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Saone.org : Navigation et plaisance fluviale sur la Saône

 
Les archives des articles de journaux régionaux ou nationaux en 2004
 
 

Les articles ci-dessous proviennent des journaux L’Est Républicain et la Presse de Gray que nous remerçions.


Une disparition et des questions
Article 1 du 28 et 30/01/2004

Depuis qu’il a quitté, dimanche, son domicile de Bourguignon-lès-la-Charité, personne n’a revu Michaël Vitali. Hier, le tunnel de Saint-Albin a été sondé.

Tunnel de Saint-Albin à Scey-sur-Saône. Un premier passage. Un second. Rien sur l’écran. Certes l’echo-sondeur n’est pas conçu pour repérer un corps dans l’eau, mais, identique à ceux équipant les chalutiers, il permet de visualiser des bancs de poissons. Alors pourquoi pas… Mais non, définitivement non, via cette technologie qu’ils utilisent pour la première fois, les plongeurs du corps départemental des sapeurs-pompiers n’apprécient que les courbes de niveau et la température de l’eau. Environ 4 degrés. Ils sont cinq. Et dеuх d’entre-eux vont être, de fait, contraints de se jeter à l’eau. Comme l’aurait fait Michael Vitali dimanche au cours de d’après-midi ? Peut-être.

Mais voilà, l’acte volontaire reste une hypothèse parmi d’autres. Qu’évacue la famille de ce père de famille de 28 ans, habitant de Bourguignon-lès-la-Charité. Préférant plutôt parler d’accident. Les enquêteurs de la brigade de gendarmerie de Scey-sur-Saône ne privilégiant, quant à eux, aucune piste pour l’heure. Leurs recherches ont débuté dimanche en fin d’après-midi lorsque la concubine de Michaël Vitаli a donné l’alerte. Inquiète d’être sans nouvelles de son ami depuis qu’il avait quitté son domicile à bord de son scooter vers 11h à la suite d’une « реtite dispute » selon elle.

Blouson flottant sur l’eau

Une douzaine de gendarmes ont alors quadrillé le secteur par zones de plus en plus larges autour de Bourguignon-lès-la-Charité. Rien jusqu’à ce que deux agents des Voies navigables de France, intrigués par la présence du deux-roues avec casque et gants méticuleusement posés sur la selle et stationné en surplomb du canal prolongeant le tunnel de Saint-Albin, ne préviennent la gendarmerie lundi en fin d’après-midi. Les investigations se concentrent dès lors dans ce périmètre restreint. Avant de s’orienter vers le canal proprement dit. Eu égard aux traces de glissade apparaissant nettement dans l’herbe et à la découverte, 300 mètres en aval du présumé point de chute, du blouson de Michael Vitali flottant à la surface de l’eau. Deux plongeurs vont être amenés à sonder cette portion dès lundi soir. La nuit faisant, ils ont interrompu leurs recherches avant de les reprendre, hier matin. Mais cette fois, avec plus de moyens, tant humain que matériel. Ils ont beau eu parcourir pendant près de trois-quarts d’heure quelque 800 m de canal dans une eau boueuse à 4 degrés, aucune trace. Le jeune homme reste toujours introuvable. Et tous les scénarios s’avèrent possibles.
Sébastien MICHAUX

