Les
articles ci-dessous proviennent des journaux L’Est
Républicain et la Presse de Gray que nous remerçions.
Captages
vulnérables
Article 18 du 26 Décembre 2006
La
protection des ressources en eau potable du Val de Saône est un des
enjeux majeurs du Contrat de vallée inondable.
Curieux : juste
avant les fêtes on a parlé d’eau. De l’eau dont on a sorti une loi,
(enfin) votée par le parlement. Les maires ruraux en ont fait la Une de
leur lettre de décembre, en relevant « un mauvais état général des
réseaux de distribution d’eau potable, un désengagement des financeurs
traditionnels, et une augmentation des besoins et les exigences
croissantes des normes mais également des citoyens en terme de qualité
de l’eau ». Ces maires ruraux figurent parmi les acteurs du grand
chantier mis en place le long de la Saône depuis septembre 2004 et qui
porte un nom : le Contrat de vallée inondable (Cvi). Le syndicat mixte
Saône Doubs en assure l’animation, coordonne les opérations et apporte
une assistance aux maîtres d’ouvrage.
Nitrates
phytosanitaires
Pour suivre ces
opérations en Haute-Saône, une commission territoriale Saône comtoise a
été mise en place. Elle vient de se réunir à Port-sur-Saône, sous la
présidence du conseiller général Michel Désiré, et a tout de suite
ficelé sa priorité : la préservation de la ressource en eau potable. Si
l’on en croit les études menées par le syndicat mixe Saône et Doubs et
l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, les 38 captages recensés
dans le Val de Saône sont plus ou moins vulnérables. Dix-sept
présentent une atteinte liée aux nitrates, 11 sont sous la menace des
phytosanitaires, 9 des bactéries. Treize des 17 captages bénéficiant
d’une déclaration d’intérêt public (DUP) sont touchés par au moins une
problématique, 16 sont sensibles à deux éléments polluants, et 2
présentent une dégradation due à la présence des 3 agents.
6,9
M€ sur 5 ans
Rien que la
Haute-Saône, le volet A du contrat de vallée, c’est-à-dire
l’amélioration de la qualité des eaux superficielles et souterraines,
mobilisera 6,9 millions d’euros de crédits sur cinq ans. Traduction
dans les faits : les captages d’Esmoulins, de la Goutte d’Or à Gray, de
Fédry, de Conflandey, de Bousseraucourt, de la source des Trois Rois
ont bénéficié d’une inscription au Cvi. 2007 verra la mise en place «
d’actions de concertation avec tous les maîtres d’ouvrage locaux afin
que ceux-ci s’engagent dans des actions de protection de la ressource à
l’échelle des zones d’alimentation ». Ce qui fait suite au programme
sur 3 ans de gestion des pratiques agricoles et du maintien des
prairies inondables. Le choix de Port-sur-Saône pour la réunion de la
commission territoriale est plus que symbolique : l’assainissement de
la cité portusienne (station de traitement à construire) et des
communes de la Saône Jolie apparaît comme un des plus gros chantiers
contractualisés. Même engagement à Gray, dans le Val de Gray à
Conflandey et à Beaujeu en faveur du traitement des effluents.
G.M.
Concertation
et contrats de rivières
Michel Désiré
l’a souligné logiquement : « la mise en oeuvre du Contrat passe aussi
par la concertation avec les structures porteuses des contrats de
rivières mis en place (NDLR : le dernier concerne la Lanterne et le
Breuchin) ou en projet sur les affluents de la Saône, afin d’assurer la
cohérence des actions à l’échelle du bassin versant et mutualiser les
expériences ». Car le Cvi porte aussi des volets traitant de la
protection contre les crues, la prévision, la prévention et la
réduction de la vulnérabilité (3,8 M€ pour la Haute-Saône), les milieux
naturels et le programme piscicole (808 212 €), l’entretien du lit
mineur et des bords de Saône (1,2 M€) et la mise en valeur de l’axe du
fleuve (avec la mise en place de « classes d’eau »). D’où en 2007 un
travail sur la réduction de la vulnérabilité du bâti inondable, la
poursuite des études des biefs successibles de navigation entre
Heuilley (21) et Charentenay, le plan de gestion des prairies du
Colombey à Amoncourt, la restauration de la vieille Saône à Autet
(jusqu’en 2010) et de la végétation rivulaire de Corre à Ray-sur-Saône,
et de Jonvelle à Corre.
Les
aînés en croisière sur la Saône
Article 17 d’Octobre 2006
L’excursion qui
vient de les réunir prouve bien la bonne entente qui règne entre les
deux clubs des aînés d’Authoison et Hyet. En effet, ils étaient 27
d’Authoison, accompagnés par la présidente Agnès Poix, et 9 du club de
Hyet emmenés par la trésorière Monique Olivier, à prendre la direction
de Saint-Jean-de-Losne, port fluvial sur la Saône (qui soutint un siège
mémorable contre les impériaux en 1636), pour la visite de l’église et
de l’Hôtel de Ville, puis de la maison des Mariniers. Après le repas de
midi, tous ont embarqué sur la Maltesse pour une croisière sur la
Saône. Avant le retour en Haute-Saône, le groupe, assisté d’un guide, a
visité la maison du Patrimoine à Saint-Aubin. Une journée conviviale et
pleine d’enseignements.
Rénovation
du pont suspendu
Article 16 du 01 Octobre 2006
La construction
de cette passerelle a commencé vers 1850 et aurait duré plus de
quarante ans ! Le site des Tréfileries actuelles fut d’abord un
haut-fourneau et des forges où le minerai de fer sorti de la mine de
Fleurey-lès-Faverney, de qualité moyenne, était transformé en boulets
de canon. Ce fut ensuite une papeterie puis un début de tréfilerie avec
la famille Voisin – Betoul qui avait un magasin sur Paris. Le château,
situé sur une île au confluent de la Saône et de la Lanterne changea
ensuite de propriétaire avec la famille Michel-Heydou. La passerelle
permit de desservir le château à la mise en place du « canal du
Fraysinet » sur la petite Saône pour la rendre navigable. La
Haute-Saône était alors le premier département industriel de France !
Le deuxième bras était traversé en barque, jusqu’à la noyade de deux
salariés des Tréfileries en période de crue, et le pont en béton
(piétons) fut aussitôt construit en 1976/1977.
