Les
articles ci-dessous proviennent des journaux L’Est
Républicain et la Presse de Gray que nous remerçions.
Une
disparition et des questions
Article 1 du 28 et 30/01/2004
Depuis qu’il a
quitté, dimanche, son domicile de Bourguignon-lès-la-Charité, personne
n’a revu Michaël Vitali. Hier, le tunnel de Saint-Albin a été sondé.
Tunnel de
Saint-Albin à Scey-sur-Saône. Un premier passage. Un second. Rien sur
l’écran. Certes l’echo-sondeur n’est pas conçu pour repérer un corps
dans l’eau, mais, identique à ceux équipant les chalutiers, il permet
de visualiser des bancs de poissons. Alors pourquoi pas… Mais non,
définitivement non, via cette technologie qu’ils utilisent pour la
première fois, les plongeurs du corps départemental des
sapeurs-pompiers n’apprécient que les courbes de niveau et la
température de l’eau. Environ 4 degrés. Ils sont cinq. Et dеuх
d’entre-eux vont être, de fait, contraints de se jeter à l’eau. Comme
l’aurait fait Michael Vitali dimanche au cours de d’après-midi ?
Peut-être.
Mais voilà,
l’acte volontaire reste une hypothèse parmi d’autres. Qu’évacue la
famille de ce père de famille de 28 ans, habitant de
Bourguignon-lès-la-Charité. Préférant plutôt parler d’accident. Les
enquêteurs de la brigade de gendarmerie de Scey-sur-Saône ne
privilégiant, quant à eux, aucune piste pour l’heure. Leurs recherches
ont débuté dimanche en fin d’après-midi lorsque la concubine de Michaël
Vitаli a donné l’alerte. Inquiète d’être sans nouvelles de son ami
depuis qu’il avait quitté son domicile à bord de son scooter vers 11h à
la suite d’une « реtite dispute » selon elle.
Blouson
flottant sur l’eau
Une douzaine de
gendarmes ont alors quadrillé le secteur par zones de plus en plus
larges autour de Bourguignon-lès-la-Charité. Rien jusqu’à ce que deux
agents des Voies navigables de France, intrigués par la présence du
deux-roues avec casque et gants méticuleusement posés sur la selle et
stationné en surplomb du canal prolongeant le tunnel de Saint-Albin, ne
préviennent la gendarmerie lundi en fin d’après-midi. Les
investigations se concentrent dès lors dans ce périmètre restreint.
Avant de s’orienter vers le canal proprement dit. Eu égard aux traces
de glissade apparaissant nettement dans l’herbe et à la découverte, 300
mètres en aval du présumé point de chute, du blouson de Michael Vitali
flottant à la surface de l’eau. Deux plongeurs vont être amenés à
sonder cette portion dès lundi soir. La nuit faisant, ils ont
interrompu leurs recherches avant de les reprendre, hier matin. Mais
cette fois, avec plus de moyens, tant humain que matériel. Ils ont beau
eu parcourir pendant près de trois-quarts d’heure quelque 800 m de
canal dans une eau boueuse à 4 degrés, aucune trace. Le jeune homme
reste toujours introuvable. Et tous les scénarios s’avèrent possibles.
Sébastien MICHAUX
Scey-sur-Saône
: un corps retrouvé
Le jeune père
de 28 ans avait mystérieusement disparu dimanche, près du tunnel de
Saint-Albin. En fin d’après-midi, hier, les plongeurs de la brigade
fluviale de gendarmerie de Strasbourg ont repéré le corps sans vie de
Michaël Vitali, 28 ans, originaire de Bourguignon-lès-La-Charité
(Haute-Saône). Son cadavre gisait à l’entrée du tunnel de Saint-Albin
dans une eau à 1°. Dimanche dernier, l’alerte de sa disparition avait
été donnée par sa compagne. Les recherches avaient permis de localiser
son scooter, son casque et ses gants, en surplomb du canal. Mardi, des
plongeurs des sapeurs-pompiers avaient déjà sondé les lieux. En vain.
Les enquêteurs de la brigade de Scey-sur-Saône, soutenus par le PSIG de
Vesoul, et en étroite collaboration avec les proches de ce jeune père
de famille, ont poursuivi leurs investigations tout au long de la
semaine. Accident ? Suicide ? Pour le gendarme Chrisment, présent hier
soir lors de la découverte du cadavre en présence de l’Identification
criminelle de la gendarmerie, « l’enquête est en cours pour déterminer
les causes du décès ».
X. F
Chauve
qui peut
Article 2 du 07/02/2004
Des sauveteurs ont déniché hier les
chauves-souris du tunnel de Savoyeux. Pour leur épargner les coulées de
béton à venir, qui les auraient ensevelies dans leur sommeil. Ils ont
volé à leur secours, les deux spécialistes de la commission de
protection des eaux. Tels des « Batman » au grand coeur, non pas
sauveurs du monde mais des chauves-souris. Car l’association a aussi
pour mission, déléguée par le ministère de l’Environnement, de
préserver les 26 espèces protégées de chauves-souris qui règnent à
l’ombre en Franche-Comté. Tel était le labeur, vendredi, de Sébastien
Roué et Cédric Guillaume, à pied d’oeuvres sous le tunnel de Savoyeux.
De bonne nature
Ce lieu de passage du canal de la
Saône est bien un repaire par excellence de chauves-souris en
Haute-Saône. « Question de température, de tranquillité », jauge
Sébastien Roué. Et ce en hiver, le temps de l’hibernation. Or « Voies
navigables de France » a entamé en l’an 2000 un programme de
ré-habilitation de l’ouvrage. En plusieurs tranches. 2004 est la
troisième et il est désormais établi qu’avant que la coque ne soit
confortée à grand renfort de béton, barres d’acier et treillis
métalliques, les brigades de la CPE interviennent en amont pour déloger
nos chers mammifères volants. La chauve-souris économise son énergie en
cherchant un refuge frais l’hiver, un grenier ou arbre au chaud l’été.
La température de son corps s’adapte. La canicule a même été une
aubaine pour elle. Comme quoi, elles sont de bonne nature,
contrairement à l’imagerie populaire. Il n’est qu’à les voir s’étirer
mollement dans la main des spécialistes, leurs phalanges ailées
déployées pour comprendre qu’elles ne s’accrochent pas aux cheveux, ni
ne suivraient les vampires pour un sou. C’est comme si vous étiez
réveillé à 1h30 du matin ! » On imagine bien. « Et il leur faut plus
d’un quart d’heure pour véritablement s’activer. » Le bruit de
l’embarcation n’est pas prêt de les tirer de leur profond sommeil. Une
routine que d’entendre passer péniches et bateaux de plaisance
(quelques 7000 par an).
Espèces rares volatiles
Après avoir été délicatement tirées de
leurs trous, elles atterrissent dans des petits sacs. Leur dialogue
d’ultra-sons paniqué n’a rien d’assourdissant. « Elles perdent bien un
à deux grammes avec le stress. » Un battement d’ailes saccadé
accompagne la plate-forme mobile dans son avancée. Celles des
chauves-souris réveillées pas pu être attrapées. Lourdes comme un
sucre, ces « pipistrelles communes », une espèce communément répandue !