Scey-sur-Saône : un corps retrouvé

Le jeune père de 28 ans avait mystérieusement disparu dimanche, près du tunnel de Saint-Albin. En fin d’après-midi, hier, les plongeurs de la brigade fluviale de gendarmerie de Strasbourg ont repéré le corps sans vie de Michaël Vitali, 28 ans, originaire de Bourguignon-lès-La-Charité (Haute-Saône). Son cadavre gisait à l’entrée du tunnel de Saint-Albin dans une eau à 1°. Dimanche dernier, l’alerte de sa disparition avait été donnée par sa compagne. Les recherches avaient permis de localiser son scooter, son casque et ses gants, en surplomb du canal. Mardi, des plongeurs des sapeurs-pompiers avaient déjà sondé les lieux. En vain. Les enquêteurs de la brigade de Scey-sur-Saône, soutenus par le PSIG de Vesoul, et en étroite collaboration avec les proches de ce jeune père de famille, ont poursuivi leurs investigations tout au long de la semaine. Accident ? Suicide ? Pour le gendarme Chrisment, présent hier soir lors de la découverte du cadavre en présence de l’Identification criminelle de la gendarmerie, « l’enquête est en cours pour déterminer les causes du décès ».
X. F


Chauve qui peut
Article 2 du 07/02/2004

Des sauveteurs ont déniché hier les chauves-souris du tunnel de Savoyeux. Pour leur épargner les coulées de béton à venir, qui les auraient ensevelies dans leur sommeil. Ils ont volé à leur secours, les deux spécialistes de la commission de protection des eaux. Tels des « Batman » au grand coeur, non pas sauveurs du monde mais des chauves-souris. Car l’association a aussi pour mission, déléguée par le ministère de l’Environnement, de préserver les 26 espèces protégées de chauves-souris qui règnent à l’ombre en Franche-Comté. Tel était le labeur, vendredi, de Sébastien Roué et Cédric Guillaume, à pied d’oeuvres sous le tunnel de Savoyeux.

De bonne nature

Ce lieu de passage du canal de la Saône est bien un repaire par excellence de chauves-souris en Haute-Saône. « Question de température, de tranquillité », jauge Sébastien Roué. Et ce en hiver, le temps de l’hibernation. Or « Voies navigables de France » a entamé en l’an 2000 un programme de ré-habilitation de l’ouvrage. En plusieurs tranches. 2004 est la troisième et il est désormais établi qu’avant que la coque ne soit confortée à grand renfort de béton, barres d’acier et treillis métalliques, les brigades de la CPE interviennent en amont pour déloger nos chers mammifères volants. La chauve-souris économise son énergie en cherchant un refuge frais l’hiver, un grenier ou arbre au chaud l’été. La température de son corps s’adapte. La canicule a même été une aubaine pour elle. Comme quoi, elles sont de bonne nature, contrairement à l’imagerie populaire. Il n’est qu’à les voir s’étirer mollement dans la main des spécialistes, leurs phalanges ailées déployées pour comprendre qu’elles ne s’accrochent pas aux cheveux, ni ne suivraient les vampires pour un sou. C’est comme si vous étiez réveillé à 1h30 du matin ! » On imagine bien. « Et il leur faut plus d’un quart d’heure pour véritablement s’activer. » Le bruit de l’embarcation n’est pas prêt de les tirer de leur profond sommeil. Une routine que d’entendre passer péniches et bateaux de plaisance (quelques 7000 par an).

Espèces rares volatiles

Après avoir été délicatement tirées de leurs trous, elles atterrissent dans des petits sacs. Leur dialogue d’ultra-sons paniqué n’a rien d’assourdissant. « Elles perdent bien un à deux grammes avec le stress. » Un battement d’ailes saccadé accompagne la plate-forme mobile dans son avancée. Celles des chauves-souris réveillées pas pu être attrapées. Lourdes comme un sucre, ces « pipistrelles communes », une espèce communément répandue ! Elles se tiennent les coudes à trente voir cinquante dans les fissures du mur. Il est dit que le tunnel de Savoyeux héberge aussi des espèces rares. Comme le « murin de Daubenton » ou le « grand murin », ce dernier pouvant atteindre 40 cm toutes membranes tendues. De celles qui s’accrochent aux plafonds. « Nous n’en avons pas trouvé cette fois. Sans doute qu’avec le redoux, elles sont déjà parties », avance Sébastien Roué. Dommage, mais il est dit que chaque année, les chauves-souris reviennent au même endroit. « Nous leur trouvons un autre lieu en attendant vers Gray. Mais souvent, elles n’y restent pas. » Préférant choisir elles-mêmes leur pied à plafond. On ne les mettra pas si facilement au pied du mur, nos héroïnes du jour !
Maud SALIGNAT


Petit chantier sur grand axe
Article 3 du 25/02/2004

A partir du 15 Mars, la traversée de Port-sur-Saône sur la RN 19 sera interdite aux poids lourds. Réfection d’un pont oblige. Deux mois et demi de perturbations annoncées.