La passerelle
en fer fut empruntée jusqu’à une visite de la Direction départementale
de l’équipement (DDE) d’Autun spécialisée dans la surveillance de ce
genre d’ouvrages et qui a donné une mise en garde sur sa sécurité. Les
ouvriers laissaient leur véhicule au pied du pont en béton et la
passerelle de 47 m de long et 4,50 m de large entre garde-fous, faisant
la jonction avec l’usine. La municipalité a donc fait le nécessaire
pour la rénover, avec tout d’abord la recherche de fonds. Cette
passerelle fait partie de la voirie communale, bien que desservant du
privé. Elle est classée « ouvrage d’art » et le Département a octroyé
une subvention de 70 % sur son coût (151.000 €) et 30 % (environ 50.000
€) sont à la charge de la commune. La soumission la moins-disante a été
obtenue par la société marseillaise GTM, agence de Lyon, certaines
offres atteignant presque le double. Les câbles et les suspentes seront
changées, les barres d’ancrage au sol remplacées ainsi que les
poutrelles en bois pourries qui seront renforcées par des poutrelles
métalliques. Le « platelage » (plancher) en bois de 2,30 m de passage
pour véhicule de poids inférieur à 3 t et la chaussée des deux
trottoirs en bois de 1,10 m de large remplacés.
Cela
nécessitera environ six semaines de travail. Les employés de GTM ont
déjà commencé l’élagage des abords et les travaux se feront sans
démolition, au fur et à mesure de l’avancée par tronçons sur la
passerelle. Tous les bois, de chêne très secs, ont été fournis et sciés
par l’entreprise Margarido de Provenchère : la façon de sciage des
planches et des poutres a été imposée par la DDE d’Autun, suivant un
mode bien précis qui évite au bois de travailler et de se déformer.
Le
tourisme en congrès à Traves
Dimanche 15
octobre, à Traves, l’Union départementale des Offices de tourisme et
Syndicats d’initiative tiendra son congrès annuel dans la Communauté de
communes des Combes, accueillie par l’Office de tourisme des Combes à
la Saône. L’accueil se fera à 9 h au parc résidentiel de loisirs «
Saône Valley » de Traves. Des visites par groupes sont prévues :
promenades en bateaux sans permis, découverte du village de
Rupt-sur-Saône (visite des chambres d’hôtes « Les Dorlotines »,
présentation de l’église et du château). A partir de 11 h 30, les
travaux du congrès se dérouleront en salle des fêtes à Traves. Un
déjeuner « gastronomique » aura lieu ensuite au restaurant « l’Oranger
» à Traves. Inscriptions (25 € par personne y compris le déjeuner)
auprès de l’Udotsi 70, BP 90196, 70004 Vesoul Cedex. Tél/fax. :
03.84.97.10.88
La
mise en valeur de la Saône
Article 15 du 20 Septembre 2006
Les maires de
Jonvelle, Bousseraucourt, Bourbévelle, Montcourt, Aisey-et-Richecourt,
Corre, Ranzevelle, les représentants des Communautés de communes Saône
et Côney et du Pays jusséen se sont rassemblés en mairie de Corre,
accompagnés des services du Syndicat mixte Saône et Doubs. L’ordre du
jour était centré sur la mise en valeur de la rivière Saône sur ce
territoire. Sous l’impulsion de Michel Désiré, conseiller général,
accompagné par l’animateur du Contrat de vallée inondable de la Saône
en charge de ce secteur géographique, les élus hauts-saônois mènent une
réflexion depuis plusieurs mois sur l’opportunité d’engager un
programme de restauration de la portion de Saône non navigable en
Haute-Saône. Afin de faciliter les démarches administratives, les
Communautés de communes Saône et Côney et du Pays jusséen ont ajouté
cette nouvelle compétence (études et travaux) à leurs statuts.
A l’issue de la
réunion, la démarche globale et le cahier des charges de l’étude
initiale étaient validés, la maîtrise d’ouvrage étant déléguée à la
Communauté de communes Saône et Côney. Une convention sera signée entre
cette dernière, celle du Pays jusséen et les communes de Corre et de
Ranzevelle afin que chacun s’engage à assurer la part de dépense qui
lui revient. A travers une approche globale, l’étude initiale devra
prendre en considération l’ensemble des enjeux (activités économiques
et de loisirs, Natura 2000… ) et contraintes (inondabilité… )
présents sur le secteur. Elle devra quantifier et localiser les volumes
de travaux à réaliser, nécessaires au bon équilibre entre les activités
humaines et les objectifs de préservation des espaces naturels et des
paysages.
Le linéaire
concerné s’étend de la limite départementale avec les Vosges (Jonvelle)
à l’amont de la confluence entre la Saône et le Canal de l’Est (Corre),
soit une trentaine de kilomètres de berges. A l’issue de l’étude, les
élus définiront le contenu du programme de restauration qui pourrait
être réalisé dès 2007, auquel succédera un programme pluriannuel
d’entretien afin de préserver durablement le bénéfice des travaux de
restauration.
Croisière
au fil de l’eau
Article 14 du 16 Septembre 2006
Organisée en
partenariat avec les offices de tourisme de Gray, du Pays dampierrois
et fresnois et le Comité régional de tourisme, une croisière fluviale a
conduit une délégation allemande du Port de Savoyeux vers Rigny. Le
Tour Opérator « Bonne France » et « La Cordée Reisen » intervenaient
dans le cadre de cette opération de découverte dont le but était de
faire dévoiler la richesse touristique d’une partie de la Haute-Saône à
une dizaine de représentants d’associations allemandes, susceptibles
d’organiser des voyages de groupes.
Saône Plaisance
a mis à disposition un bateau avec l’équipage pour cette
mini-croisière. Arrivés à Rigny, les voyageurs ont apprécié une large
dégustation de produits régionaux avec le concours de Vincent
Guillaume, venu faire découvrir les vins de Charcenne, du Fournil
comtois avec son « Amitchote », de Gray-gourmand, proposant le Toté,
comtoisine, Gousto ou les vachettes comtoises, les produits dérivés du
bison de la ferme de la Marquise, le miel de Stéphane Minot, les
griottines de Fougerolles, les pains de chez Gulot ou encore la
traditionnelle cancoillotte.
Les voyageurs
ont ensuite poursuivi leur découverte en se rendant, par d’autres
moyens de locomotion, vers Champlitte et Pesmes, avec de nouvelles
dégustations des produits du terroir. Une découverte qui devrait en
apporter d’autres.
