous les 50m
». Des boutons d’alerte auxquels les usagers du tunnel recourent en cas
de problème. Car l’ouvrage court sur 681m. Edifié au XIXe siècle, il
illustre la volonté d’aménager la rivière pour la rendre plus
praticable. Avec le creusement, à l’époque, d’un canal de 2,2 km qui
coupe un méandre de la Saône et créé un raccourci. Ce canal passe sous
le tunnel de Saint-Albin. Depuis son écluse, Eric Maret observe le
va-et-vient des bateaux prêts à franchir le tunnel. Un à la fois. Des
feux de signalisation régulent la circulation. « Pendant les années
1990 et jusqu’en 2005, environ 5000 embarcations par an passaient par
là », dévoile Eric Maret, qui estime le chiffre en baisse ces dernières
années.
Surveillance des écluses
Des
plaisanciers pour l’essentiel, « des Suisses, des Allemands, des
Anglais », détaille l’éclusier. Il a repéré aussi de plus en plus de
gens des pays de l’est. « Des Slovènes l’autre jour ! », s’amuse-t-il.
De quoi réviser ses drapeaux… Ces voyageurs musardent au rythme des
flots jusqu’à Gray, et au-delà. Des navigateurs d’eau douce qui, s’ils
empruntent la rivière de Corre à Auxonne (Côte-d’Or), auront à franchir
21 écluses, toutes automatiques (sauf celle de Rupt-sur-Saône et de
Savoyeux). Soit 18O km sur lesquels Eric Maret surfe à sa manière. Le
Haut-Saônois ne se contente pas « d’écluser les bateaux » à
Rupt-sur-Saône, comme il dit. Son local sert de PC de surveillance pour
le réseau des écluses d’Ormois à Auxonne « plus une partie
du Doubs la journée », précise-t-il. Un système informatique performant
prévient en temps réel l’éclusier de service à Rupt (Eric ou son
collègue Martial Ribard) d’une anomalie sur l’une ou l’autre des
écluses disséminées sur la petite Saône. Le téléphone sonne, l’alerte
est déclenchée. Eric consulte l’ordinateur. « C’est à
Heuilley-sur-Saône (21) », décrypte le Haut-Saônois. Qui aussitôt,
relaie l’info vers un des quatre agents itinérants employés par Voies
navigables de France pour opérer sur la petite Saône. A peine le
temps d’ouvrir les barrières de l’écluse pour laisser entrer un bateau
français que l’alarme retentit à nouveau. Eric Maret lâche : « Là,
c’est sur sur le canal Rhin-Rhône, secteur de Dole ». Et pendant
que l’éclusier veille telle une sentinelle, d’autres se contentent
d’apprécier la beauté du site en amont. Aux alentours du tunnel de
Saint-Albin, qu’il fait bon se ballader, en toute quiétude…
Isabelle GERARD igerard@estrepublicain.fr
« Plein soleil sur la fête de l’eau
»
Article 5 du 27 juillet 2009
Comme
à chaque fois, la Fête de l’eau de Ray-sur-Saône n’a pas failli à sa
réputation de manifestation de l’été. Commencée, samedi soir, avec un
repas franc-comtois, la soirée s’est poursuivie avec « Musimix », un
orchestre qui a animé, dans une ambiance exceptionnelle, la guinguette
au bord de l’eau. Dès 9h30, dimanche, les 96 coureurs à
pied inscrits étaient sur place ainsi que les 19 partants de la
course des jeunes. L’arrivée des 10 km a vu la victoire de Salan
Soltani (34’29”), 2e Nicolas Jeandrot (36’10”), 3e Bruno Cheret
(36’14”). L’après-midi, les spectateurs n’ont pas envahi,
comme escompté, le camp médiéval installé en plein soleil. Les
spectateurspréférant l’ombre autour des divers stands d’animtion comme la piste des mini-motos.
« Un bateau coincé sur la Saone
»
Article 4 du 25 juin 2009
Un
couple d’Allemands a dû faire appel à une équipe de plongeurs hier
matin. De retour de la Méditerranée, ils se sont retrouvés enlisés dans
un banc de sable.
C’était leur retour de croisière.
Peter et Rosemary Preugshat, 70 et 69 ans, un couple de retraités
allemands, étaient partis il y a deux ans, depuis Hanovre, à bord de
leur bateau, le Malytho, pour rejoindre Frontignan où ils ont des amis.