Aux premières loges. Avec vue plongeante sur la RN 19, le pont du canal et le futur chantier qui se profile. Au service « communication » de la mairie de Port-sur-Saône, on est bien placé pour jauger le trafic quotidien. Surprise, hier, dès 9 h : « Les camions ont encore le droit de rouler ce matin ? ». Etonné aussi, l’adjoint au maire, Noël Carmantrand, qui glisse un élément de réponse : « L’Equipement ne nous a signalés qu’hier (lundi) que la mise en place de la déviation serait retardée d’une semaine… » D’abord une semaine, puis depuis la visite de chantier d’hier matin, deux autres, c’est-à-dire un lancement le 15 mars. Un report lié à « une nouvelle planification de l’entreprise chargée des travaux, une question technique d’intervention », selon Alain Mignot, responsable du bureau « entretien des routes nationales et ouvrages d’art » à la DDE. On s’en félicite même. « Plus on recule, moins on gène. Il y aura trois semaines de perturbations en moins pour une fin de chantier inchangée, toujours programmée le 23 mai ». Le brouillard se dissipe
donc progressivement autour de ce qui est décrit comme « un petit chantier sur un grand axe ». Précision utile : on recense 12.000 véhicules par jour à Port-sur-Saône, dont 1.600 camions dans les deux sens.

Avant-goût…

Incontestablement, la vie du bourg et des environs va être sérieusement modifiée. Au niveau de la chaussée et de la circulation (voir par ailleurs). Au niveau du commerce, avec un village presque coupé en deux. Au niveau de la Saône aussi, avec des portes d’écluses fermées. C’est d’ailleurs cette période de chômage technique de Voies navigables de France, en raison de l’assèchement du canal, qu’a volontairement choisie la DDE pour engager les travaux. Rien de forcément très spectaculaire, mais un travail minutieux, presque chirurgical. Avec le souci d’éviter également tout dommage collatéral, c’est-à-dire d’éventuelles répercussions sur les habitations. Alain Mignot confirme : « Une expertise d’état des abords a été commanditée par l’entreprise et un constat d’huissier dressé ». Ce type d’intervention s’avère nécessaire tous les quinze-vingt ans. Et il s’effectue en concertation avec le maître d’ouvrage, le Département et les entreprises locales. Ces dernières devront s’adapter à cette nouvelle donne provisoire. Elles risquent de toussoter un peu. A l’inverse des Portusiens qui vont peut-être réapprendre à respirer. Une bouffée d’oxygène ? Noël Carmantrand lève les yeux au ciel : « Oui, peut-être un avant-goût de ce qu’on aimerait obtenir par la suite…

Lever de tablier

Les jours prochains débutera la période préparatoire, notamment de mise en place de l’échafaudage. A partir du 15 mars le pont du canal, construit dans les années 50, bénéficiera d’une réfection. Une inspection détaillée a en effet révélé des faiblesses. 100 000 € de crédits d’Etat ont donc été affectés dans le cadre du programme triennal de rénovation des ouvrages. Au coeur de cette opération, l’entreprise Resitec, basée à Brignais (69). Sa mission ? Lever le tablier de quelques centimètres, puis réhabiliter toute la partie inférieure de ce pont à poutres, ainsi que les culées et les joints. Une fois le tablier rabaissé, la super-structure (chaussée, trottoirs, garde-corps) connaîtra un sérieux lifting.