Ray-sur
Saône – Une Fête de l’Eau magique
Article 13 de Juillet 2006
Cette année, la
Fete de l’Eau de Ray-sur-Saône n’a pas battu des records d’affluence
mais a su retrouver une ambiance sympathique tant appréciée par le
public. Pour l’édition 2006, le spectacle était au rendez-vous avec
Gérard Belfiore, un magicien d’envergure internationale qui a fait son
show avec des numéros inédits qu’il est le seul a réaliser. Et il n’a
pas manqué de faire appel aux spectateurs notamment à Charles Gauthier
conseiller général qui est monté pour l’occasion sur la scène.
La foule très
dense s’est ébahie devant tous ces tours qui faisait disparaître et
réapparaître les objets. « Il y a un truc » soufflait-on alors mais
c’est ça la magie. Quant aux personnages très colorés des Dominos, ils
ont assuré une animation permanente pendant les deux jours avec des
atteliers pour les enfants, du maquillage et des apparitions sur scène.
Le syndicat d’initiative de Ray-sur-Saône s’est montré à nouveau à la
hauteur de l’évènement et de l’affluence en servant plusieurs repas
pour le plaisir de tous entre samedi et dimanche.
Ray-sur
Saône – Fête de l’eau : quel succès !
Article 12 du 31 Juillet 2006
Le soleil, un
peu moins ardent que ces jours passés, a décidé d’apporter lui aussi
son concours à la réussite de l’édition 2006 de la Fête de l’eau de
Ray-sur Saône. Après la messe en plein air, qui a connu son habituel
succès, le repas champêtre très prisé qui suivi, ne pouvait que lui
aussi connaitre une affluence. Tout l’après-midi, devant un public
imposant et enthousiaste s’est déroulé un fabuleux spectacle de magie,
en alternance avec des variétés, le tout mis en va leur par des
artistes de classe internationale aux talents exceptionnels. Ce pubic
séduit et captivé par la noblesse de ce spectacle, n’a pas ménagé ses
applaudissements tout au long de la représentation. Et pour clore cette
magnifique journée, rien de tel qu’un repas au bord de l’eau, avant le
feu d’artifice et la danse.
Des
plaisanciers entre verdure et Saône
Article 11 de Juillet 2006
Un
couple de Suisses a jeté l’ancre à Fouchécourt et repris la gérance du
port. Bien décidé faire connaître ce petit coin, avec le soutien de la
municipalité.
Le « Baba Jaga
» est amarré dans le port de Fouchécourt. Et n’en bouge plus. Après un
périple d’un an sur les canaux, fleuves et rivières d’Europe, le bateau
et ses propriétaires ont jeté l’ancre en Haute-Saône. Le voyage,
l’errance au fil de l’eau, reflétait un profond désir de « changer de
vie », sourit Stéphane Werndli. Sa femme approuve. Changer de vie,
quitter leur Suisse natale, prendre leur temps… et finalement se
poser quelque part pour poursuivre leur chemin autrement. Fouchécourt,
le couple connaît depuis belle lurette. Stéphane et Heidi l’ont
découvert, par le bouche à oreille, au cours d’une de leur virée en
bateau sur la Saône. « On a appris que le gérant voulait passer le
flambeau », explique Heidi. Ni une, ni deux, les Suisses ont sauté sur
l’occasion. Lui, a quitté son poste d’instituteur ; elle, a rendu son
tablier de caissière dans une station de ski. Et les voilà depuis avril
en eaux haut-saônoises.
Conjuguant les
petits bonheurs au présent. Celui de vivre et de travailler au bord du
fleuve, celui également de bosser ensemble. « Autrefois, nous tenions
un foyer de vacances pour les personnes handicapées, enfants et adultes
», livre la dame. Une activité exigeante qui a pompé toute leur énergie
avant qu’ils ne décident de passer à l’étape suivante de leur parcours.
Heidi complète : « Depuis, on rêvait de re-travailler ensemble ». De
tenir un resto, par exemple… A Fouchécourt, le couple cumule : non
seulement Heidi et Stéphane oeuvrent côte à côte mais en plus au bord
de l’eau ! Et en France ! « Nous aimons le savoir-vivre à la française
», avoue Stéphane. Que demander de plus ? Peut-être davantage de
fréquentation au port ? Heidi reconnaît : « Il demeure peu connu des
plaisanciers ». Le couple est bien décidé à changer la donne avec le
concours de la municipalité, qui depuis son installation l’a soutenu
sans faillir.
Travaux
et aménagements
Peu connu, pas
seulement à cause de sa situation géographique isolée. Les premiers
gérants n’ont pas aidé le petit port à sortir de l’anonymat. La mairie
est même en procès avec le premier, qui pendant un an avait tout
bonnement décidé de fermer boutique, laissant les plaisanciers le bec
dans l’eau. De l’histoire ancienne tout ça. Claude Masson, la maire du
village, compte aujourd’hui sur le développement de cet équipement.
L’objectif n’a pas dévié depuis la création en 1999 : le tourisme, ne
pas laisser la commune de 125 âmes se replier sur elle-même mais au
contraire s’ouvrir sur l’extérieur.
La mairie reste
propriétaire, les gérants s’acquittent d’une location et s’occupent des
lieux. Stéphane s’active sur le port et au bar, tandis que Heidi a opté
pour les fourneaux, histoire de faire tourner le restaurant. La
municipalité envisage d’ailleurs de moderniser les locaux. Un
établissement qui début août profitera de la Licence IV. Des
aménagements pour le port également, avec la perspective d’un nouveau
ponton. Et pour éviter l’envasement de la structure, une pelleteuse
s’est chargée de donner de l’air à l’entrée du port. De quoi faciliter
l’accostage des Néerlandais, Allemands et autres plaisanciers qui
naviguent en eaux calmes. Pour la maire, une certitude, le port
contribue à dynamiser le village.
I.G.
Le
radeau de la Saône
Article 10 du 06/07/2006
Une embarcation
insolite descend la Saône et ne manque pas d’attirer l’oeil des
promeneurs sur le chemin de halage. Quatre jeunes ont réalisé un radeau
et, à l’aide de pagaies, envisagent de rallier Seurre à la force des
bras. Partis de Savoyeux, les jeunes ont relevé ce défi avec
enthousiasme. Mais après deux jours de navigation, la tâche leur semble
plus importante qu’il ne semblait.
Les jeunes
avaient prévu de dériver en cas de fatigue, mais le courant n’est pas
aussi fort que cela. Toujours est-il que le tableau de marche a été
respecté et, au deuxième jour, l’équipage accostait à Prantigny pour y
passer la nuit.
