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Saone.org : Navigation et plaisance fluviale sur la Saône

 
Les archives des articles de journaux régionaux ou nationaux en 2006
 
 

Les articles ci-dessous proviennent des journaux L’Est Républicain et la Presse de Gray que nous remerçions.


Captages vulnérables
Article 18 du 26 Décembre 2006

La protection des ressources en eau potable du Val de Saône est un des enjeux majeurs du Contrat de vallée inondable.

Curieux : juste avant les fêtes on a parlé d’eau. De l’eau dont on a sorti une loi, (enfin) votée par le parlement. Les maires ruraux en ont fait la Une de leur lettre de décembre, en relevant « un mauvais état général des réseaux de distribution d’eau potable, un désengagement des financeurs traditionnels, et une augmentation des besoins et les exigences croissantes des normes mais également des citoyens en terme de qualité de l’eau ». Ces maires ruraux figurent parmi les acteurs du grand chantier mis en place le long de la Saône depuis septembre 2004 et qui porte un nom : le Contrat de vallée inondable (Cvi). Le syndicat mixte Saône Doubs en assure l’animation, coordonne les opérations et apporte une assistance aux maîtres d’ouvrage.

Nitrates phytosanitaires

Pour suivre ces opérations en Haute-Saône, une commission territoriale Saône comtoise a été mise en place. Elle vient de se réunir à Port-sur-Saône, sous la présidence du conseiller général Michel Désiré, et a tout de suite ficelé sa priorité : la préservation de la ressource en eau potable. Si l’on en croit les études menées par le syndicat mixe Saône et Doubs et l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, les 38 captages recensés dans le Val de Saône sont plus ou moins vulnérables. Dix-sept présentent une atteinte liée aux nitrates, 11 sont sous la menace des phytosanitaires, 9 des bactéries. Treize des 17 captages bénéficiant d’une déclaration d’intérêt public (DUP) sont touchés par au moins une problématique, 16 sont sensibles à deux éléments polluants, et 2 présentent une dégradation due à la présence des 3 agents.

6,9 M€ sur 5 ans

Rien que la Haute-Saône, le volet A du contrat de vallée, c’est-à-dire l’amélioration de la qualité des eaux superficielles et souterraines, mobilisera 6,9 millions d’euros de crédits sur cinq ans. Traduction dans les faits : les captages d’Esmoulins, de la Goutte d’Or à Gray, de Fédry, de Conflandey, de Bousseraucourt, de la source des Trois Rois ont bénéficié d’une inscription au Cvi. 2007 verra la mise en place « d’actions de concertation avec tous les maîtres d’ouvrage locaux afin que ceux-ci s’engagent dans des actions de protection de la ressource à l’échelle des zones d’alimentation ». Ce qui fait suite au programme sur 3 ans de gestion des pratiques agricoles et du maintien des prairies inondables. Le choix de Port-sur-Saône pour la réunion de la commission territoriale est plus que symbolique : l’assainissement de la cité portusienne (station de traitement à construire) et des communes de la Saône Jolie apparaît comme un des plus gros chantiers contractualisés. Même engagement à Gray, dans le Val de Gray à Conflandey et à Beaujeu en faveur du traitement des effluents.
G.M.

Concertation et contrats de rivières

Michel Désiré l’a souligné logiquement : « la mise en oeuvre du Contrat passe aussi par la concertation avec les structures porteuses des contrats de rivières mis en place (NDLR : le dernier concerne la Lanterne et le Breuchin) ou en projet sur les affluents de la Saône, afin d’assurer la cohérence des actions à l’échelle du bassin versant et mutualiser les expériences ». Car le Cvi porte aussi des volets traitant de la protection contre les crues, la prévision, la prévention et la réduction de la vulnérabilité (3,8 M€ pour la Haute-Saône), les milieux naturels et le programme piscicole (808 212 €), l’entretien du lit mineur et des bords de Saône (1,2 M€) et la mise en valeur de l’axe du fleuve (avec la mise en place de « classes d’eau »). D’où en 2007 un travail sur la réduction de la vulnérabilité du bâti inondable, la poursuite des études des biefs successibles de navigation entre Heuilley (21) et Charentenay, le plan de gestion des prairies du Colombey à Amoncourt, la restauration de la vieille Saône à Autet (jusqu’en 2010) et de la végétation rivulaire de Corre à Ray-sur-Saône, et de Jonvelle à Corre.


Les aînés en croisière sur la Saône
Article 17 d’Octobre 2006

L’excursion qui vient de les réunir prouve bien la bonne entente qui règne entre les deux clubs des aînés d’Authoison et Hyet. En effet, ils étaient 27 d’Authoison, accompagnés par la présidente Agnès Poix, et 9 du club de Hyet emmenés par la trésorière Monique Olivier, à prendre la direction de Saint-Jean-de-Losne, port fluvial sur la Saône (qui soutint un siège mémorable contre les impériaux en 1636), pour la visite de l’église et de l’Hôtel de Ville, puis de la maison des Mariniers. Après le repas de midi, tous ont embarqué sur la Maltesse pour une croisière sur la Saône. Avant le retour en Haute-Saône, le groupe, assisté d’un guide, a visité la maison du Patrimoine à Saint-Aubin. Une journée conviviale et pleine d’enseignements.


Rénovation du pont suspendu
Article 16 du 01 Octobre 2006

La construction de cette passerelle a commencé vers 1850 et aurait duré plus de quarante ans ! Le site des Tréfileries actuelles fut d’abord un haut-fourneau et des forges où le minerai de fer sorti de la mine de Fleurey-lès-Faverney, de qualité moyenne, était transformé en boulets de canon. Ce fut ensuite une papeterie puis un début de tréfilerie avec la famille Voisin – Betoul qui avait un magasin sur Paris. Le château, situé sur une île au confluent de la Saône et de la Lanterne changea ensuite de propriétaire avec la famille Michel-Heydou. La passerelle permit de desservir le château à la mise en place du « canal du Fraysinet » sur la petite Saône pour la rendre navigable. La Haute-Saône était alors le premier département industriel de France ! Le deuxième bras était traversé en barque, jusqu’à la noyade de deux salariés des Tréfileries en période de crue, et le pont en béton (piétons) fut aussitôt construit en 1976/1977.