Elles se tiennent les coudes à trente voir cinquante dans les fissures
du mur. Il est dit que le tunnel de Savoyeux héberge aussi des espèces
rares. Comme le « murin de Daubenton » ou le « grand murin », ce
dernier pouvant atteindre 40 cm toutes membranes tendues. De celles qui
s’accrochent aux plafonds. « Nous n’en avons pas trouvé cette fois.
Sans doute qu’avec le redoux, elles sont déjà parties », avance
Sébastien Roué. Dommage, mais il est dit que chaque année, les
chauves-souris reviennent au même endroit. « Nous leur trouvons un
autre lieu en attendant vers Gray. Mais souvent, elles n’y restent pas.
» Préférant choisir elles-mêmes leur pied à plafond. On ne les mettra
pas si facilement au pied du mur, nos héroïnes du jour !
Maud SALIGNAT
Petit
chantier sur grand axe
Article 3 du 25/02/2004
A partir du 15 Mars, la traversée de
Port-sur-Saône sur la RN 19 sera interdite aux poids lourds. Réfection
d’un pont oblige. Deux mois et demi de perturbations annoncées.
Aux premières loges. Avec vue
plongeante sur la RN 19, le pont du canal et le futur chantier qui se
profile. Au service « communication » de la mairie de Port-sur-Saône,
on est bien placé pour jauger le trafic quotidien. Surprise, hier, dès
9 h : « Les camions ont encore le droit de rouler ce matin ? ». Etonné
aussi, l’adjoint au maire, Noël Carmantrand, qui glisse un élément de
réponse : « L’Equipement ne nous a signalés qu’hier (lundi) que la mise
en place de la déviation serait retardée d’une semaine… » D’abord une
semaine, puis depuis la visite de chantier d’hier matin, deux autres,
c’est-à-dire un lancement le 15 mars. Un report lié à « une nouvelle
planification de l’entreprise chargée des travaux, une question
technique d’intervention », selon Alain Mignot, responsable du bureau «
entretien des routes nationales et ouvrages d’art » à la DDE. On s’en
félicite même. « Plus on recule, moins on gène. Il y aura trois
semaines de perturbations en moins pour une fin de chantier inchangée,
toujours programmée le 23 mai ». Le brouillard se dissipe
donc progressivement autour de ce qui est décrit comme « un petit
chantier sur un grand axe ». Précision utile : on recense 12.000
véhicules par jour à Port-sur-Saône, dont 1.600 camions dans les deux
sens.
Avant-goût…
Incontestablement, la vie du bourg et
des environs va être sérieusement modifiée. Au niveau de la chaussée et
de la circulation (voir par ailleurs). Au niveau du commerce, avec un
village presque coupé en deux. Au niveau de la Saône aussi, avec des
portes d’écluses fermées. C’est d’ailleurs cette période de chômage
technique de Voies navigables de France, en raison de l’assèchement du
canal, qu’a volontairement choisie la DDE pour engager les travaux.
Rien de forcément très spectaculaire, mais un travail minutieux,
presque chirurgical. Avec le souci d’éviter également tout dommage
collatéral, c’est-à-dire d’éventuelles répercussions sur les
habitations. Alain Mignot confirme : « Une expertise d’état des abords
a été commanditée par l’entreprise et un constat d’huissier dressé ».
Ce type d’intervention s’avère nécessaire tous les quinze-vingt ans. Et
il s’effectue en concertation avec le maître d’ouvrage, le Département
et les entreprises locales. Ces dernières devront s’adapter à cette
nouvelle donne provisoire. Elles risquent de toussoter un peu. A
l’inverse des Portusiens qui vont peut-être réapprendre à respirer. Une
bouffée d’oxygène ? Noël Carmantrand lève les yeux au ciel : « Oui,
peut-être un avant-goût de ce qu’on aimerait obtenir par la suite…
Lever de tablier
Les jours prochains débutera la
période préparatoire, notamment de mise en place de l’échafaudage. A
partir du 15 mars le pont du canal, construit dans les années 50,
bénéficiera d’une réfection. Une inspection détaillée a en effet révélé
des faiblesses. 100 000 € de crédits d’Etat ont donc été affectés dans
le cadre du programme triennal de rénovation des ouvrages. Au coeur de
cette opération, l’entreprise Resitec, basée à Brignais (69). Sa
mission ? Lever le tablier de quelques centimètres, puis réhabiliter
toute la partie inférieure de ce pont à poutres, ainsi que les culées
et les joints. Une fois le tablier rabaissé, la super-structure
(chaussée, trottoirs, garde-corps) connaîtra un sérieux lifting.
Circulation, mode
d’emploi
A partir du 15 mars, la traversée de
la cité portusienne sera interdite aux poids lourds. Deux déviations,
de 15 km chacune, seront mises en place (voir ci-dessus). Ramassage
scolaire et transport de voyageurs ne sont pas concernés par ces
mesures. De même que les véhicules de services et de secours. Les
pompiers portusiens, dont la caserne est située côté ouest du pont,
auront l’autorisation d’emprunter les chemins de halage. Pour les
voitures, une voie de circulation sera constamment maintenue et la
circulation sera alternée (mise en place de feux tricolores). Aux
heures de pointe (8 h-9 h, 17 h-19 h), il est toutefois recommandé
d’emprunter les mêmes déviations que les PL car d’importants bouchons
risquent se produire au centre de Port. De fortes perturbations sont
donc prévoir sur tous les axes concernés, primaire et secondaire. Une
raison pour laquelle la DDE, recommande de « se montrer patient et
surtout très prudent notamment dans la traversée des villages ». En
raison de ces difficultés, une augmentation du trafic est également à
prévoir sur la RN 57. Si la neige venait à tomber en grande quantité,
le chantier pourrait être arrêté et l’ensemble de la circulation
provisoirement rétabli sur la RN 19. Mais les deux déviations ont été
placées en niveau 1 de la viabilité hivernale pour parer à toute
éventualité. Autre disposition majeure : les convois exceptionnels
seront interdits de territoire haut-saônois pendant la durée des
travaux. Pour tout renseignement, DDE Haute-Saône : 03 84 68 27 00
Xavier FREE
Figure
de proue
Article 4 du 07/04/2004
Baptême en grande pompe pour le petit
dernier de la flotte de Franche-Comté Nautic. L’entreprise, en charge
depuis trois ans de la gestion du port de plaisance de la cité
portusienne, compte désormais 11 navires voués à la location. Rangé
sagement au bord du quai, derrière la mairie, le « Port-sur-Saône »
attend que son parrain et sa marraine lui donnent leur bénédiction.
Jean-Paul Mariot et Martine Dinet, respectivement maire et conseillère
municipale de la commune, ont endossé avec bonheur ce rôle. Des élus
municipaux sur le pont, pour saluer une première le nom de la commune
gravé au fronton d’un bateau du port de plaisance local.