Connoisseur
reprend du service
Article 09 du 26/05/2006
Le
pont de l’Ascension marque le début de saison pour Jillian Lambert et
toute son équipe.
« Ca y est. Ça
redémarre ». Depuis mercredi, Jillian Lambert et toute son équipe sont
à pied d’oeuvre. Huit gros bateaux de la base ont levé l’ancre pour des
navigations de quatre ou cinq jours sur la Saône et des réservations
arrivent pour les semaines à venir. Le moral au beau fixe, Jillian, la
patronne british de la base grayloise confie qu’après un bon mois
d’avril (quarante réservations) et un mois de mai, calme, voire morose,
les affaires reprennent. « Et à ce qu’il paraît, les beaux jours sont
pour très bientôt », lance t-elle en direction d’un groupe de
plaisanciers.
« Il était
temps », souffle un des mécanos – pas mécontent de quitter l’atelier –
pour prendre les commandes du « Magnifique », un des luxueux bateaux de
Connoisseur sur lequel il va former les nouveaux venus. « Un petit tour
sur la Saône, et un passage d’écluse leur suffiront pour pouvoir
naviguer tout seul sur le « Magnifique », assure le mécano. Un petit
quart d’heure plus tard, tout ce beau monde est à bord, attentif aux
explications du moniteur. « Ce qui les effraie au départ, c’est
toujours la taille du bateau. Mais une fois qu’ils l’ont en main, ils
sont rassurés » explique ce dernier.
Sécurité
et confort
Pas besoin
d’avoir un permis, seule une attestation de navigation, remise en
général au bout de 35 à 45 minutes par le formateur, permet au
plaisancier de larguer les amarres. A noter toutefois que cette
attestation n’est valable que sur le bateau en question. Aussi, comme
ces heureux estivants, sept autres groupes (en majorité des familles)
ont quitté mercredi la base Connoisseur. Le temps – pas encore vraiment
rétabli – ne semble pas leur poser problème. Il faut dire qu’à bord de
ces « gîtes flottants » dotés d’un confort dernier cri, on peut
naviguer aisément par tous les temps. « Notre clientèle en majorité
suisse-allemande n’attache pas d’importance aux conditions météos pour
lever l’ancre. S’il y a du soleil. Tant mieux. Sinon. Tant pis »,
s’amuse Jillian.
Offrir à leurs
clients la joie de naviguer en toute sécurité et dans un confort
maximum, c’est ce à quoi, la société anglaise fondée il y a cinq
décennies dans le Norfolk par deux retraités de la marine, a travaillé.
Au début, elle construisait et commercialisait des bateaux de mer tout
en bois. Reconvertie il y a une trentaine d’années dans les bateaux
fluviaux, elle est aujourd’hui l’une des plus importantes sociétés de
location de bateaux de plaisance opérant sur les voies navigables de
France, d’Europe mais aussi des Etats-Unis.
Depuis une
vingtaine d’années, Connoisseur Gray a pignon sur Saône. La quarantaine
de bateaux qu’elle loue pour des croisières allant de plusieurs
semaines à trois ou quatre jours, est prise d’assaut par des touristes
avides de luxe et de confort. Un luxe dont pourtant se défend la
patronne. « Tout est relatif. Nous avons des petits bateaux à des prix
abordables. Quant aux plus grands qui peuvent accueillir douze ou
treize personnes, leur location peut-être divisée au prorata des
candidats à la plaisance ».
Port-sur-Saône
: on reparle du grand canal
Article 08 du 13/05/2006
Les
assises nationales du tourisme fluvial se sont terminées hier
Main dans la
main, comme il sied pour les dossiers économiques, la chambre de
commerce et d’industrie de la Haute-Saône (CCI 70) et la société
d’économie mixte « Destination 70 », émanation du conseil général, ont
organisé jeudi et hier à Port-sur-Saône les premières Assises
nationales du tourisme fluvial depuis celles de Redon en Bretagne en
2000. Pour la clôture de ces travaux, le sénateur Yves Krattinger (PS),
président de l’assemblée départementale de Vesoul, a dit ne pas ignorer
que les collectivités locales ont un rôle à jouer pour que les
arrière-pays profitent du tourisme fluvial (et vice versa).
Pour notre
grande région, cela passe, à ses yeux, par le plan de gestion « Val de
Saône » qui fait travailler de concert 19 collectivités territoriales,
trois régions, neuf départements et sept villes et communautés de
communes. Quant à l’entrepreneur vésulien Jean-Marie Euvrard, président
de la CCI 70, il a profité, hier après-midi, de sa tribune de Port pour
souligner que les chambres de commerce et d’industrie de Franche-Comté
entendent participer à l’étude de faisabilité pour relancer une liaison
fluviale Rhin-Rhône, « seul chaînon manquant de la liaison mer du Nord
– Méditerranée ». Ce projet a déjà le soutien du ministre Christian
Estrosi, qui a proposé d’inscrire ce projet parmi les bénéficiaires des
quatre milliards d’euros de dotation de l’Agence de financement des
infrastructures de transport (AFIT).
A.M
Le
tourisme fluvial doit s’ancrer à terre
Article 07 du 12/05/2006
Des
élus et techniciens venus de trente départements planchent depuis hier
à Port-sur-Saône.
« Les berges et
l’arrière-pays ont besoin d’un plan de développement », soulignait
Jean-André Doeuvre hier en présentant le dernier rapport d’Odit France
sur le tourisme. Voilà qui n’est surtout pas banal car le tourisme
fluvial était naguère à peine cité quand on parlait de « développement
touristique ». L’un des six ateliers de travail, hier à Port-sur-Saône,
aux Assises nationales du tourisme fluvial, portait justement sur ce
thème. Qu’on ne s’y trompe pas : le tourisme fluvial qui est en plein
essor, surtout avec les Néerlandais et les Allemands, n’est pas la
seule affaire des loueurs de bateaux et des ports de plaisance. Si l’on
veut qu’il ne se réduise pas à faire la queue pour franchir les
écluses, comme en haute saison sur le canal du Midi, il faut que les
plaisanciers trouvent, à côté de la tranquillité sur l’eau, la
possibilité d’une animation et de rencontres, une fois débarqués.