La passerelle en fer fut empruntée jusqu’à une visite de la Direction départementale de l’équipement (DDE) d’Autun spécialisée dans la surveillance de ce genre d’ouvrages et qui a donné une mise en garde sur sa sécurité. Les ouvriers laissaient leur véhicule au pied du pont en béton et la passerelle de 47 m de long et 4,50 m de large entre garde-fous, faisant la jonction avec l’usine. La municipalité a donc fait le nécessaire pour la rénover, avec tout d’abord la recherche de fonds. Cette passerelle fait partie de la voirie communale, bien que desservant du privé. Elle est classée « ouvrage d’art » et le Département a octroyé une subvention de 70 % sur son coût (151.000 €) et 30 % (environ 50.000 €) sont à la charge de la commune. La soumission la moins-disante a été obtenue par la société marseillaise GTM, agence de Lyon, certaines offres atteignant presque le double. Les câbles et les suspentes seront changées, les barres d’ancrage au sol remplacées ainsi que les poutrelles en bois pourries qui seront renforcées par des poutrelles métalliques. Le « platelage » (plancher) en bois de 2,30 m de passage pour véhicule de poids inférieur à 3 t et la chaussée des deux trottoirs en bois de 1,10 m de large remplacés.

Cela nécessitera environ six semaines de travail. Les employés de GTM ont déjà commencé l’élagage des abords et les travaux se feront sans démolition, au fur et à mesure de l’avancée par tronçons sur la passerelle. Tous les bois, de chêne très secs, ont été fournis et sciés par l’entreprise Margarido de Provenchère : la façon de sciage des planches et des poutres a été imposée par la DDE d’Autun, suivant un mode bien précis qui évite au bois de travailler et de se déformer.

Le tourisme en congrès à Traves

Dimanche 15 octobre, à Traves, l’Union départementale des Offices de tourisme et Syndicats d’initiative tiendra son congrès annuel dans la Communauté de communes des Combes, accueillie par l’Office de tourisme des Combes à la Saône. L’accueil se fera à 9 h au parc résidentiel de loisirs « Saône Valley » de Traves. Des visites par groupes sont prévues : promenades en bateaux sans permis, découverte du village de Rupt-sur-Saône (visite des chambres d’hôtes « Les Dorlotines », présentation de l’église et du château). A partir de 11 h 30, les travaux du congrès se dérouleront en salle des fêtes à Traves. Un déjeuner « gastronomique » aura lieu ensuite au restaurant « l’Oranger » à Traves. Inscriptions (25 € par personne y compris le déjeuner) auprès de l’Udotsi 70, BP 90196, 70004 Vesoul Cedex. Tél/fax. : 03.84.97.10.88


La mise en valeur de la Saône
Article 15 du 20 Septembre 2006

Les maires de Jonvelle, Bousseraucourt, Bourbévelle, Montcourt, Aisey-et-Richecourt, Corre, Ranzevelle, les représentants des Communautés de communes Saône et Côney et du Pays jusséen se sont rassemblés en mairie de Corre, accompagnés des services du Syndicat mixte Saône et Doubs. L’ordre du jour était centré sur la mise en valeur de la rivière Saône sur ce territoire. Sous l’impulsion de Michel Désiré, conseiller général, accompagné par l’animateur du Contrat de vallée inondable de la Saône en charge de ce secteur géographique, les élus hauts-saônois mènent une réflexion depuis plusieurs mois sur l’opportunité d’engager un programme de restauration de la portion de Saône non navigable en Haute-Saône. Afin de faciliter les démarches administratives, les Communautés de communes Saône et Côney et du Pays jusséen ont ajouté cette nouvelle compétence (études et travaux) à leurs statuts.

A l’issue de la réunion, la démarche globale et le cahier des charges de l’étude initiale étaient validés, la maîtrise d’ouvrage étant déléguée à la Communauté de communes Saône et Côney. Une convention sera signée entre cette dernière, celle du Pays jusséen et les communes de Corre et de Ranzevelle afin que chacun s’engage à assurer la part de dépense qui lui revient. A travers une approche globale, l’étude initiale devra prendre en considération l’ensemble des enjeux (activités économiques et de loisirs, Natura 2000… ) et contraintes (inondabilité… ) présents sur le secteur. Elle devra quantifier et localiser les volumes de travaux à réaliser, nécessaires au bon équilibre entre les activités humaines et les objectifs de préservation des espaces naturels et des paysages.

Le linéaire concerné s’étend de la limite départementale avec les Vosges (Jonvelle) à l’amont de la confluence entre la Saône et le Canal de l’Est (Corre), soit une trentaine de kilomètres de berges. A l’issue de l’étude, les élus définiront le contenu du programme de restauration qui pourrait être réalisé dès 2007, auquel succédera un programme pluriannuel d’entretien afin de préserver durablement le bénéfice des travaux de restauration.


Croisière au fil de l’eau
Article 14 du 16 Septembre 2006

Organisée en partenariat avec les offices de tourisme de Gray, du Pays dampierrois et fresnois et le Comité régional de tourisme, une croisière fluviale a conduit une délégation allemande du Port de Savoyeux vers Rigny. Le Tour Opérator « Bonne France » et « La Cordée Reisen » intervenaient dans le cadre de cette opération de découverte dont le but était de faire dévoiler la richesse touristique d’une partie de la Haute-Saône à une dizaine de représentants d’associations allemandes, susceptibles d’organiser des voyages de groupes.

Saône Plaisance a mis à disposition un bateau avec l’équipage pour cette mini-croisière. Arrivés à Rigny, les voyageurs ont apprécié une large dégustation de produits régionaux avec le concours de Vincent Guillaume, venu faire découvrir les vins de Charcenne, du Fournil comtois avec son « Amitchote », de Gray-gourmand, proposant le Toté, comtoisine, Gousto ou les vachettes comtoises, les produits dérivés du bison de la ferme de la Marquise, le miel de Stéphane Minot, les griottines de Fougerolles, les pains de chez Gulot ou encore la traditionnelle cancoillotte.

Les voyageurs ont ensuite poursuivi leur découverte en se rendant, par d’autres moyens de locomotion, vers Champlitte et Pesmes, avec de nouvelles dégustations des produits du terroir. Une découverte qui devrait en apporter d’autres.