C’est le choix de Valérie et José
Salas, les patrons de l’entreprise Franche-Comté Nautic. Et pour
Jean-Paul Mariot, pas de doute, cette décision va contribuer « à la
notoriété » de la cité Haute-Saônoise. En attendant, visite de rigueur
du filleul, qui peut accueillir 12 personnes à son bord. Les locations
se font le week-end ou à la semaine en pleine saison pour ce bateau
grand confort », précise M. Salas. Un bateau qui n’aura même pas le
temps de mouiller dans l’un des 160 emplacements disponibles dans le
port portusien. La barre vers Dole, moussaillon…
«
Un atout sous-exploité »
Article 5 en 2004
C’est l’avis du patron de Voies
navigables de France à propos du potentiel fluvial de la région. Un
coup de pouce a été donné hier, depuis la Haute-Saône. « Avant le 1er
mars, je n’avais jamais vu une écluse ». Cette confidence, on la doit
tout simplement au directeur interrégional Rhône-Saône de Voies
navigaЫes de France (VNF). Pierre Calfas ne s’en cache pas : il
débarque dans les activités liées à la voie d’eau. Et si
l’Administration n’en est plus à un paradoxe près, lui non plus. Le
fonctionnaire avait jusque-là effectué sa carrière dans le domaine des
autoroutes tout en avouant aujourd’hui se battre « depuis longtemps
pour une alternative à la route ». Ça ne s’invente pas… Aussi, à
l’heure de recevoir le certificat ISO 14.001 des mains de François
Bordry, le patron de VNF, pour les activités de chômages (vidange et
remplissage des biefs et écluses) sur le canal du Rhône au Rhin et la «
petite Saône », Pierre Calfas s’est volontiers effacé un instant pour
saluer le véritable chef d’orchestre du projet, son prédécesseur
Jean-Claude Festor. Et par la même occasion, mettre en avant les
acteurs de terrain, quelques 2000 agents impliqués dans cette démarche
qualité à vocation environnementale lancée en 2002.
« Sites merveilleux »
Un diplôme qui conforte l’idée que
notre région possède à travers ses voies navigables un atout que
François Bordry juge pour l’heure « sous-exploité ». Il parle de «
sites merveilleux », évoque la Haute-Saône et ses 130 km de « petite
Saône » qui, « après le canal du Midi, est quasiment la rivière la plus
fréquentée par les plaisanciers avec un passage dе 6000 bateaux par an
», notamment via l’écluse de Gray. Mais il souligne aussi qu’ « il
reste beaucoup d’équipements de confort à réaliser ». Et des mentalités
à changer. Qui n’a pas passé une nuit à bord d’un bateau ne peut pas
comprendre, laisse entendre le n°1 de Voies navigaЫes.
A l’anglo-saxonne
Cinq ans après le point de départ que
fut la signature d’une charte entre VNF – gestionnaire d’un réseau
navigable de 6700 km – et de grandes entreprises publiques pour le
développement durable, la démarche « progressive et ambitieuse »
récolte ses premiers lauriers puisque l’un des quatre autres
projets-pilotes vient également d’aboutir à certification dans le
Nord-Pas-de-Calais, pour la gestion des déchets cette fois. Autant de
réussites promises à servir d’exemples pour le réseau à grand gabarit,
d’autant que ces actions s’effectuent sur la base d’un « système de
management » exigeant, « à l’anglo-saxonne », insiste le président
Bordry. Une nécessité, selon lui, pour être en phase avec la société
moderne. Et le transport fluvial ? Si le projet du canal du Rhône au
Rhin est « déserté », un contrat de territoire Saône-Rhin va être remis
à flot.
Il est aussi question d’un décret en
direction du « réseau magistral », dans lequel la portion de la Marne à
la Saône tiendrait toute sa place, entre le bassin de la Seine et celui
du Rhône. « Elle ne sera pas laissée de côté », avance François Bordry.
« C’est d’intérêt national ». En témoigne l’évolution « assez
spectaculaire » du commerce sur le Rhône, lequel fleuve dispose de «
réserves de capacité considérables (… ) On peut multiplier par huit
ou neuf le trafic sans atteindre la saturation », conforte le président
de VNF. Et, comme il le dit si bien, « tout ce qui est transporté par
bateau ne l’est pas par camion… ». Philippe BROUILLARD
Et
au milieu coule une rivière
Article 6 du 22/07/2004
Sur les 130 kilomètres qu’elle
parcourt en Haute-Saône, on l’appelle “la petite Saône”. A Corre, à
l’extrême nord du département, cette appellation prend tout son sens.
La largeur du cours d’eau n’excède pas quatre ou cinq mètres à cet
endroit. “Le courant est tellement faible que lorsque l’écluse relâche
de l’eau, la rivière reflue dans l’autre sens”, explique Gérard Drouot,
le patron du port de plaisance “La Marina”. Quelques mètres plus loin,
la Saône et le canal de l’Est se rejoi gnent. C’est d’ailleurs là que
la rivière devient navigable. Forcément, Corre est une destination
charnière pour les plaisanciers. Durant les trois mois que dure la
pleine saison, Gérard Drouot voit passer 2500 bateaux devant lui.
Environ 700 jettent l’ancre pour une semaine, un mois ou plus devant
“La Marina” ou au port du canal, dont il a pris les commandes récemment.
Parmi ces adeptes du tourisme fluvial,
une large majorité d’étrangers, venus pour la plupart de Belgique,
d’Allemagne ou de Suisse. Des touristes qui, l’année dernière, ont
désigné la Saône comme la plus belle rivière de France. La Haute-Saône
est d’ailleurs le deuxième département français pour le tourisme
fluvial en terme de fréquentation. Ce qui n’étonne pas Gérard Drouot,
pour qui il fait bon naviguer au fil de l’eau. “On voit les paysages
autrement que quand on voyage en voiture. La route ne suit pas la
rivière. Par exemple, je ne suis pas sûr que les gens de Corre savent
qu’à Ranzevelle et à Richecourt il y a des châteaux. Ce sont des choses
que l’on découvre sur la rivière.” Quelques encablures plus loin,
Port-sur-Saône s’impose comme un des passages les plus prisés des
plaisanciers. Le port de la Maladière possède une capacité de 90
places, l’une des plus importantes du département derrière Gray et
Corre. La société Franсhe-Comté Nautiс propose une vingtaine de bateaux
à la location. Les anglo-saxons les appellent “house-boats”
(bateaux-maisons) parce qu’on y trouve tout à l’intérieur : couchettes,
matériel de cuisine, douche… “C’est comme un camping-car flottant”,
selon José Salas, qui gère la flotte avec son épouse Valérie.
La location de ces coches de plaisance
(c’est l’appellation française officielle) n’est cependant pas à portée
de toutes les bourses : à partir de 826 euros pour deux personnes pour
le plus petit modèle, les tarifs à la semaine dépassent les 3000 euros
pour douze personnes sur les plus gros bateaux, sans compter la
location de l’emplacement au port. En contrepartie, n’importe qui peut
piloter : il n’ y a pas à passer d’examen, mais simplement une brève
initiation. “On délivre un permis valable pour la durée du séjour et on
aide ceux qui n’ont jamais navigué à passer la première écluse”,
précise José Salas. “Cela fait quinze ans que je fais ça et sur des
milliers de départs, j’ai dû refuser deux personnes.” Une fois seul aux
commandes, le pilote doit respecter certaines règles. Comme les
voitures sur la route, les bateaux circulent sur la droite du plan
d’eau et ne doivent pas dépasser la vitesse maximale : 15 km/h sur la
rivière, 6 km/h sur le canal. Mais en règle générale, le plaisancier
n’est pas pressé… “Je n’ai pas beaucoup entendu parler d’accident sur
la Saône”, glisse Gérard Drouot. “C’est de la balade, on peut partir
d’Amsterdam pour aller à Marseille en prenant son temps. C’est un autre
monde.” Et une fois qu’un bateau fait escale dans le port de Corre, il
fait tout pour retenir ses occupants. “Qu’ils restent unе nuit ou dix
jours, il faut qu’ils se sentent bien.” Alors, d’une année sur l’autre,
ce sont souvent les mêmes qui reviennent. Et Gérard Drouot peut
affirmer fièrement : “Ici, c’est comme un petit village”. Battant
pavillons français mais aussi et surtout allemand, danois, suisse,
belge, hollandais… les bateaux de plaisance se suivent et se
succèdent sur la Saône à une vitesse que l’on pourrait qualifier de…
croisière.