Tout en visitant les alentours évidemment. On ne peut pas dire que la
Haute-Saône leur porte chance puisque déjà, à l’aller, ils avaient dû
faire appel aux pompiers, à Corre : ils avaient perdu leur hélice et
leur bateau prenait l’eau. Alors qu’ils revenaient tranquillement
de leur périple, mardi soir, ils ont à nouveau eu une mauvaise
surprise, cette fois à Ray-sur-Saône. Leur bateau s’est retrouvé enlisé
dans un banc de sable. Ne parlant pas français, ils ont heureusement
rencontré une femme parfaitement bilingue et habitant au bord de
l’eau. Qui a fait appel aux pompiers. Hier matin, vers 9 h, les
plongeurs sont donc venus à la rescousse du couple, qui avait quand
même dormi sur leur petite péniche.
Sur la rive, Rosemary
est un peu paniquée. Une heure que les plongeurs, sur un petit bateau
et dans l’eau, tentent de faire bouger la petite péniche à l’aide d’une
corde, en vain. Tandis que son mari manoeuvre. « Il a des problèmes
cardiaques… », dit-elle*, comme pour expliquer son anxiété. Trois
plongeurs, sous les ordres du sergent-chef Rossi, multiplient leurs
efforts pour sortir la coque de cette impasse. Mais pourquoi le bateau
s’est il retrouvé dans cette mauvaise posture ? « Une bouée de
signalisation manquait », concède le pompier. Celle-là même qui
prévient le navigateur du côté où le niveau d’eau est suffisant pour
passer. « Elle a été arrachée la semaine dernière par un autre bateau
», se désole un agent de Voies navigables de France. « Vous savez,
c’est difficile de surveiller 140 km de voie d’eau. » « Les
pompiers sont vraiment zuper ! », clame Rosemary. Pas tort. À
peine plus d’une heure après avoir commencé, les plongeurs ont réussi à
dégager le bateau. Sur la rive, Rosemary applaudit. Sur le bateau,
Peter crie merci. Ils peuvent à nouveau voguer… Mais, confie
Rosemary: « C’était la dernière fois. Nous sommes trop vieux. Quand
nous arriverons en Allemagne, nous vendrons le bateau, définitivement. » Emilie FIEROBE
efierobe@estrepublicain.fr
*La
journaliste ne parlant pas allemand, l’interview s’est déroulée en
anglais. La traduction est fidèle à l’esprit mais reste approximative.
« Au service de la Navigation
»
Article 3 de février 2009
Depuis
début 2009, Pascal Seurot occupe le poste de subdivisionnaire au
service navigation de Port-sur-Saône. Agé de 47 ans, marié et père de
deux enfants, le nouveau responsable de la subdivision portusienne est
avant tout un homme de terrain. Fort d’une expérience de 10 ans dans
l’aviation civile, puis de technicien à la Direction départementale de
l’équipement de Vesoul, il succède à Maurice Fray. Avec une équipe de
27 agents, pour la plupart « itinérants », Pascal Seurot apprécie la
diversité des missions de ce service. La direction interrégionale Saône
Rhône Méditerranée à Lyon est représentée en Haute-Saône par ses
subdivisions de Gray et Port-sur-Saône. Les principales missions de la
subdivision sont de garantir les conditions de navigation, maintenir «
la ligne d’eau », surveiller les équipements matériels et entretenir
les berges sur une section de 65 km du réseau dit de la Petite Saône.
Sur ce réseau, qui s’étend de Saint-Jean-de-Losne à Corre,
l’activité essentielle est avant tout la navigation de plaisance. Pour
l’année 2008, la subdivision a enregistré 4.200 passages de bateaux de
plaisance contre 78 passages de bateaux à vocation commerciale. En
effet, le réseau fluvial Petite Saône est un réseau à petit gabarit dit
Freycinet : passage pour les bateaux de 38,50 m en longueur, 5,05 m en
largeur pouvant charger tout de même jusqu’à 400 tonnes. Le trafic de
plaisance est l’un des plus importants après le canal du Midi. Le
réseau Petite Saône relie la Méditerranée à l’Europe du Nord ; il est
qualifié de réseau magistral !