Circulation, mode d’emploi

A partir du 15 mars, la traversée de la cité portusienne sera interdite aux poids lourds. Deux déviations, de 15 km chacune, seront mises en place (voir ci-dessus). Ramassage scolaire et transport de voyageurs ne sont pas concernés par ces mesures. De même que les véhicules de services et de secours. Les pompiers portusiens, dont la caserne est située côté ouest du pont, auront l’autorisation d’emprunter les chemins de halage. Pour les voitures, une voie de circulation sera constamment maintenue et la circulation sera alternée (mise en place de feux tricolores). Aux heures de pointe (8 h-9 h, 17 h-19 h), il est toutefois recommandé d’emprunter les mêmes déviations que les PL car d’importants bouchons risquent se produire au centre de Port. De fortes perturbations sont donc prévoir sur tous les axes concernés, primaire et secondaire. Une raison pour laquelle la DDE, recommande de « se montrer patient et surtout très prudent notamment dans la traversée des villages ». En raison de ces difficultés, une augmentation du trafic est également à prévoir sur la RN 57. Si la neige venait à tomber en grande quantité, le chantier pourrait être arrêté et l’ensemble de la circulation provisoirement rétabli sur la RN 19. Mais les deux déviations ont été placées en niveau 1 de la viabilité hivernale pour parer à toute éventualité. Autre disposition majeure : les convois exceptionnels seront interdits de territoire haut-saônois pendant la durée des travaux. Pour tout renseignement, DDE Haute-Saône : 03 84 68 27 00
Xavier FREE


Figure de proue
Article 4 du 07/04/2004

Baptême en grande pompe pour le petit dernier de la flotte de Franche-Comté Nautic. L’entreprise, en charge depuis trois ans de la gestion du port de plaisance de la cité portusienne, compte désormais 11 navires voués à la location. Rangé sagement au bord du quai, derrière la mairie, le « Port-sur-Saône » attend que son parrain et sa marraine lui donnent leur bénédiction. Jean-Paul Mariot et Martine Dinet, respectivement maire et conseillère municipale de la commune, ont endossé avec bonheur ce rôle. Des élus municipaux sur le pont, pour saluer une première le nom de la commune gravé au fronton d’un bateau du port de plaisance local.

C’est le choix de Valérie et José Salas, les patrons de l’entreprise Franche-Comté Nautic. Et pour Jean-Paul Mariot, pas de doute, cette décision va contribuer « à la notoriété » de la cité Haute-Saônoise. En attendant, visite de rigueur du filleul, qui peut accueillir 12 personnes à son bord. Les locations se font le week-end ou à la semaine en pleine saison pour ce bateau grand confort », précise M. Salas. Un bateau qui n’aura même pas le temps de mouiller dans l’un des 160 emplacements disponibles dans le port portusien. La barre vers Dole, moussaillon…


« Un atout sous-exploité »
Article 5 en 2004

C’est l’avis du patron de Voies navigables de France à propos du potentiel fluvial de la région. Un coup de pouce a été donné hier, depuis la Haute-Saône. « Avant le 1er mars, je n’avais jamais vu une écluse ». Cette confidence, on la doit tout simplement au directeur interrégional Rhône-Saône de Voies navigaЫes de France (VNF). Pierre Calfas ne s’en cache pas : il débarque dans les activités liées à la voie d’eau. Et si l’Administration n’en est plus à un paradoxe près, lui non plus. Le fonctionnaire avait jusque-là effectué sa carrière dans le domaine des autoroutes tout en avouant aujourd’hui se battre « depuis longtemps pour une alternative à la route ». Ça ne s’invente pas… Aussi, à l’heure de recevoir le certificat ISO 14.001 des mains de François Bordry, le patron de VNF, pour les activités de chômages (vidange et remplissage des biefs et écluses) sur le canal du Rhône au Rhin et la « petite Saône », Pierre Calfas s’est volontiers effacé un instant pour saluer le véritable chef d’orchestre du projet, son prédécesseur Jean-Claude Festor. Et par la même occasion, mettre en avant les acteurs de terrain, quelques 2000 agents impliqués dans cette démarche qualité à vocation environnementale lancée en 2002.