L’écluse n°15 est basée
à Rigny.
Une plaque en émail fixée sur la
maison, datant de 1878 où logeait un ancien éclusier indique
Port-sur-Saône à 57 kilomètres et Gray à 5 kilomètres. A ce même
endroit, un couple de retraités des Pays-Bas vient d’entrer dans le
sas, l’occasion de discuter un peu. Ils reviennent de la Méditerranée
et rentrent au pays. Ils auront passé en tout près de cinq mois à
naviguer. Les écluses sont un lieu privilégié pour les rencontres
interculturelles : diverses langues se côtoient et l’anglais semble
être la langue de ralliement. C’est un lieu d’échanges et d’information
mais la rencontre est souvent unique et furtive.
N°14, l’écluse de
Vereux…
se situe sur la commune de Beaujeu et,
comme à Gray ou encore à Rigny, le passage d’un versant à l’autre se
fait automatiquement. Les plaisanciers tournent une perche suspendue
au-dessus de l’eau à une cinquantaine de mètres des portes. Le signal
est enregistré et l’écluse se prépare pour les navigants. Une fois dans
le sas, les plaisanciers actionnent la petite perche bleue pour
refermer la porte par laquellе ils sont entrés, l’écluse se fait à
nouveau et la seconde porte s’ouvre… Et le bateau s’en va vers
d’autres rives. “La tige rouge est destinée à l’appel d’urgence ou pour
signaler tout problème. Il est reçu à Rupt-sur-Saône, au poste de
commandement (PC) et le personnel décide d’envoyer ou non quelqu’un sur
place pour voir ce qui ne va pas. Certaines écluses sont équipées de
caméras (comme à Port-sur-Saône), cela permet au PC de se rendre compte
de ce qui se passe sur place” indique Dominique Morel, éclusier à Rigny
de 1999 à 2003. Maintenant, il assure des permanences et des
remplacements ainsi que de la surveillance. “Je travaille dans les
ateliers à Gray. Je fais de l’еntretien notamment le halage, du
fauchage de berges, de la peinture… j’aimais bien être à l’écluse,
c’était sympa. On ne voyait que des gens en vacances. A tout moment, il
fallait leur ouvrir les vannes et les portes, c’était éleсtrique mais
manuel. II fallait aussi les aider avec les cordes et les renseigner
sur le tourisme local. En pleine saison, de mai à septembre, je voyais
une cinquantaine de bateaux par jour” se souvient Dominique avec
nostalgie.
Textes et photos : Sandra MASSON et
Yoann HENRY
Cap
sur la Saône !
Article 7 du 28/07/2004
Autour du port de plaisance de
Scey-sur-Saône émerge tout un panel d’activités. Les estivants ont de
quoi se mouiller !
La Saône jolie. Merveilleuse rivière
qui enchante badauds, autochtones et estivants. Le port de plaisance de
Scey-sur-Saône en est l’une des plus admirables illustrations. La Saône
est propice aux balades, aux excursions, et elle est une formidable
attraction touristique. Le tourisme draine souvent dans son sillage un
flux économique. Toutefois, le tourisme fluvial en Haute-Saône n’est
pas à l’origine d’un essor financier notoire, même si les estivants
affluent toujours, fidèlement épris de notre région. L’économie en
Europe est plutôt morose, comme le soulignent les professionnels du
tourisme. Abstraction faite de ce constat, le port de plaisance de Sсeу
offre un panel d’activités qui ne peut que combler les touristes, en
majorité allemands, hollandais et suisses, friands de ce type d’évasion.
Fraternité fluviale
Le tourisme fluvial satisfait les
couples comme les familles nombreuses. C’est un moyen original de
découvrir une région, au contact des riverains, des campeurs, des
restaurateurs ou des responsables de location. Ces professionnels,
ouverts et disponibles, apprécient eux-aussi le contact avec les
estivants étrangers. Un lien inter-européen se tisse, noué année après
année, saison après saison. Une fraternité par delà les fleuves qui
ravit la restauratrice du restaurant des Deux Ports, Josiane
Barbant-Verrier, dont le livre d’or laisse pantois. Kenyans, Italiens,
Américains, Canadiens, Suisses, Allemands,… sont passés par là,
félicitant la restauratrice pour son accueil et la cuisine du chef, son
fils. Le restaurant, qui fait face à « la plus belle rivière navigable
d’Europe », ne peut que séduire avec sa vue imprenable. Nature, calme,
et assiettes du terroir au menu. Il n’y a pas que la restauratrice qui
soit enchantée de l’arrivée des estivants étrangers. Le responsable du
camping de Scey-sur-Saône, M. Barberet, accueille lui-aussi des
estivants de toute nationalité qui affectionnent « le calme et la
tranquillité » du port de plaisance.
Julienne TURAN
Fascinant « vieux loup
de mer »
Le capitaine Roland Faivre est tout
sourire. Ce vieux loup de mer sillonne la Saône depuis trois ans, à
bord de sa pénichette, « Ofile de l’ô ». Il entraîne avec lui cygnes,
canards, hérons et cormorans. De quoi réjouir les touristes qui
embarquent pour une traversée toute en douceur. Son flamingo 12, ancien
Crown blue line, vogue depuis 1982. Qu’on se rassure cependant. Le
capitaine n’est pas jalousement épris de sa monture, et il cède
volontiers la barre aux moussaillons. Epiant toutefois du coin des yeux
les manoeuvres des marins d’eau douce. Au départ, le vrombissement du
moteur, un BMC d’origine anglaise, en surprend plus d’un. Le
vrombissement se mue au fil du voyage en ronflement, berçant les
touristes qui peuvent profiter des couchettes mises à leur disposition
pour une petite sieste. Enivrant chant d’une sirène saônoise. Roland
n’est pas un capitaine à la « Haddock », grognon et bougon, mais comme
lui, il a bon coeur, n’hésitant pas à s’ouvrir aux autres, et pimente
son intarissable verve de conteur des mers par quelques anecdotes
savamment choisies. « Je suis un passionné. Je ne me lasse pas de ces
voyages. ».
Passionné. Nul ne pourra le
contredire. Il a même transmis son amour des fleuves à ses 10
petits-enfants, tous « fanatiques » de navigation. Enfant du voyage,
ton lit c’est la mer, ton toit les nuages. Eté comme hiver, ta maison
c’est l’océan, tes amis sont les étoiles (..) Ton amour est un bateau,
qui te berce dans ses voiles. Mais n’oublie pas pour autant que l’on
t’attend. ». Ce texte des Compagnons de la chanson, interprété par
Pétula Clark, correspond à merveille au capitaine. A bord d’« Ofile de
l’ô », il nous entraîne vers Port-sur-Saône, sous le tunnel de
Saint-Albin, – une attraction fort prisée d’une longueur de 658 mètres
réalisée sous Napoléon entre 1838 et 1896 – ou vers Ray-sur-Saône. Un
voyage ponctué par les mémorables passages d’écluses, assez
pittoresques, qui charment les touristes. Alors, « elle est pas belle
la vie ? ».