Pascal Seurot précise que
l’État a fixé un objectif de 25 % de report modal d’ici 2012, entendez
que le trafic routier doit être réduit de 25 % au profit des modes de
transports fluviaux et ferrés. Bientôt le retour des péniches à
Port-sur-Saône ? Pas sûr. Des projets de passage à grand gabarit sont
en cours d’études ailleurs… Et les plaisanciers continueront
d’apprécier la navigation au fil de la Saône. – Le système de
management environnemental est aussi l’une des particularités de la
subdivision. Pascal Seurot explique : « lorsque les agents
réalisent un abaissement du niveau sur une section du canal (bief) pour
les travaux d’entretien, il faut être attentif à la vitesse
de vidange et de remplissage pour la préservation de l’écosystème
». Et les projets 2009 ? L’activité de l’équipe se concentrera sur
la rénovation des berges du secteur d’Ormoy, sur le plan
d’intervention sécurité dans le tunnel de Saint-Albin et sur la
sécurisation globale des ouvrages. Des plantations d’arbres sont
aussi prévues sur les berges à Port-sur-Saône.
« L’heure de se jeter à l’eau
»
Article 2 du 2 février 2009
Il
ne reste plus que cinq jours aux habitants du Graylois pour se
prononcer – via une enquête publique – sur les modalités d’aménagement
du barrage sur la Saône. un sujet technique et abscons qui induit
pourtant des choix d’avenir très concrets. Attention au piège !
Impénétrable,
indigeste voire « tout simplement imbuvable » comme le regrette un
observateur… Tel se présente le dossier de l’enquête publique
inhérante aux « travaux de reconstruction et d’automatisation du
barrage de Gray sur la Saône ». Jargon d’experts, solutions
d’ingénierie hydraulique, le tout à décrypter sur quelques centaines de
pages… Pour un peu, on referait presque le coup au citoyen lambda de
lui demander son avis sur un modèle de Constitution européenne. Et
c’est bien là que se situe le piège ! Car s’il est d’ores et déjà
acquis que les travaux décrétés par Voies Navigables de France (VNF)
commenceront dès l’été, il est tout aussi clair que l’enquête publique
et son registre – ouverts jusqu’à vendredi – vaudront d’ici là pour «
information » et pour seul et unique mode de « concertation ». C’est en
tout cas sur cette base que se décideront, en fonction de l’intérêt
manifesté (on non) par les populations locales, les options
d’aménagement autour de l’historique « Pont de Pierre », si cher au
coeur des Graylois… En clair, le choix entre un projet à minima ou un
ensemble privilégiant la sécurité et la préservation des qualités
esthétiques du site. Sachant, que dans un cas comme dans l’autre.., il
ne sera pas fait appel aux finances municipales. Tour d’horizon.
*
Le choix d’un nouveau barrage : avec ou sans « volet » ? Il ne reste
aujourd’hui – de la campagne de modernisation et de mécanisation
entreprise par l’Etat depuis 1985 – plus que trois barrages à aiguilles
sur la Saône (Gray, Auxonne et Apremont).
Afin de « réduire les
fortes contraintes (dangerosité et pénibilité) » d’une exploitation
toujours manuelle, VNF a décidé leur remplacement. Pour Gray, deux
options sont en concurrence (voir documents en bas de page) :
–
Le barrage à clapet « simple »: Celui-ci représente la solution la
moins onéreuse pour VNF (7% moins chère) ; elle faciliterait de plus
les opérations de maintenance de ses équipes, habituées à ce type de
système. Mais d’un point de vue esthétique et sur les questions de
sécurité, la perspective du clapet « simple » n’est guère
réjouissante…
– Le barrage à clapet « à volet aval »:
Contrairement à son « rival », il présente l’avantage d’un écoulement
d’eau continu. Evitant l’effet de « trou noir » inévitable dans la
première option, il rappellerait la forme de déversoir qui régnait au
XIXe siècle sur toute la largeur de la rivière. Autre atout de taille :
en « fatiguant » l’eau grâce à son « volet aval », ce deuxième système
éviterait les mouvements tourbillonnaires qui se forment sous les «
clapets simples ». Dangereux pour les kayakistes, plaisanciers et
éventuellement pour le personnel VNF. « Un kayak qui, par maladresse,
s’approcherait de trop près ne pourrait pas s’en sortir », relève
Michel-Antoine Boyer, du groupement d’architectes-ingénieurs-paysagers
chargés de mener les études d’impact, qui refuse « d’engager sa
responsabilité civile » dans le cas où la première option serait
privilégiée.