Un
appel aux collectivités
Ce message, il
s’adresse aux décideurs locaux. Il émane tant de Voies navigables de
France (VNF) que des représentants des chambres de commerce et
d’industrie (CCI). La loi permet à VNF, organisme d’Etat, de se
désengager de la gestion des installations sur le réseau de « petit
gabarit », comme en Franche-Comté et en Lorraine. Autrement dit : les
régions, les départements, voire les pays ou les communautés de
communes sont invités, là aussi, à assumer cette nouvelle
décentralisation. Une opportunité d’apparence séduisante mais selon le
Luxovien Michel Gabillot, qui préside aux destinées du tourisme en
Haute-Saône, « il faut garder de la cohérence d’un secteur à l’autre ».
De part et d’autre des Vosges, les atouts ne manquent pas. Du nord au
sud, passe la « Traversée verte », par la Moselle, le canal de la
Meurthe puis la Saône. Et de l’ouest à l’est, la Comté est traversée
par la « Charles Le Téméraire », piste de véloroute qui relie Nantes à
Budapest et longe déjà le Doubs de Dole à Montbéliard.
Précisément,
VNF a déjà concédé la gestion de la navigation sur le Doubs là où on ne
transporte plus de marchandises, c’est-à-dire surtout entre Besançon et
Montbéliard. Ici, la vallée est encaissée et Yves Tardieu, qui
représente le Grand Besançon, voit « une belle complémentarité » entre
le port de la cité de la Boucle, si culturellement attrayante, et la «
base technique » de sa petite commune de Deluz, au coeur d’une zone
protégée « Natura 2000 ». Tout autre est le cas de figure de la Saône,
avec ses plateaux et plaines. Entre Selles et Mantoche, des Vosges à la
Côte-d’Or, quelques restaurateurs s’organisent déjà pour convoyer leurs
clients plaisanciers depuis les appontements ou les marinas. Sous le
titre ambitieux « La Vallée dont vous rêvez », la dernière initiative,
qui émane de la CCI de Haute-Saône, est une plaquette de 54 pages
intitulée « Livret services plus », donnant aux touristes les
coordonnées de tous les commerces et services. Même des villages
retirés à 20 km de la Saône, tels Champlitte et Charcenne ont « adhéré
», c’est dire si la notion d’arrière-pays est sans limite.
Aux Assises de
Port, lors des échanges d’informations et « d’astuces » (pour reprendre
un témoignage de Gironde), la bonne parole a pu venir aussi de
Lorraine. Au nom de l’Office de tourisme de Nancy, Geneviève Fontaine
table sur le développement du tourisme avec les pontons « équipés en
sécurité surveillance » du port Saint-Georges mais aussi sur le tout
prochain « Sillon lorrain » qui fait l’objet d’une charte entre Epinal,
Nancy, Metz et Thionville. Et Didier Bianchi, le maire de Liverdun,
voit déjà revivre un port de plaisance en pays « Val de Lorraine », au
centre d’une « vision globalisée de l’approche touristique ». Le chemin
qui doit faire sortir les plaisanciers de leurs bateaux passe, en
effet, par une synergie nouvelle entre initiative privée et équipements
publics.
André MOISSÉ
Première
du genre en France
Depuis l’an
2000, il n’y avait pas eu d’Assises nationales du tourisme fluvial en
France. L’initiative des deux journées de Port-sur-Saône revient à
Josiane Verrier, présidente de la commission Tourisme à la Chambre de
commerce et d’industrie de la Haute-Saône, et aux assistants techniques
du service « Commerce Tourisme » de la CCI 70.
Jusqu’à ce soir
à la salle SaônExpo et dans les salles municipales portusiennes,
plusieurs dizaines de participants viennent de trente départements. Les
élus représentent des collectivités comme des conseils régionaux ou
généraux et les techniciens, des organismes comme le comités
départementaux du tourisme.
La
Marina Prend Corre
Article 06 du 28/04/2006
Il
aura fallu quinze ans pour que le port de plaisance, inauguré samedi,
trouve son rythme de croisière. Avec une nouvelle capitainerie et un
arsenal de projets, cap sur sur l’ambition.
Longtemps, il a
stagné entre deux eaux, ce « Pré Saônier », où bat aujourd’hui le
pavillon de la Marina de Corre. Que de remous avant que le drapeau ne
se pare de vert ! Entre deux eaux. Cela traduit d’abord une observation
géographique puisque cette langue de terre est coincée entre, d’un
côté, le Canal de l’Est, de l’autre, la Petite Saône (voir ci-dessous).
Ce qui oblige aussi à naviguer parfois dans un « entre-deux »
administratif, car une rive est rattachée à Voies navigables de France
à Béthune (Nord), l’autre à VNF Lyon. Bonjour, l’embrouillamini !
Mais c’est
surtout, le développement de ce port, dont les bases ont été lancées en
1991 par Gérard Drouot, originaire de Vauvillers, qui a longtemps
louvoyé. Avec des investisseurs amoureux du bateau, le Haut-Saônois
s’était jeté à l’eau en trouvant à Corre, « un site calme, agréable et
non tributaire des écluses ». On bouillonne de projets, et peut-être
d’utopies. Car le nerf de la guerre fait défaut, et la législation est
sévère, « difficile de passer le chenal de la loi ». Doux rêveur,
Gérard Drouot ? « Je pariais sur la chance », rétorque-t-il. De 1994 à
2000, le rêve passe, sans faire escale. Deux acheteurs, intéressés par
« la maison les pieds dans l’eau, le bateau au pied de la maison », se
manifestent, mais c’est trop peu.
L’eau
et le feu
La crainte de
se retrouver le bec dans l’eau disparaît lorsqu’arrive Jean-Germain
Wolf, gérant de Seidim, une société vosgienne. Pas un armateur, mais un
entrepreneur qui augmente le capital de la société de 7622 à 68200 € et
qui amorce de grands travaux de remblaiement sur un site jugé peu
stable. « Quand on a de la monnaie, on a des idées », ironise
aujourd’hui Gérard Drouot qui reconnaît que « sans Wolf, devenu maître
du jeu, on ne se serait pas développé ». L’intéressé, qui, par la
suite, a injecté 850000 € (« pas un petit truc ») ne veut pas
s’octroyer toute la paternité du projet. « Oui, ils ont eu l’idée à un
moment donné, mais ils ont rêvé en couleurs, il a fallu tout remettre à
plat ! Sortir de cette réserve d’Indiens… ». Le promoteur ne mâche
pas ses mots, « on ne joue pas dans la même cour ». L’initiateur non
plus. L’eau et le feu ? L’utopiste et le « pragmatique » ? Manque
d’esprit de Corre ? « Moi, j’ai eu l’idée cinglée de vouloir le faire
», marmonne le second, « lui (Wolf) a les reins solides ».