Ray-sur Saône – Une Fête de l’Eau magique
Article 13 de Juillet 2006

Cette année, la Fete de l’Eau de Ray-sur-Saône n’a pas battu des records d’affluence mais a su retrouver une ambiance sympathique tant appréciée par le public. Pour l’édition 2006, le spectacle était au rendez-vous avec Gérard Belfiore, un magicien d’envergure internationale qui a fait son show avec des numéros inédits qu’il est le seul a réaliser. Et il n’a pas manqué de faire appel aux spectateurs notamment à Charles Gauthier conseiller général qui est monté pour l’occasion sur la scène.

La foule très dense s’est ébahie devant tous ces tours qui faisait disparaître et réapparaître les objets. « Il y a un truc » soufflait-on alors mais c’est ça la magie. Quant aux personnages très colorés des Dominos, ils ont assuré une animation permanente pendant les deux jours avec des atteliers pour les enfants, du maquillage et des apparitions sur scène. Le syndicat d’initiative de Ray-sur-Saône s’est montré à nouveau à la hauteur de l’évènement et de l’affluence en servant plusieurs repas pour le plaisir de tous entre samedi et dimanche.


Ray-sur Saône – Fête de l’eau : quel succès !
Article 12 du 31 Juillet 2006

Le soleil, un peu moins ardent que ces jours passés, a décidé d’apporter lui aussi son concours à la réussite de l’édition 2006 de la Fête de l’eau de Ray-sur Saône. Après la messe en plein air, qui a connu son habituel succès, le repas champêtre très prisé qui suivi, ne pouvait que lui aussi connaitre une affluence. Tout l’après-midi, devant un public imposant et enthousiaste s’est déroulé un fabuleux spectacle de magie, en alternance avec des variétés, le tout mis en va leur par des artistes de classe internationale aux talents exceptionnels. Ce pubic séduit et captivé par la noblesse de ce spectacle, n’a pas ménagé ses applaudissements tout au long de la représentation. Et pour clore cette magnifique journée, rien de tel qu’un repas au bord de l’eau, avant le feu d’artifice et la danse.


Des plaisanciers entre verdure et Saône
Article 11 de Juillet 2006

Un couple de Suisses a jeté l’ancre à Fouchécourt et repris la gérance du port. Bien décidé faire connaître ce petit coin, avec le soutien de la municipalité.

Le « Baba Jaga » est amarré dans le port de Fouchécourt. Et n’en bouge plus. Après un périple d’un an sur les canaux, fleuves et rivières d’Europe, le bateau et ses propriétaires ont jeté l’ancre en Haute-Saône. Le voyage, l’errance au fil de l’eau, reflétait un profond désir de « changer de vie », sourit Stéphane Werndli. Sa femme approuve. Changer de vie, quitter leur Suisse natale, prendre leur temps… et finalement se poser quelque part pour poursuivre leur chemin autrement. Fouchécourt, le couple connaît depuis belle lurette. Stéphane et Heidi l’ont découvert, par le bouche à oreille, au cours d’une de leur virée en bateau sur la Saône. « On a appris que le gérant voulait passer le flambeau », explique Heidi. Ni une, ni deux, les Suisses ont sauté sur l’occasion. Lui, a quitté son poste d’instituteur ; elle, a rendu son tablier de caissière dans une station de ski. Et les voilà depuis avril en eaux haut-saônoises.

Conjuguant les petits bonheurs au présent. Celui de vivre et de travailler au bord du fleuve, celui également de bosser ensemble. « Autrefois, nous tenions un foyer de vacances pour les personnes handicapées, enfants et adultes », livre la dame. Une activité exigeante qui a pompé toute leur énergie avant qu’ils ne décident de passer à l’étape suivante de leur parcours. Heidi complète : « Depuis, on rêvait de re-travailler ensemble ». De tenir un resto, par exemple… A Fouchécourt, le couple cumule : non seulement Heidi et Stéphane oeuvrent côte à côte mais en plus au bord de l’eau ! Et en France ! « Nous aimons le savoir-vivre à la française », avoue Stéphane. Que demander de plus ? Peut-être davantage de fréquentation au port ? Heidi reconnaît : « Il demeure peu connu des plaisanciers ». Le couple est bien décidé à changer la donne avec le concours de la municipalité, qui depuis son installation l’a soutenu sans faillir.

Travaux et aménagements

Peu connu, pas seulement à cause de sa situation géographique isolée. Les premiers gérants n’ont pas aidé le petit port à sortir de l’anonymat. La mairie est même en procès avec le premier, qui pendant un an avait tout bonnement décidé de fermer boutique, laissant les plaisanciers le bec dans l’eau. De l’histoire ancienne tout ça. Claude Masson, la maire du village, compte aujourd’hui sur le développement de cet équipement. L’objectif n’a pas dévié depuis la création en 1999 : le tourisme, ne pas laisser la commune de 125 âmes se replier sur elle-même mais au contraire s’ouvrir sur l’extérieur.

La mairie reste propriétaire, les gérants s’acquittent d’une location et s’occupent des lieux. Stéphane s’active sur le port et au bar, tandis que Heidi a opté pour les fourneaux, histoire de faire tourner le restaurant. La municipalité envisage d’ailleurs de moderniser les locaux. Un établissement qui début août profitera de la Licence IV. Des aménagements pour le port également, avec la perspective d’un nouveau ponton. Et pour éviter l’envasement de la structure, une pelleteuse s’est chargée de donner de l’air à l’entrée du port. De quoi faciliter l’accostage des Néerlandais, Allemands et autres plaisanciers qui naviguent en eaux calmes. Pour la maire, une certitude, le port contribue à dynamiser le village.
I.G.


Le radeau de la Saône
Article 10 du 06/07/2006

Une embarcation insolite descend la Saône et ne manque pas d’attirer l’oeil des promeneurs sur le chemin de halage. Quatre jeunes ont réalisé un radeau et, à l’aide de pagaies, envisagent de rallier Seurre à la force des bras. Partis de Savoyeux, les jeunes ont relevé ce défi avec enthousiasme. Mais après deux jours de navigation, la tâche leur semble plus importante qu’il ne semblait.