Marins d’eau douce
Les amoureux du fleuve peuvent le
sillonner à bord de pénichettes de location à la base Locaboat de
Scey-sur-Saône, gérée par M. Riley. Comme la restauratrice Josiane
Verrier, Fabien Vignes, chargé du développement du port, constate une
petite baisse de la fréquentation. Toutefois, la saison se prolongeant
jusqu’en septembre, il n’y pas lieu de s’alarmer. Les locations sont
très appréciées des estivants suisses et allemands, suivis par les
italiens et les anglais, charmés par le rythme de croisière des
pénichettes qui ont « très peu de contraintes sur le plan des
manoeuvres », comme le souligne Fabien Vignes, qui mise sur la «
qualité du service ». « La Saône est très bien équipée, et propose
beaucоuр de haltes. C’est une région très agréable », dixit le
responsable du développement. Après une initiation à la navigation, –
en anglais ou en allemand – et quelques rappels au règlement, les
touristes sont libres d’organiser leur traversée fluviale.
La
Péniche poursuit son chemin
Article 8 du 31/07/2004
Immobilisée depuis vendredi sur le
quai Vergy à Gray pour non conformité de son bâtiment au niveau de la
police de navigation intérieure, la péniche Aéro, qui avait commencé à
prendre l’eau, repartira ce mercredi matin pour St-Jean de Losne où
elle sera réparée. Hier vers 15 h une péniche de la Ste Lux Motor,
basée en Côte d’Or disposant d’une grue, a procédé au transbordement
des 250 tonnes de blés qui étaient à son bord depuis vendredi, sur une
autre péniche chargée de livrer la cargaison à Valence. Dans le même
temps le substitut du procureur, M. Avon, a procédé à la levée
d’immobilisation.
Larguez
les amarres !
Article 9 du 04/08/2004
Présents sur voies navigables de
France les bateaux Connoisseur ont le vent en poupe. Escale sur l’Ile
Sausay où ce géant fluvial s’est amarré il y a maintenant 16 ans. Parmi
la flottille de bateaux qui empreinte la Saône durant la belle saison,
chaque jour, de somptueuses embarcations aux lignes pures et au design
soigné quittent l’Ile Sausay pour effectuer des croisières. « Ces
bateaux qui portent la griffe Connoisseur ont tous été construits dans
le Norfolk en Angleterre. Base de construction de la flotte Connoisseur
depuis 52 ans », explique Ian Lambert, citoyen britannique, chef de la
base grayloise depuis trois ans. Sur ce site, les quarante-deux bateaux
« made in England » – « le must du bateau de plaisance », aux yeux de
Ian – sont pris d’assaut chaque année par une clientèle aisée, en
majorité suisse et allemande. Avide de confort et de luxe le temps
d’une croisière d’une ou deux semaines, voir quelques jours. « Du petit
bateau tout confort, idéal pour un couple avec deux enfants, à celui
beaucoup plus grand pouvant accueillir dix à douze personnes, notre
gamme de choix est grande », confie Jillian, l’épouse de Ian, chargée
de la réception des clients.
Sans permis
Et pas besoin d’avoir un permis pour
prendre les commandes. « Nous dispensons une petite formation de 45
minutes qui est largement suffisante » indique Ian, précisant toutefois
que l’attestation de navigation remise au plaisancier au moment du
départ ne peut être utilisée que sur ce bateau. Offrir à leurs clients
la joie de naviguer en toute sécurité et dans un confort maximum, c’est
ce à quoi, la société anglaise fondée il y a cinq décennies ans par
deux retraités de la marine a travaillé. « Au début elle construisait
et commercialisait des bateaux de mer tout en bois. Reconvertie il y a
une trentaine d’années dans les bateaux fluviaux, elle est aujourd’hui
l’une des plus importantes sociétés de location de bateaux de plaisance
opérant sur les voies navigaЫes de France, d’Europe mais aussi des
Etats-Unis », explique Ian. En effet depuis le décès du PDG, Bill
Moore, il y a deux ans, Connoisseur a fusionné avec un autre géant
fluvial « Crown Blue Line » naviguant sous le drapeau de « first choice
».
Qui dit fusion dit souvent changement
et sur la petite base de Gray, qui a connu une année 2003
catastrophique, canicule oblige, le service commercial a été supprimé.
Belle saison en perspective. Aujourd’hui neuf personnes travaillent à
plein temps, contre treize auparavant. « Biеn sûr durant toute la
période estivale nous sommes dix-huit en plus », confie Jillian. Le «
Magnifique », « l’Elégance » , « Le Commodore » ou encore le « Caprice
» sont autant de noms évocateurs qui font le bonheur des heureux
plaisanciers qui les pilotent mais aussi celui des badauds qui les
croisent chaque jour sur les quais et les chemins de halage qui bordent
la rivière. Sur la base de Gray, Ian et Jillian sont satisfaits, sur
leur flotte de quarante-deux bateaux, seuls cinq sont à quai. « Et ils
sont loués pour la semaine prochaine », indiquent le couple qui largue
environ trente-deux bateaux par semaine. Bref une belle saison en
perspective pour Connoisseur Gray.
F. H
Contrôles
à bâbord
Article 10 du 05/08/2004
Les forces de l’ordre procèdent à des
contrôles des bateaux naviguant sur la Saône. Une incitation à être en
règle.
« Contrôle gendarmerie ». La scène se déroule, non pas au bord d’une
route ou d’un carrefour, mais sur l’eau. La Saône, précisément. La
vedette, mise à disposition du service graylois de la navigation,
arraisonne la « pénichette 1120 », en amont de l’écluse. Le « deux-tons
» hurle, le gyrophare clignote. Quelque peu surpris, les plaisanciers !
Deux gendarmes du Peloton de surveillance de la gendarmerie de Gray
(PSIG) sautent sur le bateau en compagnie de Rémy Avon, substitut du
procureur de Vesoul, et de Jean-Pierre Muzard, du service de la
navigation. Depuis lundi, et pour quelques jours, les forces de l’ordre
procèdent à des contrôles sur la Saône, passage obligé des
vacanciers voguant vers Saint-Jean-de-Losne.
C’est le cas de cette famille
autrichienne, partie de Scey-sur-Saône pour un périple de 15 jours.
Perplexe, le chef de famille fournit une à une les pièces afférentes à
la navigation, certificat de capacité de piloter. Pendant que
Jean-Pierre Muzard passe au crible les équipements de sécurité. Les
gilets de sauvetage, en nombre suffisant certes, sont « non conformes à
la réglementation en vigueur ». Les gendarmes relèvent l’anomalie et
leur procédure sera transmise au parquet de Vesoul. C’est le noliseur
(entendez par là le professionnel qui loue les bateaux de plaisance)
qui paiera l’amende. Pas les estivants qui reprennent leur voyage,
soulagés.
Coincés contre la berge
Un peu plus loin, dans la « zone de
vitesse », les bateaux sont autorisés à « mettre les gaz à fond ». En
revanche, les évolutions sont interdites. Pas la moindre embarcation en
vue, pas de skieur nautique non plus. La vedette file vers Rigny.