Un coup de rein
qui doit emmener Jean-Germain Wolf haut économiquement, après en «
avoir bavé » sur les terrains législatifs (Natura 2000, Loi Voynet sur
l’eau). Les obstacles ont été franchis depuis 2000. Aujourd’hui,
l’ambition s’affiche, sans demi-mesure, de surfer sur « le filon du
tourisme fluvial », avec un projet d’ampleur « bien intégré dans le
village ». L’île verte doit s’amarrer à une nouvelle vague touristique
(« c’est sous-exploité en Haute-Saône »), une offensive. En ligne de
mire ? Un exemple de réussite, celui des frères Rémy à La Bresse
presque voisine. Avec un passage de 700 bateaux en moyenne, de fin
avril à mi-octobre, la Marina mise donc sur un très gros potentiel. Et,
majoritairement, une clientèle fortunée. Entendez, principalement des
Suisses, des Allemands, « mais aujourd’hui », rectifie Gérard Drouot, «
les Français y prennent goût ». Le tourisme fluvial, c’est un courant
de fond, assurément.
Xavier FRÈRE
Point
stratégique
A Corre, les
activités touristiques sont principalement liées à la présence de
l’eau. Le nombre de passage de bateaux de plaisance à l’écluse de Corre
a connu une augmentation importante : 760 en 1985, 1863 en 1999, 3222
en 2002. Depuis cette date, on comptabilise environ 3500 passages
annuels. Corre, situé à la jonction de la Petite Saône et du canal des
Vosges, est un point stratégique du tourisme fluvial et un passage
quasi-obligé pour les plaisanciers venant du Nord-Est de l’Europe
(Allemagne, Belgique… )
Ancre
d’or
En avril 2005,
la Marina de Fluvial loisirs s’est vue attribuer « l’Ancre d’or » dans
la catégorie « équipements d’accueil », un prix qui distingue les
réalisations originales d’aménagement ou de promotion des voies
navigables. Un an plus tard, l’inauguration (samedi 29 avril, à partir
de 16 h) lèvera le voile sur une nouvelle capitainerie de 150 m²
destinée à remplacer la première reconvertie en restaurant de 50
places), une aire de camping-car (32 places) et une palette d’autres
services. En clair, on compte deux bassins. L’un de 53 places (20 à la
vente, 20 location longue durée, 13 location journalière), l’autre de
32 places, toutes déjà vendues.
Soutien
financier
L’originalité
de la Marina se traduit aussi par un complexe de 15 terrains à bâtir
(10 ares) disposés autour de trois darses privatives, et permettant aux
propriétaires d’avoir leur bateau amarré à leur habitat. Enfin, un parc
à sec, couplé avec un parc d’entretien, est utilisé pour l’hivernage.
Pour créer ce site unique en son genre, la société Fluvial Loisirs a
lancé un vaste programme de plus de 850000 €. D’autres partenaires
financiers ont apporté leur soutien : crédits FOEGA (Leader II Vallée
de la Saône et crédits Feder 2000-2006) à hauteur de 27601 € et Conseil
général de la Haute-Saône (contrat APPUI Pays de Vesoul-Val de Saône) à
hauteur de 26090 €.
X.F
Petite
Saône deviendra grande
Le département
est baigné par le cours de la Saône. Il s’étend sur 130 km avant de
rejoindre la Bourgogne. De Corre à Saint-Jean-de-Losne, cette partie du
fleuve est connue sous le nom de « Petite Saône », en raison de la
proximité de sa source située à Viomesnil, dans les Vosges. L’atout
majeur d’un trajet en bateau sur cette portion reste une nature
intacte, préservée. En quelques années, les aménagements se sont
amplifiés pour atteindre aujourd’hui six ports de plaisance (Corre,
Fouché-court, Port-sur-Saône, Scey-sur-Saône, Seveux-Savoyeux et Gray)
et une dizaine de haltes fluviales (Jussey, Conflandey, Traves, Soing,
Raysur-Saône, Mantoche… ).
La gamme de
bateaux offerte à la location est très large, petites péniches ou
mini-yachts auprès des plus grandes sociétés de locations telles que
Nicols, Locaboat Holidays, Saône plaisance, Connoisseur. Destination
70, l’agence de développement touristique de la Haute-Saône, est
devenue depuis 2003 l’outil qui a permis de faire de l’activité
touristique un vecteur de l’économie haut-saônoise et de son
développement rural. Le tourisme fluvial s’inscrit dans cette logique,
comme un secteur (très) porteur, notamment à destination des touristes
étrangers.
Bon
dieu au paradis
Theo Gut, c’est
son nom. « Theo = dieu en grec, Gut = bon, en allemand ». Verdict : «
C’est deux fois positif ! » Bon dieu ? Pas de doute en tout cas, ce
sexagénaire originaire de Bâle respire la joie de vivre. Il l’affiche,
et l’une des recettes de ce bien-être, s’appelle Corre. Depuis six ans,
Theo Gut est un habitué du lieu. Puis, il a investi : 11000 €
l’emplacement. Cher ? « Rien de comparable, pourtant, avec ce que l’on
peut trouver en Suisse », raconte ce sexagénaire bâlois qui, avant
d’opter pour une embarcation à moteur, claquait son argent dans la
voile, principalement sur le lac de Neuchâtel. « Trop épuisant
aujourd’hui ». Alors, changement de cap. Theo et son épouse Sylvia ont
largué les amarres d’un quotidien helvète bien rangé, de technicien
électrique pour lui. A 2 heures de Bâle, à Corre, le couple a déniché
ce qu’il cherchait : « Loisir fluvial, nature, calme, gens sympas ».
Seul bémol ? Retrouver 39 Suisses sur 40 (propriétaires) dans la
Marina, « c’est un peu dommage, non ? » Il a astiqué son « vaisseau »
durant une grande partie de l’après-midi.
Puis il s’est
accordé un instant de répit, là, en eaux calmes, sur le ponton de son
bateau. Une petite bière pour se rafraîchir, un franc sourire pour
exprimer son plaisir. « Avec le silence, c’est comme le paradis, non,
ici ? ». On entendra juste un petit claquement de drapeau dans les
airs, celui de la Marine suisse (« très rare ») qu’il déroule de temps
à autre à l’arrière de son embarcation. Sylvia et Theo, en mettant les
pieds sur un bateau, ont attrapé une maladie, ça s’appelle la bougeotte
: « Dès que le ciel sera bleu, nous partirons ! ». Quatre ou cinq mois,
vers Lyon, Dijon, ou un peu plus au Sud. Rien n’est écrit, rien n’est
figé. Ce n’est pas un hasard si leur bateau a été baptisé « Belém », du
nom du port portugais d’où partaient les navires pour le grand voyage
vers l’Amérique. Leur horizon se moque des frontières, et des écluses.