Les jeunes avaient prévu de dériver en cas de fatigue, mais le courant n’est pas aussi fort que cela. Toujours est-il que le tableau de marche a été respecté et, au deuxième jour, l’équipage accostait à Prantigny pour y passer la nuit.


Connoisseur reprend du service
Article 09 du 26/05/2006

Le pont de l’Ascension marque le début de saison pour Jillian Lambert et toute son équipe.

« Ca y est. Ça redémarre ». Depuis mercredi, Jillian Lambert et toute son équipe sont à pied d’oeuvre. Huit gros bateaux de la base ont levé l’ancre pour des navigations de quatre ou cinq jours sur la Saône et des réservations arrivent pour les semaines à venir. Le moral au beau fixe, Jillian, la patronne british de la base grayloise confie qu’après un bon mois d’avril (quarante réservations) et un mois de mai, calme, voire morose, les affaires reprennent. « Et à ce qu’il paraît, les beaux jours sont pour très bientôt », lance t-elle en direction d’un groupe de plaisanciers.

« Il était temps », souffle un des mécanos – pas mécontent de quitter l’atelier – pour prendre les commandes du « Magnifique », un des luxueux bateaux de Connoisseur sur lequel il va former les nouveaux venus. « Un petit tour sur la Saône, et un passage d’écluse leur suffiront pour pouvoir naviguer tout seul sur le « Magnifique », assure le mécano. Un petit quart d’heure plus tard, tout ce beau monde est à bord, attentif aux explications du moniteur. « Ce qui les effraie au départ, c’est toujours la taille du bateau. Mais une fois qu’ils l’ont en main, ils sont rassurés » explique ce dernier.

Sécurité et confort

Pas besoin d’avoir un permis, seule une attestation de navigation, remise en général au bout de 35 à 45 minutes par le formateur, permet au plaisancier de larguer les amarres. A noter toutefois que cette attestation n’est valable que sur le bateau en question. Aussi, comme ces heureux estivants, sept autres groupes (en majorité des familles) ont quitté mercredi la base Connoisseur. Le temps – pas encore vraiment rétabli – ne semble pas leur poser problème. Il faut dire qu’à bord de ces « gîtes flottants » dotés d’un confort dernier cri, on peut naviguer aisément par tous les temps. « Notre clientèle en majorité suisse-allemande n’attache pas d’importance aux conditions météos pour lever l’ancre. S’il y a du soleil. Tant mieux. Sinon. Tant pis », s’amuse Jillian.

Offrir à leurs clients la joie de naviguer en toute sécurité et dans un confort maximum, c’est ce à quoi, la société anglaise fondée il y a cinq décennies dans le Norfolk par deux retraités de la marine, a travaillé. Au début, elle construisait et commercialisait des bateaux de mer tout en bois. Reconvertie il y a une trentaine d’années dans les bateaux fluviaux, elle est aujourd’hui l’une des plus importantes sociétés de location de bateaux de plaisance opérant sur les voies navigables de France, d’Europe mais aussi des Etats-Unis.

Depuis une vingtaine d’années, Connoisseur Gray a pignon sur Saône. La quarantaine de bateaux qu’elle loue pour des croisières allant de plusieurs semaines à trois ou quatre jours, est prise d’assaut par des touristes avides de luxe et de confort. Un luxe dont pourtant se défend la patronne. « Tout est relatif. Nous avons des petits bateaux à des prix abordables. Quant aux plus grands qui peuvent accueillir douze ou treize personnes, leur location peut-être divisée au prorata des candidats à la plaisance ».


Port-sur-Saône : on reparle du grand canal
Article 08 du 13/05/2006

Les assises nationales du tourisme fluvial se sont terminées hier

Main dans la main, comme il sied pour les dossiers économiques, la chambre de commerce et d’industrie de la Haute-Saône (CCI 70) et la société d’économie mixte « Destination 70 », émanation du conseil général, ont organisé jeudi et hier à Port-sur-Saône les premières Assises nationales du tourisme fluvial depuis celles de Redon en Bretagne en 2000. Pour la clôture de ces travaux, le sénateur Yves Krattinger (PS), président de l’assemblée départementale de Vesoul, a dit ne pas ignorer que les collectivités locales ont un rôle à jouer pour que les arrière-pays profitent du tourisme fluvial (et vice versa).

Pour notre grande région, cela passe, à ses yeux, par le plan de gestion « Val de Saône » qui fait travailler de concert 19 collectivités territoriales, trois régions, neuf départements et sept villes et communautés de communes. Quant à l’entrepreneur vésulien Jean-Marie Euvrard, président de la CCI 70, il a profité, hier après-midi, de sa tribune de Port pour souligner que les chambres de commerce et d’industrie de Franche-Comté entendent participer à l’étude de faisabilité pour relancer une liaison fluviale Rhin-Rhône, « seul chaînon manquant de la liaison mer du Nord – Méditerranée ». Ce projet a déjà le soutien du ministre Christian Estrosi, qui a proposé d’inscrire ce projet parmi les bénéficiaires des quatre milliards d’euros de dotation de l’Agence de financement des infrastructures de transport (AFIT).
A.M


Le tourisme fluvial doit s’ancrer à terre
Article 07 du 12/05/2006

Des élus et techniciens venus de trente départements planchent depuis hier à Port-sur-Saône.

« Les berges et l’arrière-pays ont besoin d’un plan de développement », soulignait Jean-André Doeuvre hier en présentant le dernier rapport d’Odit France sur le tourisme. Voilà qui n’est surtout pas banal car le tourisme fluvial était naguère à peine cité quand on parlait de « développement touristique ». L’un des six ateliers de travail, hier à Port-sur-Saône, aux Assises nationales du tourisme fluvial, portait justement sur ce thème. Qu’on ne s’y trompe pas : le tourisme fluvial qui est en plein essor, surtout avec les Néerlandais et les Allemands, n’est pas la seule affaire des loueurs de bateaux et des ports de plaisance. Si l’on veut qu’il ne se réduise pas à faire la queue pour franchir les écluses, comme en haute saison sur le canal du Midi, il faut que les plaisanciers trouvent, à côté de la tranquillité sur l’eau, la possibilité d’une animation et de rencontres, une fois débarqués.