Gendarmes et magistrat scrutent l’onde et les berges. C’est que ce type
d’opération s’inscrit dans un cadre plus global de tout ce qui a trait
à l’environnement fluvial pêche, débit des cours d’eau, pollution… »
Durant le passage de l’écluse n° 15, les occupants de la vedette au
drapeau bleu blanc rouge repèrent un équipage en difficulté. De fait,
des touristes italiens, accostés à la berge, expliquent, au moyen de
gestes et de quelques mots, que le câble d’accélérateur est « coincé ».
Qu’ils ne parviennent pas à l’expliquer au loueur. Ce dont les
gendarmes se chargeront. « Un autre aspect
de la mission », sourit Rémy Avon qui juge bon d’être polyglotte.
D’autant plus utile que la plupart des plaisanciers contrôlés mardi
étaient ressortissants suisses ou allemands… Les deux premiers jours,
une vingtaine de contrôles ont été effectués, sans grosse infraction,
si ce n’est le cas d’une péniche stoppée à quai après avoir chargé 250
tonnes de blé (lire les faits divers précédents). Outre les contrôles
par eux-mêmes, une telle opération incite noliseurs et propriétaires de
bateaux privés à se mettre en règle.
Catherine GAVAND
Collision
fluviale
Article 11 du 12/08/2004
Jeudi, vers 13 h, sur la rivière
Saône, une collision a eu lieu, sur la commune d’Essertenne, entre un
bateau de plaisance et une péniche. Sous le choc, le petit bateau qui
avait coupé la voie à la péniche, s’est retrouvé éventré sur son flanc
gauche et s’est mis à couler. Alertés les pompiers de Gray ont disposé
un barrage de sécurité et tiré hors de l’eau le bateau de plaisance en
attente de son renflouement. Aucune victime dans cet accident n’est à
déplorer. Présence sur les lieux du loueur de bateau, des gendarmes de
Gray et du formateur relais Ecologie-Environnement.
A
la découverte du tourisme fluvial
Article 12 du 19/08/2004
Afin de mieux faire connaître la
Franche-Comté, par le biais de la Saône, et de promouvoir dans le temps
le tourisme fluvial, le comité régional de tourisme a mis en place une
opération de découverte et de séduction. Des journalistes de six grands
quotidiens allemands ont bénéficié d’un raid sur la Saône à bord de
bateaux prêtés par « Locaboat ». Ils ont apprécié les qualités du
tourisme fluvial en même temps que le confort des bateaux et ont
découvert la Haute-Saône entre Scey-sur-Saône et Gray sous un nouvel
angle.
Céline Rambacher, qui fait partie de
la filière tourisme fluvial du comité régional de tourisme, a guidé ces
voyageurs allemands. Les bateaux sont partis de Scey et ont fait
diverses escales afin de mieux apprécier le patrimoine local. Les
visites terrestres ont eu lieu à Ronchamp, Champlitte, Charcenne
(visite des caves Guillaume), Rupt, Ray, Gray et Gy. Des journalistes
impressionnés et séduits par ces journées en Haute-Saône. Il ne leur
reste plus qu’à le faire savoir avec leur plus belle plume. Les
journalistes ont également apprécié la qualité des installations pour
le tourisme fluvial, à l’occasion de l’escale à « Saône Plaisance » au
Port-de-Savoyeux, durant laquelle ils ont dégusté un petit-déjeuner
copieux.
La
plaisance marque le pas
Article 13 du 26/08/2004
Des bruits inquiétants, quant à une
diminution notable des bateaux de plaisance ont fait mesurer le trafic
fluvial à l’écluse de Rupt-sur-Saône où s’établit un point de comptage.
C’est là qu’Eric Maret dirige un véritable poste de contrôle installé
par la navigation. Il est truffé d’ordinateurs sur les écrans desquels
les endroits charnières du trafic sont visibles. Le contrôle du passage
sous le tunnel fait partie de ses responsabilités. Le poste central de
cотmandement a même pris de l’importance puisqu’il assure désormais le
bon fonctionnement de dix-neuf écluses depuis Ormoy dans le nord
haut-saônois jusqu’à Auxonne en Côte d’Or.
Une grande confiance est accordée à
Eric Marey pour sa compétence, puisqu’il travaille à ce poste de
responsabilités depuis 23 ans et qui en dit long sur sa capacité à
résoudre les problèmes. Le trafic fluvial était depuis près de dix
années, en constante progression. Aujourd’hui, il marque le pas. Les
chiffres de juillet sont sans appel : en 2003, 1117 passages et en
juillet de cette année : 1003. La diminution est tangible mais doit,
selon les derniers contrôles, s’amenuir pour le mois d’août. C’est à
peu près le même reflet sur le plan national. Il n’est pourtant pas dit
que l’an prochain la navigation de plaisance composée à 80 %
d’étrangers, ne retrouvera pas le bon chiffre des années précédentes.
Plaisance
plaisir
Article 14 du 28/08/2004
Envie d’évasion. Sur l’eau. Notre
piéton a-t-il aussi le pied marin ? Réponse sur la Saône.
« Quitte la terre ferme ! », m’avait-on conseillé depuis des années, à
moi, l’inusable marcheur, l’infatiguable rap-porteur des temps
modernes, le révélateur des petits tracas quotidiens, ancré à Vesoul. «
Tu verras le monde d’un autre oeil ! » Taquins, les amis, pour me faire
com-prendre que mon horizon est parfois un peu trop étriqué… Drôle de
défi alors, que de quitter la terre nourricière pour me plonger dans
une expérience aquatique. Ni Pacifique, ni Volga en vue, mais une eau
de vies locale, la Saône. Celle qui a donné son nom à mon cher
département et qui a fleuri de pétillants souvenirs les mémoires de
tous les marins et plaisanciers que j’ai rencontrés. Je voulais
l’Amazonie à portée de pagaie, la jungle végétale au bout des jumelles.
Un cap sur l’aventure, quoi.
Avant de prétendre à l’Amérique du
Sud, s’imposait, en prélude, de goûter aux joies de « Saône valley »,
le parc résidentiel de loisirs situé à Traves, ouvert depuis l’an
dernier. Alors, votre piéton a largué les amarres pour tester un petit
bateau de plaisance sans permis. Moi, j’ai la terre en bandoulière, pas
trop l’eau. En bon capitaine de ce complexe novateur, toujours
consciencieux de la sécurité et également de mon immaturité nautique,
Didier Thabussot m’a dispensé ses précieux conseils. « Ne sois jamais
brusque avec le levier de vitesse, vas-y progressivement, et surtout,
au volant, ne panique
jamais ! » Presque une heure d’apprentissage, de familiarisation avec
cet engin-caméléon destiné à la randonnée fluviale, l’art de la pêche,
ou le plaisir des bains de soleil en solitaire. Puis, je me suis lancé
dans le grand bain de la Saône. En toute autonomie, c’est ce que je
cherchais.
L’autre monde du silence
Je frétille d’émotions. En traversant
ce bras sauvage qui conduit à la « vraie » Saône, je me sens pousser
des ailes d’Indiana Jones. Personne à l’horizon, ni sur les berges. Les
seuls habitants de ce poumon vert et bleu ? La buse ou même le milan
royal. Et les canards, qui s’écartent sur le passage de l’embarcation.