X.F
«
Le potentiel est énorme »
Lustrage des
coques, remises en état. René, un fidèle de Gérard Drouot s’affaire sur
le bateau d’un plaisancier d’Epinal, l’un des rares Français à avoir
définitivement acheté une place. « Il faut qu’il soit prêt pour samedi
! » Barbe sel et poivre, allure décontractée, accent chantant, on ne
s’y trompe pas, René vient de loin. De l’Aude exactement. A contrario
de beaucoup de Français, il a emprunté l’itinéraire Sud-Nord. Sans
amertume. Il a jeté l’ancre ici il y a quelques armées, avec son
épouse. Lui, le spécialiste du convoyage. Le navigateur au long cours.
« Alors, croyez-moi », dit-il à propos de Corre, « c’est le seul port
complètement privé en Europe ! » Il ne tarit pas d’éloges sur ce qui
s’est accompli avec Fluvial Loisirs. L’horizon est dégagé ? « Le
potentiel est énorme, on ne se rend pas compte », souffle René, « entre
Corre et Gray, c’est l’un des coins les plus beaux que je connaisse,
sauvage, une nature intacte ». Pas question pour l’instant de larguer
les amarres pour rejoindre le Sud. « Ici, ça n’a pas de prix ! »
X.F
Saint-Jean
de Losne / Saint-Usage
Un bateau de plaisance détruit par un incendie
Article 05 du 20/04/2006
Mardi 18 Avril,
vers 20h20, un violent incendie s’est déclaré dans un bateau de
plaisance, le Kikimic, en quai au canal à Saint-Usage, et a entièrement
détruit le bateau appartenant à des retraités du Var, M. et Mme
Himbert. L’incendie, dont la cause sera déterminée après l’enquête des
gendarmes de la brigade de Saint-Jean de Losne, nécessita
l’intervention des sapeurs-pompiers. Les propriétaires, qui avaient
tout investi dans cette vedette entièrement réaménagée et qui devait
quitter le port de Saint-Usage fin avril, venaient d’embarquer le jour
même pour préparer le départ de leur nouvelle vie à bord de ce bateau.
Vers 20h15, une
épaisse fumée a envahi l’habitacle et, malgré leur intervention et
celle de leurs voisins à l’aide d’extincteurs, les propriétaires se
résignèrent à quitter leur bateau en feu. Afin d’éviter que les flammes
ne s’attaquent aux bateaux avoisinants, le Kikimic fut largué au milieu
du bief de Saint-Usage. Malgré la rapidité d’intervention des pompiers,
la vedette fut totalement détruite ainsi que les meubles à bord. Une
importante opération d’arrosage à l’intérieur du bateau a été réalisée
pour éviter une éventuelle reprise. Le préjudice s’annonce important
puisque tout sera à reconstruire et à remeubler pour un bateau qui
venait d’être rénover pour la somme de 300 000 €. Les propriétaires,
très choqués, ont été relogés par la municipalité de Saint-Usage. Les
pompiers de Saint-Jean de Losne ont monté une permanence et mis en
place une procédure pour éviter une éventuelle pollution du canal.
Source : Le Bien Public
-> Voir
l’article sur notre Blog : cliquez ici
L’armée
en campagne a du Génie
Article 04 du 01/04/2006
Vaste
opération sur le secteur, avec cinq régiments et deux mille militaires
impliqués dans un exercice de franchissement de la Saône.
La brigade du
Génie a organisé à Autet un vaste exercice avec le franchissement de la
Saône sur un pont flottant motorisé. Une manoeuvre grandeur nature qui
a fait intervenir cinq régiments et deux mille hommes sur le secteur.
Les premiers éléments du Génie sont arrivés sur le terrain très tôt,
afin de mettre en place ce pont. Dix modules de dix mètres et pesant
chacun dix tonnes sont arrivés à dos de camion. Les militaires avaient
préparé le terrain avec un balisage précis et en renforçant les berges
de la Saône avec un parterre métallique. Au fur et à mesure
qu’arrivaient les camions transportant les modules, ces derniers
étaient mis à l’eau et assemblés les uns aux autres. Les militaires
travaillaient jusqu’à la nuit afin de composer deux moitiés de pont
arrimées au pont de Quitteur pour la nuit et gardées par des troupes et
des blindés. Il ne faisait pas bien jour quand le clairon a sonné le
lever.
Pour cause, il
restait du travail : l’ouvrage a été définitivement constitué, soit
cent mètres de pont flottant motorisé. Les moteurs de 75 cv sont au
nombre de deux par modules et ont chacun un pilote avec un homme qui
coordonne les commandes. En plus du pont, il a fallu mettre en place
deux rampes d’accès de neuf mètres et de sept tonnes qui permettent de
relier le pont à la rive. Un ensemble de cent quatorze tonnes qui peut
supporter des charges de soixante-dix tonnes à moduler en fonction du
courant et de la profondeur de l’eau. Tout était prêt à l’heure à
l’arrivée des premiers véhicules.
Manières
très civiles
Cinq régiments
sont passés sur le pont flottant durant la journée, soit 200 véhicules
avec hommes et matériels. Ces véhicules arrivaient de différentes
provenances. Les participants ont pris le départ au petit matin de
Illkirch pour le 1er régiment du Génie, de Metz avec le 2e régiment du
Génie, de Versailles pour le 5e régiment du Génie, de Joigny (89) avec
le 28e groupe géographique et de Fontevreaud (49) avec le 2e régiment
de Dragons nucléaire, biologique et chimique. Alors que le cerveau de
cette opération avait son état-major à Strasbourg, le général
commandant la brigade du Génie et son état-major étaient sur le terrain
à Autet afin de superviser les opérations et il a d’ailleurs reçu la
visite d’Yves Genin, maire d’Autet. Alors que les deux cents camions du
convoi se dirigeaient vers la Valdahon, le pont était démonté et
rechargé sur les camions en deux temps trois mouvements. Impressionnant
!