Un appel aux collectivités

Ce message, il s’adresse aux décideurs locaux. Il émane tant de Voies navigables de France (VNF) que des représentants des chambres de commerce et d’industrie (CCI). La loi permet à VNF, organisme d’Etat, de se désengager de la gestion des installations sur le réseau de « petit gabarit », comme en Franche-Comté et en Lorraine. Autrement dit : les régions, les départements, voire les pays ou les communautés de communes sont invités, là aussi, à assumer cette nouvelle décentralisation. Une opportunité d’apparence séduisante mais selon le Luxovien Michel Gabillot, qui préside aux destinées du tourisme en Haute-Saône, « il faut garder de la cohérence d’un secteur à l’autre ». De part et d’autre des Vosges, les atouts ne manquent pas. Du nord au sud, passe la « Traversée verte », par la Moselle, le canal de la Meurthe puis la Saône. Et de l’ouest à l’est, la Comté est traversée par la « Charles Le Téméraire », piste de véloroute qui relie Nantes à Budapest et longe déjà le Doubs de Dole à Montbéliard.

Précisément, VNF a déjà concédé la gestion de la navigation sur le Doubs là où on ne transporte plus de marchandises, c’est-à-dire surtout entre Besançon et Montbéliard. Ici, la vallée est encaissée et Yves Tardieu, qui représente le Grand Besançon, voit « une belle complémentarité » entre le port de la cité de la Boucle, si culturellement attrayante, et la « base technique » de sa petite commune de Deluz, au coeur d’une zone protégée « Natura 2000 ». Tout autre est le cas de figure de la Saône, avec ses plateaux et plaines. Entre Selles et Mantoche, des Vosges à la Côte-d’Or, quelques restaurateurs s’organisent déjà pour convoyer leurs clients plaisanciers depuis les appontements ou les marinas. Sous le titre ambitieux « La Vallée dont vous rêvez », la dernière initiative, qui émane de la CCI de Haute-Saône, est une plaquette de 54 pages intitulée « Livret services plus », donnant aux touristes les coordonnées de tous les commerces et services. Même des villages retirés à 20 km de la Saône, tels Champlitte et Charcenne ont « adhéré », c’est dire si la notion d’arrière-pays est sans limite.

Aux Assises de Port, lors des échanges d’informations et « d’astuces » (pour reprendre un témoignage de Gironde), la bonne parole a pu venir aussi de Lorraine. Au nom de l’Office de tourisme de Nancy, Geneviève Fontaine table sur le développement du tourisme avec les pontons « équipés en sécurité surveillance » du port Saint-Georges mais aussi sur le tout prochain « Sillon lorrain » qui fait l’objet d’une charte entre Epinal, Nancy, Metz et Thionville. Et Didier Bianchi, le maire de Liverdun, voit déjà revivre un port de plaisance en pays « Val de Lorraine », au centre d’une « vision globalisée de l’approche touristique ». Le chemin qui doit faire sortir les plaisanciers de leurs bateaux passe, en effet, par une synergie nouvelle entre initiative privée et équipements publics.
André MOISSÉ

Première du genre en France

Depuis l’an 2000, il n’y avait pas eu d’Assises nationales du tourisme fluvial en France. L’initiative des deux journées de Port-sur-Saône revient à Josiane Verrier, présidente de la commission Tourisme à la Chambre de commerce et d’industrie de la Haute-Saône, et aux assistants techniques du service « Commerce Tourisme » de la CCI 70.

Jusqu’à ce soir à la salle SaônExpo et dans les salles municipales portusiennes, plusieurs dizaines de participants viennent de trente départements. Les élus représentent des collectivités comme des conseils régionaux ou généraux et les techniciens, des organismes comme le comités départementaux du tourisme.


La Marina Prend Corre
Article 06 du 28/04/2006

Il aura fallu quinze ans pour que le port de plaisance, inauguré samedi, trouve son rythme de croisière. Avec une nouvelle capitainerie et un arsenal de projets, cap sur sur l’ambition.

Longtemps, il a stagné entre deux eaux, ce « Pré Saônier », où bat aujourd’hui le pavillon de la Marina de Corre. Que de remous avant que le drapeau ne se pare de vert ! Entre deux eaux. Cela traduit d’abord une observation géographique puisque cette langue de terre est coincée entre, d’un côté, le Canal de l’Est, de l’autre, la Petite Saône (voir ci-dessous). Ce qui oblige aussi à naviguer parfois dans un « entre-deux » administratif, car une rive est rattachée à Voies navigables de France à Béthune (Nord), l’autre à VNF Lyon. Bonjour, l’embrouillamini !

Mais c’est surtout, le développement de ce port, dont les bases ont été lancées en 1991 par Gérard Drouot, originaire de Vauvillers, qui a longtemps louvoyé. Avec des investisseurs amoureux du bateau, le Haut-Saônois s’était jeté à l’eau en trouvant à Corre, « un site calme, agréable et non tributaire des écluses ». On bouillonne de projets, et peut-être d’utopies. Car le nerf de la guerre fait défaut, et la législation est sévère, « difficile de passer le chenal de la loi ». Doux rêveur, Gérard Drouot ? « Je pariais sur la chance », rétorque-t-il. De 1994 à 2000, le rêve passe, sans faire escale. Deux acheteurs, intéressés par « la maison les pieds dans l’eau, le bateau au pied de la maison », se manifestent, mais c’est trop peu.

L’eau et le feu

La crainte de se retrouver le bec dans l’eau disparaît lorsqu’arrive Jean-Germain Wolf, gérant de Seidim, une société vosgienne. Pas un armateur, mais un entrepreneur qui augmente le capital de la société de 7622 à 68200 € et qui amorce de grands travaux de remblaiement sur un site jugé peu stable. « Quand on a de la monnaie, on a des idées », ironise aujourd’hui Gérard Drouot qui reconnaît que « sans Wolf, devenu maître du jeu, on ne se serait pas développé ». L’intéressé, qui, par la suite, a injecté 850000 € (« pas un petit truc ») ne veut pas s’octroyer toute la paternité du projet. « Oui, ils ont eu l’idée à un moment donné, mais ils ont rêvé en couleurs, il a fallu tout remettre à plat ! Sortir de cette réserve d’Indiens… ». Le promoteur ne mâche pas ses mots, « on ne joue pas dans la même cour ». L’initiateur non plus. L’eau et le feu ? L’utopiste et le « pragmatique » ? Manque d’esprit de Corre ? « Moi, j’ai eu l’idée cinglée de vouloir le faire », marmonne le second, « lui (Wolf) a les reins solides ».