« Sites merveilleux »

Un diplôme qui conforte l’idée que notre région possède à travers ses voies navigables un atout que François Bordry juge pour l’heure « sous-exploité ». Il parle de « sites merveilleux », évoque la Haute-Saône et ses 130 km de « petite Saône » qui, « après le canal du Midi, est quasiment la rivière la plus fréquentée par les plaisanciers avec un passage dе 6000 bateaux par an », notamment via l’écluse de Gray. Mais il souligne aussi qu’ « il reste beaucoup d’équipements de confort à réaliser ». Et des mentalités à changer. Qui n’a pas passé une nuit à bord d’un bateau ne peut pas comprendre, laisse entendre le n°1 de Voies navigaЫes.

A l’anglo-saxonne

Cinq ans après le point de départ que fut la signature d’une charte entre VNF – gestionnaire d’un réseau navigable de 6700 km – et de grandes entreprises publiques pour le développement durable, la démarche « progressive et ambitieuse » récolte ses premiers lauriers puisque l’un des quatre autres projets-pilotes vient également d’aboutir à certification dans le Nord-Pas-de-Calais, pour la gestion des déchets cette fois. Autant de réussites promises à servir d’exemples pour le réseau à grand gabarit, d’autant que ces actions s’effectuent sur la base d’un « système de management » exigeant, « à l’anglo-saxonne », insiste le président Bordry. Une nécessité, selon lui, pour être en phase avec la société moderne. Et le transport fluvial ? Si le projet du canal du Rhône au Rhin est « déserté », un contrat de territoire Saône-Rhin va être remis à flot.

Il est aussi question d’un décret en direction du « réseau magistral », dans lequel la portion de la Marne à la Saône tiendrait toute sa place, entre le bassin de la Seine et celui du Rhône. « Elle ne sera pas laissée de côté », avance François Bordry. « C’est d’intérêt national ». En témoigne l’évolution « assez spectaculaire » du commerce sur le Rhône, lequel fleuve dispose de « réserves de capacité considérables (… ) On peut multiplier par huit ou neuf le trafic sans atteindre la saturation », conforte le président de VNF. Et, comme il le dit si bien, « tout ce qui est transporté par bateau ne l’est pas par camion… ». Philippe BROUILLARD


Et au milieu coule une rivière
Article 6 du 22/07/2004

Sur les 130 kilomètres qu’elle parcourt en Haute-Saône, on l’appelle “la petite Saône”. A Corre, à l’extrême nord du département, cette appellation prend tout son sens. La largeur du cours d’eau n’excède pas quatre ou cinq mètres à cet endroit. “Le courant est tellement faible que lorsque l’écluse relâche de l’eau, la rivière reflue dans l’autre sens”, explique Gérard Drouot, le patron du port de plaisance “La Marina”. Quelques mètres plus loin, la Saône et le canal de l’Est se rejoi gnent. C’est d’ailleurs là que la rivière devient navigable. Forcément, Corre est une destination charnière pour les plaisanciers. Durant les trois mois que dure la pleine saison, Gérard Drouot voit passer 2500 bateaux devant lui. Environ 700 jettent l’ancre pour une semaine, un mois ou plus devant “La Marina” ou au port du canal, dont il a pris les commandes récemment.