* Restauration patrimoniale : un ouvrage
endommagé. Prévues, la restauration et la mise en valeur des ouvrages
de génie fluvial et civil du site devraient représenter environ 10 % du
montant global du projet (1,8 M d’ €). Tête de pont, linguets, quai
rive droite, ou déversoir… dont la lisse en bois qui assurait le
niveau a totalement disparu… « L’ouvrage est bien abîmé. 70% des
pierres de couronnement qui protègent les parois verticales . sont
totalement gelées. Plus on attend, plus ce sera catastrophique »,
assure Michel-Antoine Boyer.
* Déversoir et passe à poisson:
un problème à anticiper. C’est le deuxième grand volet du projet. Après
une première tranche de travaux (barrage et restauration), une
seconde concernera la, « passe à poisson ». Avec ici encore, deux
façons de faire (qui ne feront pas l’objet d’une nouvelle enquête
publique !). Première option : faire « passer » la passe au niveau du
déversoir.
« Touche pas à mon déversoir ! »
Pas
forcément la plus valorisante… « Touche pas à mon déversoir ! », s’en
sont déjà émus certains, qui militeront pour un tout autre schéma. A
savoir rouvrir la « portière » de l’ancienne écluse au niveau des
Grands Moulins. « La globalité du projet, et la
loi sur l’eau,
exigeraient même une passe de dégravement qui passerait sous la
micro-centrale, et remplacerait le dispositif actuel qui ne fonctionne
pas (vase, corps inertes. », notent Michel-Antome Boyer et sa collègue
Sylvie Maniaque. Une formule « idéale » mais qui nécessiterait l’accord
de l’actuel propriétaire des lieux : EDF. En attendant, et jusqu’à
vendredi, c’est à vous de jouer !
François VADOT
COULISSES LE
FINANCEMENT – Inscrite au 12e contrat de Plan Etat-Région, l’opération
réunira les participations financières de la Région de Franche-Comté
(25%), du Département delaHaute-Saône (25%) et de l’Etat (50%). HORAIRES
ET PERMANENCES – Les habitants du Graylois sont appelés à donner leur
avis sur le registre de l’enquête publique jusqu’à vendredi. – En
mairie de Gray, aux services techniques, les jours ouvrables, de 8h à
12h et de 13h30 à 17h30. – En mairie d’Arc-les-Gray (aux mêmes
horaires). Dernière permanence du commissaire-enquêteur : vendredi 6
février, de 14h à 17h, en mairie de Gray. Un « morceau » d’histoire
Le
« Pont de Pierre », le port, les quais, les Grands Moulins.., autant de
noms qui façonnent une carte postale chère au cour des Graylois. Des
riverains de la Saône qui s’apprêtent à voir se tourner une nouvelle
page d’histoire (architecturale) de leur cité. Pas la première… Petit rappel au fil des hauts lieux qui, depuis le XIIe siècle, ont façonné son paysage.
* Le « Pont de pierre ». Comme
son nom ne l’indique pas, il fut construit… en bois, à son origine,
attestée dès 1358, lorsque les eaux et les glaces entraînèrent sa
première reconstruction « officielle ». La construction primitive
maçonnée remonte au XVIIe siècle (1603-1613). Elle est l’oeuvre de
l’ingénieur Claude Flamand. Mais si, à l’époque, l’accès aux deux rives
s’achève encore par des passerelles en bois. A la suite de nombreuses
reconstructions, le « Pont de pierre » n’apparaît ainsi comme digne de
ce nom que sur les plans de 1821. Il est alors paré de 13 arches et
d’un tablier métallique qui franchit la nouvelle écluse. * Le « Port de Gray ». La
fonction portuaire de la cité est attestée dès le XIIe siècle, rive
gauche (en aval du pont), où l’on retrouvera le futur quai
Saint-Esprit. Le quai à gradins est construit de 1822 à 1824 par
l’ingénieur Molind et s’étendra bientôt au-delà des Ecoulottes
(1836-1841). Les travaux du quai Mavia commencent en 1844. Après le
dépôt d’un premier devis par l’ingénieur Kreyselle en 1827, le quai
Saint-Esprit est construit en 1846-47. * Le barrage à aiguilles. Prévu
par décret impérial du 14 décembre 1867, réglementant les Grands
Moulins de Gray, le barrage à aiguilles est construit en 1883 dans la
suite de l’écluse rive droite. Il est à l’origine d’un procès qui
opposera les Grands Moulins à l’État jusqu’en 1908. * Les Grands Moulins de Gray. L’existence
d’ouvrages fluviaux est connue depuis 1334. Date à laquelle la reine
Jeanne confie la banalité des fours et moulins au chapitre de Gray.