Un coup de rein qui doit emmener Jean-Germain Wolf haut économiquement, après en « avoir bavé » sur les terrains législatifs (Natura 2000, Loi Voynet sur l’eau). Les obstacles ont été franchis depuis 2000. Aujourd’hui, l’ambition s’affiche, sans demi-mesure, de surfer sur « le filon du tourisme fluvial », avec un projet d’ampleur « bien intégré dans le village ». L’île verte doit s’amarrer à une nouvelle vague touristique (« c’est sous-exploité en Haute-Saône »), une offensive. En ligne de mire ? Un exemple de réussite, celui des frères Rémy à La Bresse presque voisine. Avec un passage de 700 bateaux en moyenne, de fin avril à mi-octobre, la Marina mise donc sur un très gros potentiel. Et, majoritairement, une clientèle fortunée. Entendez, principalement des Suisses, des Allemands, « mais aujourd’hui », rectifie Gérard Drouot, « les Français y prennent goût ». Le tourisme fluvial, c’est un courant de fond, assurément.
Xavier FRÈRE

Point stratégique

A Corre, les activités touristiques sont principalement liées à la présence de l’eau. Le nombre de passage de bateaux de plaisance à l’écluse de Corre a connu une augmentation importante : 760 en 1985, 1863 en 1999, 3222 en 2002. Depuis cette date, on comptabilise environ 3500 passages annuels. Corre, situé à la jonction de la Petite Saône et du canal des Vosges, est un point stratégique du tourisme fluvial et un passage quasi-obligé pour les plaisanciers venant du Nord-Est de l’Europe (Allemagne, Belgique… )

Ancre d’or

En avril 2005, la Marina de Fluvial loisirs s’est vue attribuer « l’Ancre d’or » dans la catégorie « équipements d’accueil », un prix qui distingue les réalisations originales d’aménagement ou de promotion des voies navigables. Un an plus tard, l’inauguration (samedi 29 avril, à partir de 16 h) lèvera le voile sur une nouvelle capitainerie de 150 m² destinée à remplacer la première reconvertie en restaurant de 50 places), une aire de camping-car (32 places) et une palette d’autres services. En clair, on compte deux bassins. L’un de 53 places (20 à la vente, 20 location longue durée, 13 location journalière), l’autre de 32 places, toutes déjà vendues.

Soutien financier

L’originalité de la Marina se traduit aussi par un complexe de 15 terrains à bâtir (10 ares) disposés autour de trois darses privatives, et permettant aux propriétaires d’avoir leur bateau amarré à leur habitat. Enfin, un parc à sec, couplé avec un parc d’entretien, est utilisé pour l’hivernage. Pour créer ce site unique en son genre, la société Fluvial Loisirs a lancé un vaste programme de plus de 850000 €. D’autres partenaires financiers ont apporté leur soutien : crédits FOEGA (Leader II Vallée de la Saône et crédits Feder 2000-2006) à hauteur de 27601 € et Conseil général de la Haute-Saône (contrat APPUI Pays de Vesoul-Val de Saône) à hauteur de 26090 €.
X.F

Petite Saône deviendra grande

Le département est baigné par le cours de la Saône. Il s’étend sur 130 km avant de rejoindre la Bourgogne. De Corre à Saint-Jean-de-Losne, cette partie du fleuve est connue sous le nom de « Petite Saône », en raison de la proximité de sa source située à Viomesnil, dans les Vosges. L’atout majeur d’un trajet en bateau sur cette portion reste une nature intacte, préservée. En quelques années, les aménagements se sont amplifiés pour atteindre aujourd’hui six ports de plaisance (Corre, Fouché-court, Port-sur-Saône, Scey-sur-Saône, Seveux-Savoyeux et Gray) et une dizaine de haltes fluviales (Jussey, Conflandey, Traves, Soing, Raysur-Saône, Mantoche… ).

La gamme de bateaux offerte à la location est très large, petites péniches ou mini-yachts auprès des plus grandes sociétés de locations telles que Nicols, Locaboat Holidays, Saône plaisance, Connoisseur. Destination 70, l’agence de développement touristique de la Haute-Saône, est devenue depuis 2003 l’outil qui a permis de faire de l’activité touristique un vecteur de l’économie haut-saônoise et de son développement rural. Le tourisme fluvial s’inscrit dans cette logique, comme un secteur (très) porteur, notamment à destination des touristes étrangers.

Bon dieu au paradis

Theo Gut, c’est son nom. « Theo = dieu en grec, Gut = bon, en allemand ». Verdict : « C’est deux fois positif ! » Bon dieu ? Pas de doute en tout cas, ce sexagénaire originaire de Bâle respire la joie de vivre. Il l’affiche, et l’une des recettes de ce bien-être, s’appelle Corre. Depuis six ans, Theo Gut est un habitué du lieu. Puis, il a investi : 11000 € l’emplacement. Cher ? « Rien de comparable, pourtant, avec ce que l’on peut trouver en Suisse », raconte ce sexagénaire bâlois qui, avant d’opter pour une embarcation à moteur, claquait son argent dans la voile, principalement sur le lac de Neuchâtel. « Trop épuisant aujourd’hui ». Alors, changement de cap. Theo et son épouse Sylvia ont largué les amarres d’un quotidien helvète bien rangé, de technicien électrique pour lui. A 2 heures de Bâle, à Corre, le couple a déniché ce qu’il cherchait : « Loisir fluvial, nature, calme, gens sympas ». Seul bémol ? Retrouver 39 Suisses sur 40 (propriétaires) dans la Marina, « c’est un peu dommage, non ? » Il a astiqué son « vaisseau » durant une grande partie de l’après-midi.