Parmi ces adeptes du tourisme fluvial, une large majorité d’étrangers, venus pour la plupart de Belgique, d’Allemagne ou de Suisse. Des touristes qui, l’année dernière, ont désigné la Saône comme la plus belle rivière de France. La Haute-Saône est d’ailleurs le deuxième département français pour le tourisme fluvial en terme de fréquentation. Ce qui n’étonne pas Gérard Drouot, pour qui il fait bon naviguer au fil de l’eau. “On voit les paysages autrement que quand on voyage en voiture. La route ne suit pas la rivière. Par exemple, je ne suis pas sûr que les gens de Corre savent qu’à Ranzevelle et à Richecourt il y a des châteaux. Ce sont des choses que l’on découvre sur la rivière.” Quelques encablures plus loin, Port-sur-Saône s’impose comme un des passages les plus prisés des plaisanciers. Le port de la Maladière possède une capacité de 90 places, l’une des plus importantes du département derrière Gray et Corre. La société Franсhe-Comté Nautiс propose une vingtaine de bateaux à la location. Les anglo-saxons les appellent “house-boats” (bateaux-maisons) parce qu’on y trouve tout à l’intérieur : couchettes, matériel de cuisine, douche… “C’est comme un camping-car flottant”, selon José Salas, qui gère la flotte avec son épouse Valérie.

La location de ces coches de plaisance (c’est l’appellation française officielle) n’est cependant pas à portée de toutes les bourses : à partir de 826 euros pour deux personnes pour le plus petit modèle, les tarifs à la semaine dépassent les 3000 euros pour douze personnes sur les plus gros bateaux, sans compter la location de l’emplacement au port. En contrepartie, n’importe qui peut piloter : il n’ y a pas à passer d’examen, mais simplement une brève initiation. “On délivre un permis valable pour la durée du séjour et on aide ceux qui n’ont jamais navigué à passer la première écluse”, précise José Salas. “Cela fait quinze ans que je fais ça et sur des milliers de départs, j’ai dû refuser deux personnes.” Une fois seul aux commandes, le pilote doit respecter certaines règles. Comme les voitures sur la route, les bateaux circulent sur la droite du plan d’eau et ne doivent pas dépasser la vitesse maximale : 15 km/h sur la rivière, 6 km/h sur le canal. Mais en règle générale, le plaisancier n’est pas pressé… “Je n’ai pas beaucoup entendu parler d’accident sur la Saône”, glisse Gérard Drouot. “C’est de la balade, on peut partir d’Amsterdam pour aller à Marseille en prenant son temps. C’est un autre monde.” Et une fois qu’un bateau fait escale dans le port de Corre, il fait tout pour retenir ses occupants. “Qu’ils restent unе nuit ou dix jours, il faut qu’ils se sentent bien.” Alors, d’une année sur l’autre, ce sont souvent les mêmes qui reviennent. Et Gérard Drouot peut affirmer fièrement : “Ici, c’est comme un petit village”. Battant pavillons français mais aussi et surtout allemand, danois, suisse, belge, hollandais… les bateaux de plaisance se suivent et se succèdent sur la Saône à une vitesse que l’on pourrait qualifier de… croisière.

L’écluse n°15 est basée à Rigny.

Une plaque en émail fixée sur la maison, datant de 1878 où logeait un ancien éclusier indique Port-sur-Saône à 57 kilomètres et Gray à 5 kilomètres. A ce même endroit, un couple de retraités des Pays-Bas vient d’entrer dans le sas, l’occasion de discuter un peu. Ils reviennent de la Méditerranée et rentrent au pays. Ils auront passé en tout près de cinq mois à naviguer. Les écluses sont un lieu privilégié pour les rencontres interculturelles : diverses langues se côtoient et l’anglais semble être la langue de ralliement. C’est un lieu d’échanges et d’information mais la rencontre est souvent unique et furtive.