Durant une dizaine de kilomètres, les arbres s’étirent vers le centre
du fleuve pour former une chapelle naturelle. Un temple de verdure.
Rien de sorcier dans cette navigation. Plus facile qu’une auto, voire
qu’une auto-tamponneuse… Liberté de mouvement, d’accoster où l’on
veut pour se prélasser. Sentiment de plénitude ? Coupez le moteur et
vous comprendrez qu’il existe un autre monde du silence que celui de
Cousteau.
Le retour à la « civilisation »
s’effectue en beauté : face au château de Rupt, ensorcelant A l’écluse
proche, on croise d’autres animaux un âne, des cygnes, des poules qui
jouent les vaches regardant les trains. Ou encore des Alsaciens en
short qui se moquent de votre gaucherie toute « moussaillone » à
s’amarrer aux bittes : « C’est votre première fois en bateau ? » Eh
oui, lorsque le niveau baisse de trois mètres et que je me trouve
encore à quai, le stress m’inonde. Petite sueur… froide, sans
gravité. Une navigation paisible, à 15 km/h maxi, pour découvrir, entre
20 et 80 km, cette variété saônoise plébiscitée par de nombreux
plaisanciers d’Europe. Le tunnel Saint-Albin fait aussi office de
curiosité. Sorte de RER nautique où la fraîcheur pierreuse ravive la
flamme du navigateur. Sur les flots, je baigne dans la félicité.
J’envisage même de changer de nom. Navibus ? Et pourquoi pas ? Sur ce
bateau sans permis, il m’est permis de rêver. Tout éveillé.
PEDIBUS
Le
transport fluvial en bonne voie
Article 15 du 25/10/2004
Nancy accueille les acteurs de la
navigation fluviale – mode de transports compétitif et écologique – et
le comité de pilotage du projet de liaison Moselle-Saône.
Pendant deux jours, il va être
beaucoup question des voies navigables et du transport fluvial à Nancy.
Aujourd’hui tout d’abord, le préfet de région réunira pour la première
fois le comité de pilotage de la future liaison à grand gabarit reliant
les bassins de la Moselle et celui du Rhône et de la Saône. Demain, ce
sont plus de 300 acteurs de la navigation fluviale qui seront ensemble
pour une première convention européenne où ils débattront des
infrastructures, de leur modernisation et de l’offre logistique.
Des études d’opportunité
La liaison Moselle-Saône fait partie
des trois grands projets français actuellement à l’étude avec la
liaison à grand gabarit Seine-Nord Europe et l’écluse fluviale du
Havre-Port 2000. C’est aussi la moins avancée. Le tracé du futur canal
Seine-Nord Europe, long d’environ 105 kilomètres devrait être connu
courant 2006. Ce canal de 54 mètres de large, profond de 4,5 mètres
accueillera des convois de 4.400 tonnes (contre 700 sur le corridor
actuel) et sa capacité de transport pourra atteindre 32 millions de
tonnes par an, soit « 25 % du trafic poids lourds enregistré sur
l’autoroute A1 », indique le ministère des Transports. L’écluse
fluviale du Havre-Port 2000 quant à elle sera livrée en 2007. Elle
permettra aux grandes péniches d’arriver à portée de grue des navires
maritimes et ainsi de limiter les coûts de transbordement. Le Havre
rivalisera avec Anvers et Rotterdam. Reste Moselle-Saône. « Nous allons
lancer les études socio-économiques d’opportunité qui vont durer un an.
Il s’agit de mesurer les enjeux du transport fluvial à échéance de 30
ans et de regarder si une telle liaison entre la Moselle et la Saône
est pertinente », indique prudemment Didier Cauville, le directeur
interrégional de Voies Navigables de France. Les régions Lorraine et
Rhône-Alpes ont déjà débloqué une enveloppe de 991000 euros pour mener
à bien ces études.
« L’Europe mouillée »
La réalisation d’une telle
infrastructure constituerait un nouvel atout considéraЫe pour la
Lorraine, placée de fait au centre de cette liaison à grand gabarit
entre la Mer du Nord et la Méditerranée. Pour le Port de Marseille,
pour la région Rhône-Alpes aussi, ce désenclavement sus-citerait un
boom pour les navires, « favoriserait la modernisation de la flots
améliorerait l’оffrе et donc la rentabilité », souligne Didier
Cauville. En Lorraine, les voies d’eau contribuent déjà fortement à
l’attractivité économique. « Les ports de la Moselle sont les premiers
ports céréaliers de France. Les capacités du transport fluvial ont
contribué au maintien de l’activité sidérurgique en Lorraine et au
Luxembourg et de bien d’autres secteurs du tissu industriel. Le trafic
international entre la Lorraine et les pays de ce que l’on appelle «
l’Europe mouillée » (Belgique, Pays-Bas, Allemagne) représente plus de
25 % du transport total », ajoute le directeur interrégional. Les élus
lorrains mesurent bien l’enjeu que représente ce nouvel outil
Moselle-Saône un volume considérable de fret en moins sur les routes,
une multimodalité renforcée et plus performante, des opportunités
industrielles à saisir si l’environnement économique suit. Mais il
faudra s’armer de patience. Il faut quinze ans pour aménager un canal
de cette taille.
François MOULIN
L’appel
de Nancy
Article 16 du 27/10/2004
Le ministre des Transports et tous les
acteurs du transports sur l’eau réunis à Nancy ont plaidé pour le
lancement de coopérations et de nouvelles infrastructures.
La première convention européenne des
acteurs du transport fluvial, qui se tenait hier au palais des congrès
de Nancy, s’est achevée sur une note d’espoir quant à l’avenir de ce
mode de circulation des marchandises sur le vieux continent. Dès le
matin, André Rossinot – maire de Nancy et président de l’association
Seine-Moselle-Rhône -, fervent défenseur du fluvial, avait donné le
“la” en plaidant en faveur d’une multi-modalité de conviction. « La
Moselle canalisée est devenue l’autoroute fluviale de notre petite
Europe », a-t-il rappelé en faisant référence aux relations
transfrontalières que notre région entretient avec ses voisins
allemands, luxembourgeois et belges depuis des décennies. Le nouveau
patron de l’exécutif lorrain, Jean-Pierre Masseret, a abondé dans son
sens en indiquant que dès le printemps prochain une séance plénière du
conseil régional serait entièrement consacrée aux voies fluviales.
En toute sécurité
Le ministre des Transports, Gilles de
Robien, qui avait tenu à faire une halte à Nancy avant de rejoindre le
sommet franco-allemand de Berlin, a fait état lui aussi de sa foi dans
le fluvial : « La France se doit d’être exemplaire dans ce domaine »,
a-t-il déclaré, surtout après l’élargissement vers l’Est où la culture
des canaux est très profonde. Gilles de Robien a tenu à mettre en
exergue deux chiffres pour étayer son propos : + 22 % de progression du
trafic sur le réseau à grand gabarit et ses affluents en 5 ans – « et
cela en toute sécurité » – et + 50 % de transport en containers sur la
Seine, le Rhin et le Rhône au cours du ler trimestre de cette année.
