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[Presse] La vie à bord : récits houleux  
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Vlaljak
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Posté le: Lundi 18 Juin 2007 16:13
Sujet du message: [Presse] La vie à bord : récits houleux

La vie à bord : récits houleux


Le portefeuille et la bricole

Avant de battre pavillon seine et marnais, il a écumé les rives de Boulogne, Saint-Cloud (92), Charenton (94). Il s’est aussi égaré à Draveil (91) sur l’île aux Oiseaux, « une réserve naturelle », très au-dessus de ses moyens. Finalement, Fabrice, 34 ans, directeur recherche et développement d’une société informatique, a jeté l’ancre à Villeneuve-la-Garenne (92), et son dévolu sur une péniche de 160 000 €. « Un Freycinet construit en 1929. » Soit 140 m² d’appartement et 180 m² de terrasse, calés « à 10 minutes des Champs », dans un cadre qui mêle nature et industrie. D’après lui, ne vit pas sur l’eau qui veut : « Il faut avoir de l’argent ou être bricoleur. » Fabrice, qui a dépensé 50 000 € en travaux, soude à l’arc électrique et manie la meuleuse. Indispensable savoir-faire : « Il y a souvent des joints qui se déchirent ou des fuites du fait des différences de température saisonnières. »

Autre contrainte : le contrôle technique. Tous les dix ans, la coque doit être vérifiée. C’est la sortie en cale sèche jusqu’au chantier naval de Gennevilliers, et le cauchemar des occupants. Coût de l’opération, de 3 000 à 5 000 €. A quoi s’ajoutent 200 € par mois de redevance d’occupation des berges. Fabrice paie aussi sa liberté fluviale : pour s’adonner à son hobby, les balades en Zodiac, il a dû passer son permis, s’acquitter de la vignette et se doter d’une « very high frequency », le talky des bateaux, indispensable en cas de détresse. Evry, Conflans-Sainte-Honorine, Rueil, Argenteuil : il a immortalisé les berges.

Réservoir à touristes

Pas de grille, pas de code, pas d’ascenseur » : Victoria vante le côté pratique de la vie de bateau. Hervé, lui, disserte allègrement sur leurs voisins les cygnes, canards et ragondins : « Une fois sur le quai, on a l’impression d’être hors de la ville. » Elle est restauratrice, lui, consultant en ressources humaines. Ils sont installés sur une péniche Freycinet depuis cinq ans, près de la tour Eiffel (7e). Un emplacement idéal, plébiscité par leurs copains pour les feux d’artifice du 14-Juillet. Revers de la médaille : la redevance mensuelle s’élève à… 700 €. Et le week-end, les cars déversent leur flot de touristes, prêts à s’embarquer sur les bateaux de réception alignés sur le quai voisin. « Parfois, le parking est tellement bondé que l’accès chez nous reste bloqué jusqu’à 3 heures du matin, déplore Victoria. Impossible de faire venir le samu ou les pompiers en cas de besoin. Ça nous inquiète, à cause du petit. » Giuseppe a 6 mois. Imperturbable, il se laisse bercer par le roulis, bien perceptible à Paris, circulation fluviale oblige. Giuseppe partage sa nounou avec un autre bébé-péniche, à trois anneaux de là. « La communauté du quai joue à plein, raconte Hervé, quadra en jeans-Converse. Si on part en vacances, les voisins surveillent la péniche. Du coup, aucun problème de cambriolage. » Tout juste quelques soucis avec la gare RER toute proche, d’où sont parfois expédiés cailloux et bouteilles. « Rien de terrible. » La préoccupation du moment, c’est la peinture. « Même si on redonne un petit coup chaque année , on n’échappe pas au grand ravalement, tous les cinq ans. »

Attention, risques de crues

C’était juste après le 31 décembre et la tempête de 1999. Parvin, prof, et Olivier, céramiste, recevaient leurs neveux et nièces. « Vers minuit, on a chaussé nos bottes et on est tous partis, en courant le long des quais, pour se mettre à l’abri. » Les crues sont leur hantise. Et ils ne comptent plus, depuis vingt ans qu’ils sont amarrés dans le 7e, les hivers où ils ont été obligés de déménager en urgence. Parvin, joviale Britannique de 56 ans, se souvient : « On se faisait héberger par la famille à Soisy-sur-Seine (91), quand les enfants étaient petits. Pas très pratique pour les amener à l’école le matin. » Depuis, la famille a acheté un petit pied-à-terre dans le 5 e pour s’y réfugier en cas de besoin. Parvin croise les doigts :
« On est tranquilles depuis deux ans, le niveau de la Seine a peu bougé. » Et conclut, philosophe : « L’avantage des crues, c’est qu’elles créent une vraie solidarité entre les habitants des quais. On est bien obligés de s’entraider. »

Sécurité enfant

On ne joue pas près de l’eau » : chez les Kerautem, c’est le leitmotiv. Pour Tugdual, père de deux enfants de 7 et 10 ans, veiller à leur sécurité est la principale contrainte à bord. « Un enfant qui tombe à l’eau, on ne le récupère pas, dit-il. Il faut être sévère et leur interdire formellement de faire le tour du bateau. » Un risque colmaté par des détails d’aménagement. A bord, tous les verrous sont à hauteur d’adulte. Dans les chambres, seuls s’ouvrent les petits hublots, qui ne permettent aucun passage. Sa péniche, Tugdual l’a achetée 46 000 € à d’anciens mariniers « trop vieux pour s’en occuper », en 2001. Une aubaine. Pour agencer ces 150 m², il a fait appel à des spécialistes. Et s’est investi pendant deux ans à raison d’un weekend sur deux. « On n’est pas des privilégiés : on s’implique. Il faut sans cesse bricoler, repeindre et nettoyer, toujours nettoyer. Prendre soin de ce patrimoine. Un peu comme si on vivait dans un jardin commun. »

Source : nouvelobs.com
Publié par Isabelle Curtet-Poulner et Lise Martin, le 14/06/2007

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