N°14, l’écluse de Vereux…

se situe sur la commune de Beaujeu et, comme à Gray ou encore à Rigny, le passage d’un versant à l’autre se fait automatiquement. Les plaisanciers tournent une perche suspendue au-dessus de l’eau à une cinquantaine de mètres des portes. Le signal est enregistré et l’écluse se prépare pour les navigants. Une fois dans le sas, les plaisanciers actionnent la petite perche bleue pour refermer la porte par laquellе ils sont entrés, l’écluse se fait à nouveau et la seconde porte s’ouvre… Et le bateau s’en va vers d’autres rives. “La tige rouge est destinée à l’appel d’urgence ou pour signaler tout problème. Il est reçu à Rupt-sur-Saône, au poste de commandement (PC) et le personnel décide d’envoyer ou non quelqu’un sur place pour voir ce qui ne va pas. Certaines écluses sont équipées de caméras (comme à Port-sur-Saône), cela permet au PC de se rendre compte de ce qui se passe sur place” indique Dominique Morel, éclusier à Rigny de 1999 à 2003. Maintenant, il assure des permanences et des remplacements ainsi que de la surveillance. “Je travaille dans les ateliers à Gray. Je fais de l’еntretien notamment le halage, du fauchage de berges, de la peinture… j’aimais bien être à l’écluse, c’était sympa. On ne voyait que des gens en vacances. A tout moment, il fallait leur ouvrir les vannes et les portes, c’était éleсtrique mais manuel. II fallait aussi les aider avec les cordes et les renseigner sur le tourisme local. En pleine saison, de mai à septembre, je voyais une cinquantaine de bateaux par jour” se souvient Dominique avec nostalgie.
Textes et photos : Sandra MASSON et Yoann HENRY


Cap sur la Saône !
Article 7 du 28/07/2004

Autour du port de plaisance de Scey-sur-Saône émerge tout un panel d’activités. Les estivants ont de quoi se mouiller !

La Saône jolie. Merveilleuse rivière qui enchante badauds, autochtones et estivants. Le port de plaisance de Scey-sur-Saône en est l’une des plus admirables illustrations. La Saône est propice aux balades, aux excursions, et elle est une formidable attraction touristique. Le tourisme draine souvent dans son sillage un flux économique. Toutefois, le tourisme fluvial en Haute-Saône n’est pas à l’origine d’un essor financier notoire, même si les estivants affluent toujours, fidèlement épris de notre région. L’économie en Europe est plutôt morose, comme le soulignent les professionnels du tourisme. Abstraction faite de ce constat, le port de plaisance de Sсeу offre un panel d’activités qui ne peut que combler les touristes, en majorité allemands, hollandais et suisses, friands de ce type d’évasion.

Fraternité fluviale

Le tourisme fluvial satisfait les couples comme les familles nombreuses. C’est un moyen original de découvrir une région, au contact des riverains, des campeurs, des restaurateurs ou des responsables de location. Ces professionnels, ouverts et disponibles, apprécient eux-aussi le contact avec les estivants étrangers. Un lien inter-européen se tisse, noué année après année, saison après saison. Une fraternité par delà les fleuves qui ravit la restauratrice du restaurant des Deux Ports, Josiane Barbant-Verrier, dont le livre d’or laisse pantois. Kenyans, Italiens, Américains, Canadiens, Suisses, Allemands,… sont passés par là, félicitant la restauratrice pour son accueil et la cuisine du chef, son fils. Le restaurant, qui fait face à « la plus belle rivière navigable d’Europe », ne peut que séduire avec sa vue imprenable. Nature, calme, et assiettes du terroir au menu. Il n’y a pas que la restauratrice qui soit enchantée de l’arrivée des estivants étrangers. Le responsable du camping de Scey-sur-Saône, M. Barberet, accueille lui-aussi des estivants de toute nationalité qui affectionnent « le calme et la tranquillité » du port de plaisance.
Julienne TURAN

Fascinant « vieux loup de mer »