Devenus biens nationaux après la Révolution, les moulins banaux sont
achetés en 1803 par Aimé-François Tramoy. Reconstruits en 1810 en
parallèle des « grands moulins neufs », ils sont rachetés en 1875 après
une longue période crise par Régnier, Mongin et Boisseau, qui fondent
la société des « Grands Moulins de Gray ». Ils brûleront en 1921 et
seront remplacés par la micro-centrale que l’on connaît aujourd’hui.
« Le génie écologique en marche
»
Article 1 de janvier 2009
Pour
les cyclistes et les piétons, une passerelle entre Chemilly et
Ferrières va permettre de relier le Chemin vert et les rives de la
Saône.
Un paradis pour les touristes, surtout
les Vésuliens qui cherchent à s’évader en été à dix minutes de la
ville. La formule convient aussi bien au bas de Chemilly (accès par
Pontcey ou par Vauchoux) qu’à l’écluse de Ferrières-lès-Scey. Entre les
deux, la Saône : Ferrières, côté sud sur la rive droite dans le
sens de l’aval, Chemilly, côté nord, rive gauche. C’est entre ces deux
rives que le Conseil général est en train de construire une passerelle.
Comme on le lira par ailleurs (Le Fait du jour), cet ouvrage qui
entrera en service dans un mois a surtout pour intérêt d’assurer une
liaison vélo-route entre le « Chemin vert »
(Vesoul-Fontenois-lès-Montbozon au dessus de l’Ognon) et les rives de
la Saône.
Adepte du vélo, le sénateur Yves Krattinger,
présent lundi sur place notamment avec Jean-Louis Guerriero (services
techniques, Espace 70) et la conseillère générale Carmen Friquet, n’a
pas manqué de souligner cette contribution de « la politique Vélo du
Département » au sein des voies vertes de Franche-Comté et du schéma
national des véloroutes. C’est une somme totale de 1,7 M € (dont 0,5 M
€ du fonds européen FEDER) qui a été investie entre les deux rives de
Chemilly et de Ferrières.
Bateaux, cyclistes et piétons…
Longue
de 120 m (dont 75 m sur le lit mineur de la rivière) et d’une largeur
utile de 2 m, la passerelle en aluminium (traduction : pas de souci
d’entretien) reposera sur trois piles enfoncées jusqu’à 12 m sous le
niveau d’eau (jusqu’au calcaire dur) et protégées des embâcles et des
bateaux par des « chevêtres ». Côté Ferrières, la passerelle partira en
pente douce tout près de l’écluse automatique du canal. Côté Chemilly,
le dénivelé avec le sentier aménagé depuis le bas du village oblige, en
bout de passerelle, à créer une boucle (à 4% de pente maximale) pour
l’accessibilité des personnes à mobilité réduite. Selon les
assurances données par la DSTT de M. Guerriero, la passerelle sera «
quasi en permanence au dessus de 3,5 m du niveau de l’eau », ce qui
permettra le passage des bateaux des plaisanciers, étant donné que la
Saône n’est d’ailleurs pas navigable 200 m en amont.
Au pied
de la passerelle, un nouveau ponton sera installé, rive gauche, appelé
à remplacer celui existant au pied du château de Chemilly, non loin du
pont Saint-Jean-Népomucène (sur le Durgeon, route de Vauchoux). Entre
la passerelle et la place verte de Chemilly, passe la nouvelle piste
cyclable, ouverte aux piétons. Ici, mieux que par un simple
enrochement, les berges sont protégées par des caissons en toile de
coco contenant de la terre où sont plantés des saules. La végétation
confortera la rive. Bref, ce coin paradisiaque, déjà apprécié des
estivants sur pelouse ou sur l’eau, va s’ouvrir, tout en restant «
nature » à des cyclistes et des piétons. Pourvu que les engins
motorisés de tout poil ne viennent pas perturber ces fêtes bucoliques ! André MOISSÉ
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