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[Presse] Les nouveaux Robinsons  
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Vlaljak
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Posté le: Lundi 18 Juin 2007 16:07
Sujet du message: [Presse] Les nouveaux Robinsons

Les nouveaux Robinsons


Solo et écolo

Masquées par la voie rapide du boulevard Koenig, les péniches échappent aux regards. Seul indice : le long du quai, des boîtes aux lettres et des portillons discrets s’égrènent. Leurs allées privatives mènent à un havre de lofts fl ottants réservés aux bourgeois les plus atypiques de Neuilly-sur-Seine. C’est là que Christine, 50 ans, très femme d’affaires, vient d’acheter la péniche d’une octogénaire pour 330 000 €. Au terme des travaux qu’elle a entamés, elle disposera de 130 m², agrémentés de 70 m² de terrasse. Avec une vue de rêve : à gauche, la Seine bordée de verdure ; à droite, les tours de la Défense, où cette cadre supérieure travaille. Champs et mégalopole. « En ville, précise-t-elle, j’aurais eu moitié moins. » Sur le bateau, elle a tout modifié : « Je ne suis pas manuelle. Il fallait que ce soit impeccable. Des amis, installés sur l’eau depuis vingt ans, m’ont aidée à trouver l’entrepreneur et l’architecte. » Ce dernier lui a concocté une péniche écolo : « Chauffage par panneaux solaires, pompe à chaleur, plancher chauffant, clim… Tout sera développement durable et entièrement insonorisé. Un pont-levis, actionné depuis le loft, m’épargnera l’inquiétude des cambriolages. » Ultime détail : pas question de changer ses habitudes vestimentaires sous prétexte d’exil au vert : « Vivre à la campagne oui, renoncer aux talons jamais. L’architecte a pensé un parquet adéquat. » Un chantier de 300 000 € : « Je craignais de faire un mauvais investissement. On m’a assuré que je ne risquais rien. Je ne ferai peut être pas de plus-value, mais je ne perdrai pas d’argent.

Le pionnier

« Je suis un vieux marinier d’opérette. » Etienne, 65 ans, peintre, ancien de la pub, est un précurseur : il vit sur l’eau depuis trente ans. A l’époque, une petite annonce l’attire : « Péniche à vendre, à Neuilly ». « Dans les années 70, ça ne valait rien. Vivre sur un bateau ne se faisait pas. Les quais des Hauts-de-Seine étaient vides. » Amarré pont de Puteaux, ce Robinson vit aujourd’hui sur un bateau-loft de 200 m², avec atelier de peinture au sous-sol, ponton et terrasse. Au fil des ans, il a vu les riverains changer. « Jusque dans les années 90, d’autres générations peuplaient les rives, raconte-t-il. Des types plus jeunes, plus marginaux, des artistes. A présent , ça s’égalise vers le haut : les péniches sont remplies de bobos. » Des recrues avides de se ressourcer à l’ombre des poncifs du coin : nature, indépendance et convivialité. Cette communauté vit abritée derrière les courts de tennis, piscine et terrain de golf aménagés là par la municipalité. « On peut faire le bruit qu’on veut, jouir de la lumière du fleuve. La Seine c’est très vivant » , s’enflamme Etienne. Un éden aux portes de la ville. Avec sa compagne, styliste, ce contemplatif aime l’idée de pouvoir se déplacer. Même si, dans les faits, rares sont ceux qui lèvent l’ancre. L’ambiance des rives cloue sur place. Ici la convivialité est de mise : « Il faut même parler de connivence. Logique. Avoir une barque est une obligation légale. Du coup, le soir, on passe d’une péniche à l’autre. On se fait héler pour l’apéro, on organise des grillades. Nous partageons le même esprit d’être en différence . » Et de nivellement par le haut.

Les magiciens de l’Algeco

Vue du quai, elle ne paie pas de mine. Pour s’en approcher, il faut même cheminer le long d’un vilain petit souterrain. Mais dès qu’on franchit la porte blindée, la maison flottante de Jean-Jacques et de son épouse Dominique, dans le 16e, se fait décor de magazine. Parquet en teck, meubles design, style épuré, le tout est encadré de balcons et de terrasses. Les baies vitrées s’étalent sur les trois côtés d’une pièce de 100 m². Près de l’entrée, un escalier moderne mène au niveau inférieur où s’alignent des chambres spacieuses agrémentées de hublots. A une extrémité : la buanderie, qui accueille une mini-station d’épuration. De l’autre côté : dressing et… cave à vin ! Jean-Jacques, haut fonctionnaire fan de voile, a racheté cette barge, ce « ponton » comme il dit, à la célèbre école des Glénans en 1988. Pour y organiser des transats, avec quelques amis journalistes. En 2003, il décide, à 50 ans, de s’y installer avec femme et enfants. « Le bâtiment est assez génial , glisse-t-il. Personne ne nous voit. Qui pourrait imaginer qu’on vit dans une maison de 260 m² sur trois niveaux ? Pour rien au monde on ne retournerait sur la terre ferme. » Bien sûr, il faut payer 500 € de redevance chaque mois. S’habituer au léger roulis. Et composer avec les odeurs ponctuelles de barbecue en provenance du bout de quai tout proche, où squatte parfois un SDF. Quelques désagréments qui paraissent bien modestes à Dominique, blonde quadra au chic décontracté : « Le lieu est magique, la vue imprenable . Dès le petit déjeuner , depuis la cuisine américaine, on est aux premières loges pour le ballet des péniches. » La famille est devenue incollable sur les Freycinet, Luxemotor, péniches hollandaises, ces différents modèles de bateaux qui se croisent sous leurs fenêtres, acheminant touristes, charbon ou conteneurs. Celui qui fait le plus de vagues ? « La vedette de Bercy qui transporte … le ministre de l’économie matin et soir. »

Source : nouvelobs.com
Publié par Isabelle Curtet-Poulner et Lise Martin, le 14/06/2007

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