Ces progrès devraient être dopés dans
les années à venir par la mise en service de deux équipements
structurants la liaison Seine-Europe du Nord (105 km) à grand gabarit,
actée par le CIADT en 2003, ouvert selon les prévisions en 2010 puis le
barreau manquant Saône-Moselle, dans la foulée, après les études
socio-économiques lancées ce lundi à Nancy. Le ministre a fait aussi
deux autres annonces de calendrier : le 16 novembre sera signé un
contrat d’objectif entre l’Etat et l’établissement public Voies
Navigables de France , qui gère depuis 1991 le réseau hexagonal et l’an
prochain une agence de financement des infrastructures terrestres,
alimentée par les dividendes des autoroutes sera opérationnelle.
« Marges fragiles »
Dans ce contexte d’un transport par
voies d’eau écologique et compétitif, les débats techniques d’hier ont
pris un tout autre relief. Jean-Charles Louis, directeur de la
logistique à la Sollac Lorraine – dont 50 % des approvisionnements
parviennent par la Moselle canalisée – a annoncé des investissements au
port de Thionville-Illange dans un bâtiment de stockage « avec
température à hygrométrie constante » d’une capacité de 50.000 tonnes
d’acier à l’eхроrt. Franck Béroard, vice-président de l’armateur
CGACGM, plutôt tourné vers l’international, s’est lancé dans le
transport fluvial via sa filiale Rhône-Saône Containers. Elle est
passée de 20.000 containers à 40.000 en deux ans d’activité avec des
prix de 10 à 15 % inférieurs à la route. Nous sommes ouverts à la
concurrence », a ironisé le dirigeant d’entreprise en reconnaissant
toutefois que « les marges restaient fragiles ».
Mais si le fluvial « a vent en poupe
dans l’opinion », d’après un intervenant, c’est parce qu’il est à la
foi écologique et symbole d’un développement durable : « Un convoi de
4400 tonnes remplace 220 camions », a insisté Maximilien Rouer,
président de BeCitizen. « La construction d’un cаnal est respectueuse
de l’environnement », a affirmé François Bordry, président de Voies
Navigables de France. Avec son débit de seulement 1m3/seconde, « les
milieux naturels peuvent être préservés », a-t-il ajouté. Des exemples
concrets sur la gestion du Rhin – où circulent 6500 bateaux par an –
démontrent à la fois d’incontestables avancées en ce domaine mais aussi
parfois la vulnérabilité du dispositif l’aménagement du fleuve a
conduit à une dégradation des protections contre les grandes
inondations en aval. Avec des conséquences humaines et financières
titanesques en cas de catastrophe. Comme l’a souligné un participant
pendant le débat avec justesse : « Il ne faut pas avoir d’esprit de
système : ni le tout fluvial ni le tout antifluvial ». Un monde
multimodal conviendra mieux.
François MOULIN
«
Penser fluvial »
Article 17 du 18/11/2004
C’est le credo de Voies navigables de
France qui a porté le conseiller régional vert Marc Borneck à la
présidence de sa commission territoriale en Franche-Comté, pour cinq
ans.
Etablissement public en charge de la
navigation, de l’écoulement des eaux et de la gestion du domaine
fluvial, Voies navigables de France (VNF) en-tend, dixit son directeur
interrégional Pierre Calfas, « mieux coller au terrain ». Il a donc
troqué, dans cette perspective, son ancien découpage, calqué sur les
bassins, contre un autre, adossé aux régions, ce qui facilite au
passage les financements. A chacune des entités ainsi créées correspond
une commission territoriale de cinq collèges (élus locaux, Etat,
personnels des services de la navigation, usagers, personnalités dites
qualifiées). En Franсhe-Comté, l’une des premières régions à l’avoir
mise en place dès le 10 novembre, cette instance sera présidée durant
cinq ans par Marc Borneck, conseiller muniсipal Vert de Dole et
conseiller régional.
« Du kayak aux paquebots
»
A ses côtés, trois vice-présidents :
Jean-Louis Fousseret, le maire PS de Besançon, Martine Voydet,
vice-présidente PS du conseil général du Doubs et Jean-Paul Pugin,
conseiller général DVG de la Haute-Saône. Ensemble, ils s’efforceront
de valoriser le canal du Rhône au Rhin, plus connu sous son (vrai) nom
de Doubs, la « petite Saône », par opposition au tronçon à grand
gabarit, et le canal de Montbéliard. Selon deux axes : le tourisme et
le fret. « La plaisance fluviale, en France, représente 150 millions
d’€uros de chiffre annuel et 2600 emplois permanents pour environ 20
millions d’usagers des voies d’eau toutes activités confondues, du
canoë kayak aux paquebots », résume Pierre Calfas. « En Franche-Comté,
le nombre de bateaux en location correspond à 6 % du parc national, il
existe quelques unités de promenade mais pas de base de péniches-hôtels
». Si le trafic de plaisance s’avère important sur la petite Saône »,
il peine à se développer sur le Doubs, plus délicat à emprunter. Marne
si un léger frémissement se fait jour avec 75 % des pratiques
concentrées sur la période touristique de juin a septembre.
« Combler le retard »
L’atout de la région, c’est le
programme ATSR (Avenir du territoire entre Saône et Rhin) décrété par
DominiqueVoynet, à l’époque ministre de l’Environnement et de
l’Aménagement du territoire, après l’abandon du projet de mise à grand
gabarit du canal Rhin-Rhône. « Grâce à celui-ci nous disposons d’une
enveloppe contractualisée de 6 millions d’€uros pour moderniser le
réseau Freycinet dont 50 % ont déjà été consommés », se félicite Pierre
Calfas, conscient cependant de la gêne occasionnée par ces travaux
puisqu’il faut fermer parfois la navigation pour les mener à bien. «
L’enjeu est de taille si nous voulons rendre notre réseau fluvial pifs
at-trayant », insiste Marc Borneck. « Le gel de l’entretien, qui a
découlé du projet de grand canal, a été néfaste : écluses en mauvais
état, équipements délaissés car condamnés à être détruits, …etc.
Il nous faut combler tout ce retard.
En matière de tourisme, bien sûr, afin d’offrir des services
compétitifs aux utilisateurs de la voie d’eau et de la véloroute
Nantes-Budapest qui la longera, mais également de fret, en partenariat
avec la Bourgogne, pour rentabiliser au mieux la plate forme
multimodale de Pagny, dédiée surtout aux conteneurs, pour laquelle de
gros travaux d’aménagement seront engagés en 2005, financés par les
Régions Bourgogne, PACA et Rhône-Alpes ». La génération future de
péniches, imaginée dans le cadre du plan Freycinet 2000, qui
bénéficiera d’une capacité accrue et sera mieux adaptée aux nouveaux
modes de conditionnement des marchandises, sera un atout sérieux pour
cette montée en puissance du fluvial face à la route et au rail, même
s’il est évident que ces deux modes de transport conserveront une belle
avance. En particulier, le système de « groupage » qui permettra à des
bateaux d’emprunter l’un derrière l’autre le réseau existant en
Franche-Comté, sans avoir à modifier les écluses, puis de se réunir
pour constituer un convoi unique, en amont et en aval, sur les sections
à grand gabarit.
Jean-Pierre TENOUX
En 2003, 29663 tonnes de
fret ont été transportées sur le Doubs, dont 16069 tonnes en transit
vers le nord, et les chargements et déchargements ont représenté 12124
tonnes de charbon et 1470 tonnes de céréales. Sur la « petite Saône »,
41969 tonnes sont passées par Corre-Heuilley et 116562 tonnes, dont 50
% de céréales, par Saint-Symphorien.