Puis il s’est accordé un instant de répit, là, en eaux calmes, sur le ponton de son bateau. Une petite bière pour se rafraîchir, un franc sourire pour exprimer son plaisir. « Avec le silence, c’est comme le paradis, non, ici ? ». On entendra juste un petit claquement de drapeau dans les airs, celui de la Marine suisse (« très rare ») qu’il déroule de temps à autre à l’arrière de son embarcation. Sylvia et Theo, en mettant les pieds sur un bateau, ont attrapé une maladie, ça s’appelle la bougeotte : « Dès que le ciel sera bleu, nous partirons ! ». Quatre ou cinq mois, vers Lyon, Dijon, ou un peu plus au Sud. Rien n’est écrit, rien n’est figé. Ce n’est pas un hasard si leur bateau a été baptisé « Belém », du nom du port portugais d’où partaient les navires pour le grand voyage vers l’Amérique. Leur horizon se moque des frontières, et des écluses.
X.F

« Le potentiel est énorme »

Lustrage des coques, remises en état. René, un fidèle de Gérard Drouot s’affaire sur le bateau d’un plaisancier d’Epinal, l’un des rares Français à avoir définitivement acheté une place. « Il faut qu’il soit prêt pour samedi ! » Barbe sel et poivre, allure décontractée, accent chantant, on ne s’y trompe pas, René vient de loin. De l’Aude exactement. A contrario de beaucoup de Français, il a emprunté l’itinéraire Sud-Nord. Sans amertume. Il a jeté l’ancre ici il y a quelques armées, avec son épouse. Lui, le spécialiste du convoyage. Le navigateur au long cours. « Alors, croyez-moi », dit-il à propos de Corre, « c’est le seul port complètement privé en Europe ! » Il ne tarit pas d’éloges sur ce qui s’est accompli avec Fluvial Loisirs. L’horizon est dégagé ? « Le potentiel est énorme, on ne se rend pas compte », souffle René, « entre Corre et Gray, c’est l’un des coins les plus beaux que je connaisse, sauvage, une nature intacte ». Pas question pour l’instant de larguer les amarres pour rejoindre le Sud. « Ici, ça n’a pas de prix ! »
X.F


Saint-Jean de Losne / Saint-Usage
Un bateau de plaisance détruit par un incendie
Article 05 du 20/04/2006

Mardi 18 Avril, vers 20h20, un violent incendie s’est déclaré dans un bateau de plaisance, le Kikimic, en quai au canal à Saint-Usage, et a entièrement détruit le bateau appartenant à des retraités du Var, M. et Mme Himbert. L’incendie, dont la cause sera déterminée après l’enquête des gendarmes de la brigade de Saint-Jean de Losne, nécessita l’intervention des sapeurs-pompiers. Les propriétaires, qui avaient tout investi dans cette vedette entièrement réaménagée et qui devait quitter le port de Saint-Usage fin avril, venaient d’embarquer le jour même pour préparer le départ de leur nouvelle vie à bord de ce bateau.

Vers 20h15, une épaisse fumée a envahi l’habitacle et, malgré leur intervention et celle de leurs voisins à l’aide d’extincteurs, les propriétaires se résignèrent à quitter leur bateau en feu. Afin d’éviter que les flammes ne s’attaquent aux bateaux avoisinants, le Kikimic fut largué au milieu du bief de Saint-Usage. Malgré la rapidité d’intervention des pompiers, la vedette fut totalement détruite ainsi que les meubles à bord. Une importante opération d’arrosage à l’intérieur du bateau a été réalisée pour éviter une éventuelle reprise. Le préjudice s’annonce important puisque tout sera à reconstruire et à remeubler pour un bateau qui venait d’être rénover pour la somme de 300 000 €. Les propriétaires, très choqués, ont été relogés par la municipalité de Saint-Usage. Les pompiers de Saint-Jean de Losne ont monté une permanence et mis en place une procédure pour éviter une éventuelle pollution du canal.

Source : Le Bien Public

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L’armée en campagne a du Génie
Article 04 du 01/04/2006

Vaste opération sur le secteur, avec cinq régiments et deux mille militaires impliqués dans un exercice de franchissement de la Saône.

La brigade du Génie a organisé à Autet un vaste exercice avec le franchissement de la Saône sur un pont flottant motorisé. Une manoeuvre grandeur nature qui a fait intervenir cinq régiments et deux mille hommes sur le secteur. Les premiers éléments du Génie sont arrivés sur le terrain très tôt, afin de mettre en place ce pont. Dix modules de dix mètres et pesant chacun dix tonnes sont arrivés à dos de camion. Les militaires avaient préparé le terrain avec un balisage précis et en renforçant les berges de la Saône avec un parterre métallique. Au fur et à mesure qu’arrivaient les camions transportant les modules, ces derniers étaient mis à l’eau et assemblés les uns aux autres. Les militaires travaillaient jusqu’à la nuit afin de composer deux moitiés de pont arrimées au pont de Quitteur pour la nuit et gardées par des troupes et des blindés. Il ne faisait pas bien jour quand le clairon a sonné le lever.

Pour cause, il restait du travail : l’ouvrage a été définitivement constitué, soit cent mètres de pont flottant motorisé. Les moteurs de 75 cv sont au nombre de deux par modules et ont chacun un pilote avec un homme qui coordonne les commandes. En plus du pont, il a fallu mettre en place deux rampes d’accès de neuf mètres et de sept tonnes qui permettent de relier le pont à la rive. Un ensemble de cent quatorze tonnes qui peut supporter des charges de soixante-dix tonnes à moduler en fonction du courant et de la profondeur de l’eau. Tout était prêt à l’heure à l’arrivée des premiers véhicules.

Manières très civiles

Cinq régiments sont passés sur le pont flottant durant la journée, soit 200 véhicules avec hommes et matériels. Ces véhicules arrivaient de différentes provenances. Les participants ont pris le départ au petit matin de Illkirch pour le 1er régiment du Génie, de Metz avec le 2e régiment du Génie, de Versailles pour le 5e régiment du Génie, de Joigny (89) avec le 28e groupe géographique et de Fontevreaud (49) avec le 2e régiment de Dragons nucléaire, biologique et chimique. Alors que le cerveau de cette opération avait son état-major à Strasbourg, le général commandant la brigade du Génie et son état-major étaient sur le terrain à Autet afin de superviser les opérations et il a d’ailleurs reçu la visite d’Yves Genin, maire d’Autet. Alors que les deux cents camions du convoi se dirigeaient vers la Valdahon, le pont était démonté et rechargé sur les camions en deux temps trois mouvements. Impressionnant !