La population
locale n’a pas manqué ce grand spectacle, et la tribune que constituait
le pont de Quitteur a accueilli de nombreux spectateurs. La surprise a
été créée par l’accueil fait par l’armée aux visiteurs. Respectant les
normes de sécurité, les militaires ont su le faire comprendre avec
diplomatie, mais ils ont donné toutes les informations et les
explications pour les plus curieux. Comme l’a expliqué la jeune chargée
de communication, le sous-lieutenant Bolliet, les militaires reçoivent
tout un ensemble de consignes afin de ne pas perturber la vie des
régions traversées. Les véhicules circulent en petits convois, espacés
les uns des autres pour ne pas trop gêner la circulation des usagers
habituels de la route. Les militaires ont pour mission de respecter les
structures mises à leur disposition, de même que l’environnement.
Certes, deux
cents camions qui passent dans un chemin de terre laissent un peu de
traces, mais les hommes en treillis font tout pour rendre le terrain en
état. Bref, une visite militaire appréciée par la population locale.
Un
pont flottant
Article 03 du 31/03/2006
Grosse
animation sur la commune d’Autet et le pont de Quitteur. Ce site est
devenu un terrain d’exercice du 1er régiment du Génie de la région de
Strasbourg. La population locale n’a pas manqué d’assister au spectacle
de la construction d’un pont flottant. Les dix barges du pont sont
arrivées sur des camions avant d’être mises à l’eau et les militaires
ont construit leur pont avec une technique qui fait merveille. Les deux
morceaux de ce pont, qui ont passé la nuit contre les berges, ont été
mis bout à bout afin de créer une voie de passage sur la Saône pour un
convoi militaire.
Un exercice qui
a été un grand spectacle largement suivi par ceux qui pouvaient se
libérer et ces derniers ont particulièrement apprécié l’attitude des
militaires qui se sont montrés avenants. Ils ont notamment donné des
explications sur leurs travaux, apportant quelques détails techniques
sans dévoiler les secrets de l’armée. Les militaires ont été hébergés
dans les bâtiments publics de différentes communes voisines du site
stratégique.
Port-sur-Saône
: les péniches sont parties
Article 02 du 14/02/2006
Leur cargaison
était très attendue. Chargées de sel de déneigement à destination du
port de Frouard (54), les trois péniches stoppées par le gel à
Port-sur-Saône pendant une petite semaine ont pu lever l’ancre sous le
double effet du redoux et des efforts des services de la Navigation.
Les brise-glace de Voies navigables de France ont conjugué leurs
actions, l’un en remontant le canal des Vosges, l’autre, basé à
Amoncourt, en débloquant la situation de Corre à Fontenoy-le-Château.
Une couche de plus de vingt centimètres obstruait le canal et les
écluses dans les Vosges, mettant à rude épreuve les hommes et le
matériel. Une situation que les mariniers n’avaient pas affrontée
depuis au moins une décennie.
Le
gel bloque le sel
Article 01 du 09/02/2006
Trois
péniches chargées de sel de déneigement sont à quai à Port-sur-Saône,
deux autres à Corre. Une épaisse couche de glace obstrue le canal vers
les Vosges.
Les canards,
chers à Vanony, n’ont plus les pattes prises dans la glace. Ils
dansent, comme peut danser un colvert, sur la fine pellicule blanche
recouvrant les bords du quai de Port-sur-Saône. « Ça se détend, il y a
du courant, une circulation d’eau », sourit Donald, un vieux routier…
des voies fluviales, « mais nous sommes toujours bloqués, alors que
nous devrions être arrivés ». Bloqués en aval de Corre et du canal des
Vosges, sur la Saône navigable libérée de l’emprise des effets du gel,
elle. « Nous transportons tous un produit de grande consommation en ce
moment. » Donald, natif de Pont-à-Мousson, joue les poseurs d’énigme.
Puis lâche « On monte d’Aigues-Mortes avec du sel de déneigement pour
Nancy ! » Et sans doute à répandre sur d’autres tapis de bitume
lorrains.
Trois mariniers
a la barre de péniches de 250 tonnes ont noué leurs amarres à
Port-sur-Saône il y a cinq jours, histoire de trouver des prises de
courant et un peu de chaleur humaine. Deux attendent à Corre. Deux
chalands stoppés à Girancourt (88) glissaient hier vers Golbey. Deux
bateaux du même tonneau arrivent du Sud. Le contrat global porte sur
30000 tonnes, l’équivalent de 120 camions. Destination le port de
Frouard, en Meurthe-et-Moselle, pour livrer une cargaison attendue
comme les beaux jours. Encore faut-il passer les Vosges…
Plus
de 20 cm de glace
On peut en rire
: du sel destiné à la viabilité hivernale bloqué par le gel, ce n’est
pas banal. Sauf que les mariniers, eux, se font un peu de mouron et ne
rentrent pas un euro dans les cales quand ils chôment, vaincus par la
force des éléments. « Tant qu’il y a trois centimètres de glace, on
passe. Jusqu’à 15 cm, Voies Navigables de France nous ouvre la route.
Quand l’épaisseur est trop importante, on s’arrête.Il y a des années
que je n’ai pas vu ça. » Alors, Donald épluche sa comptabilité pendant
que madame brique la cabine et les cuivres de la « Don-Clau ».
Pourtant, Hans, son voisin d’infortune passagère (31 années derrière la
barre comme artisan) et Donald (depuis 38 ans à son compte) n’aiment
pas trop parler chiffres en ce moment : « Éternel problème… Dès qu’on
est bloqué, ça nous coûte de l’argent. On a 1.500 € de frais fixes par
mois. Et puis, il y a le risque de ne pas avoir un nouveau contrat, vu
que nous n’avons pas livré dans les temps. » A Voies Navigables de
France, en Haute-Saône comme dans les Vosges, on guette « la fenêtre
météo » pour lancer les grandes manoeuvres.
Surtout l’arme
-en rien absolue- poussée par les 220 CV du « Pélican », un brise-glace
dont on attend le retour à Corre pour rouvrir la voie. « Le matériel
arrive à ses limites. On a travaillé dans des conditions effroyables.
Quand la couche atteint plus de 20 centimètres, le brise-glace souffre
terriblement », commente un agent de la Navigation du nord-est à
Golbey. Le redoux actuel pourrait favoriser les opérations. Sauf que le
mercure va replonger dans la nuit de vendredi à samedi… Donald et
Hans attendent du renfort pour taper une belote. Leur collègue coincé
comme eux à Port-sur-Saône a mis le cap sur Strasbourg en attendant des
heures meilleures.
G. M
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