La population locale n’a pas manqué ce grand spectacle, et la tribune que constituait le pont de Quitteur a accueilli de nombreux spectateurs. La surprise a été créée par l’accueil fait par l’armée aux visiteurs. Respectant les normes de sécurité, les militaires ont su le faire comprendre avec diplomatie, mais ils ont donné toutes les informations et les explications pour les plus curieux. Comme l’a expliqué la jeune chargée de communication, le sous-lieutenant Bolliet, les militaires reçoivent tout un ensemble de consignes afin de ne pas perturber la vie des régions traversées. Les véhicules circulent en petits convois, espacés les uns des autres pour ne pas trop gêner la circulation des usagers habituels de la route. Les militaires ont pour mission de respecter les structures mises à leur disposition, de même que l’environnement.

Certes, deux cents camions qui passent dans un chemin de terre laissent un peu de traces, mais les hommes en treillis font tout pour rendre le terrain en état. Bref, une visite militaire appréciée par la population locale.


Un pont flottant
Article 03 du 31/03/2006

Grosse animation sur la commune d’Autet et le pont de Quitteur. Ce site est devenu un terrain d’exercice du 1er régiment du Génie de la région de Strasbourg. La population locale n’a pas manqué d’assister au spectacle de la construction d’un pont flottant. Les dix barges du pont sont arrivées sur des camions avant d’être mises à l’eau et les militaires ont construit leur pont avec une technique qui fait merveille. Les deux morceaux de ce pont, qui ont passé la nuit contre les berges, ont été mis bout à bout afin de créer une voie de passage sur la Saône pour un convoi militaire.

Un exercice qui a été un grand spectacle largement suivi par ceux qui pouvaient se libérer et ces derniers ont particulièrement apprécié l’attitude des militaires qui se sont montrés avenants. Ils ont notamment donné des explications sur leurs travaux, apportant quelques détails techniques sans dévoiler les secrets de l’armée. Les militaires ont été hébergés dans les bâtiments publics de différentes communes voisines du site stratégique.



Port-sur-Saône : les péniches sont parties
Article 02 du 14/02/2006

Leur cargaison était très attendue. Chargées de sel de déneigement à destination du port de Frouard (54), les trois péniches stoppées par le gel à Port-sur-Saône pendant une petite semaine ont pu lever l’ancre sous le double effet du redoux et des efforts des services de la Navigation. Les brise-glace de Voies navigables de France ont conjugué leurs actions, l’un en remontant le canal des Vosges, l’autre, basé à Amoncourt, en débloquant la situation de Corre à Fontenoy-le-Château. Une couche de plus de vingt centimètres obstruait le canal et les écluses dans les Vosges, mettant à rude épreuve les hommes et le matériel. Une situation que les mariniers n’avaient pas affrontée depuis au moins une décennie.


Le gel bloque le sel
Article 01 du 09/02/2006

Trois péniches chargées de sel de déneigement sont à quai à Port-sur-Saône, deux autres à Corre. Une épaisse couche de glace obstrue le canal vers les Vosges.

Les canards, chers à Vanony, n’ont plus les pattes prises dans la glace. Ils dansent, comme peut danser un colvert, sur la fine pellicule blanche recouvrant les bords du quai de Port-sur-Saône. « Ça se détend, il y a du courant, une circulation d’eau », sourit Donald, un vieux routier… des voies fluviales, « mais nous sommes toujours bloqués, alors que nous devrions être arrivés ». Bloqués en aval de Corre et du canal des Vosges, sur la Saône navigable libérée de l’emprise des effets du gel, elle. « Nous transportons tous un produit de grande consommation en ce moment. » Donald, natif de Pont-à-Мousson, joue les poseurs d’énigme. Puis lâche « On monte d’Aigues-Mortes avec du sel de déneigement pour Nancy ! » Et sans doute à répandre sur d’autres tapis de bitume lorrains.

Trois mariniers a la barre de péniches de 250 tonnes ont noué leurs amarres à Port-sur-Saône il y a cinq jours, histoire de trouver des prises de courant et un peu de chaleur humaine. Deux attendent à Corre. Deux chalands stoppés à Girancourt (88) glissaient hier vers Golbey. Deux bateaux du même tonneau arrivent du Sud. Le contrat global porte sur 30000 tonnes, l’équivalent de 120 camions. Destination le port de Frouard, en Meurthe-et-Moselle, pour livrer une cargaison attendue comme les beaux jours. Encore faut-il passer les Vosges…

Plus de 20 cm de glace

On peut en rire : du sel destiné à la viabilité hivernale bloqué par le gel, ce n’est pas banal. Sauf que les mariniers, eux, se font un peu de mouron et ne rentrent pas un euro dans les cales quand ils chôment, vaincus par la force des éléments. « Tant qu’il y a trois centimètres de glace, on passe. Jusqu’à 15 cm, Voies Navigables de France nous ouvre la route. Quand l’épaisseur est trop importante, on s’arrête.Il y a des années que je n’ai pas vu ça. » Alors, Donald épluche sa comptabilité pendant que madame brique la cabine et les cuivres de la « Don-Clau ». Pourtant, Hans, son voisin d’infortune passagère (31 années derrière la barre comme artisan) et Donald (depuis 38 ans à son compte) n’aiment pas trop parler chiffres en ce moment : « Éternel problème… Dès qu’on est bloqué, ça nous coûte de l’argent. On a 1.500 € de frais fixes par mois. Et puis, il y a le risque de ne pas avoir un nouveau contrat, vu que nous n’avons pas livré dans les temps. » A Voies Navigables de France, en Haute-Saône comme dans les Vosges, on guette « la fenêtre météo » pour lancer les grandes manoeuvres.

Surtout l’arme -en rien absolue- poussée par les 220 CV du « Pélican », un brise-glace dont on attend le retour à Corre pour rouvrir la voie. « Le matériel arrive à ses limites. On a travaillé dans des conditions effroyables. Quand la couche atteint plus de 20 centimètres, le brise-glace souffre terriblement », commente un agent de la Navigation du nord-est à Golbey. Le redoux actuel pourrait favoriser les opérations. Sauf que le mercure va replonger dans la nuit de vendredi à samedi… Donald et Hans attendent du renfort pour taper une belote. Leur collègue coincé comme eux à Port-sur-Saône a mis le cap sur Strasbourg en attendant des heures meilleures.
G. M

 

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