Le capitaine Roland Faivre est tout sourire. Ce vieux loup de mer sillonne la Saône depuis trois ans, à bord de sa pénichette, « Ofile de l’ô ». Il entraîne avec lui cygnes, canards, hérons et cormorans. De quoi réjouir les touristes qui embarquent pour une traversée toute en douceur. Son flamingo 12, ancien Crown blue line, vogue depuis 1982. Qu’on se rassure cependant. Le capitaine n’est pas jalousement épris de sa monture, et il cède volontiers la barre aux moussaillons. Epiant toutefois du coin des yeux les manoeuvres des marins d’eau douce. Au départ, le vrombissement du moteur, un BMC d’origine anglaise, en surprend plus d’un. Le vrombissement se mue au fil du voyage en ronflement, berçant les touristes qui peuvent profiter des couchettes mises à leur disposition pour une petite sieste. Enivrant chant d’une sirène saônoise. Roland n’est pas un capitaine à la « Haddock », grognon et bougon, mais comme lui, il a bon coeur, n’hésitant pas à s’ouvrir aux autres, et pimente son intarissable verve de conteur des mers par quelques anecdotes savamment choisies. « Je suis un passionné. Je ne me lasse pas de ces voyages. ».

Passionné. Nul ne pourra le contredire. Il a même transmis son amour des fleuves à ses 10 petits-enfants, tous « fanatiques » de navigation. Enfant du voyage, ton lit c’est la mer, ton toit les nuages. Eté comme hiver, ta maison c’est l’océan, tes amis sont les étoiles (..) Ton amour est un bateau, qui te berce dans ses voiles. Mais n’oublie pas pour autant que l’on t’attend. ». Ce texte des Compagnons de la chanson, interprété par Pétula Clark, correspond à merveille au capitaine. A bord d’« Ofile de l’ô », il nous entraîne vers Port-sur-Saône, sous le tunnel de Saint-Albin, – une attraction fort prisée d’une longueur de 658 mètres réalisée sous Napoléon entre 1838 et 1896 – ou vers Ray-sur-Saône. Un voyage ponctué par les mémorables passages d’écluses, assez pittoresques, qui charment les touristes. Alors, « elle est pas belle la vie ? ».

Marins d’eau douce

Les amoureux du fleuve peuvent le sillonner à bord de pénichettes de location à la base Locaboat de Scey-sur-Saône, gérée par M. Riley. Comme la restauratrice Josiane Verrier, Fabien Vignes, chargé du développement du port, constate une petite baisse de la fréquentation. Toutefois, la saison se prolongeant jusqu’en septembre, il n’y pas lieu de s’alarmer. Les locations sont très appréciées des estivants suisses et allemands, suivis par les italiens et les anglais, charmés par le rythme de croisière des pénichettes qui ont « très peu de contraintes sur le plan des manoeuvres », comme le souligne Fabien Vignes, qui mise sur la « qualité du service ». « La Saône est très bien équipée, et propose beaucоuр de haltes. C’est une région très agréable », dixit le responsable du développement. Après une initiation à la navigation, – en anglais ou en allemand – et quelques rappels au règlement, les touristes sont libres d’organiser leur traversée fluviale.


La Péniche poursuit son chemin
Article 8 du 31/07/2004

Immobilisée depuis vendredi sur le quai Vergy à Gray pour non conformité de son bâtiment au niveau de la police de navigation intérieure, la péniche Aéro, qui avait commencé à prendre l’eau, repartira ce mercredi matin pour St-Jean de Losne où elle sera réparée. Hier vers 15 h une péniche de la Ste Lux Motor, basée en Côte d’Or disposant d’une grue, a procédé au transbordement des 250 tonnes de blés qui étaient à son bord depuis vendredi, sur une autre péniche chargée de livrer la cargaison à Valence. Dans le même temps le substitut du procureur, M. Avon, a procédé à la levée d’immobilisation.


Larguez les amarres !
Article 9 du 04/08/2004

Présents sur voies navigables de France les bateaux Connoisseur ont le vent en poupe. Escale sur l’Ile Sausay où ce géant fluvial s’est amarré il y a maintenant 16 ans. Parmi la flottille de bateaux qui empreinte la Saône durant la belle saison, chaque jour, de somptueuses embarcations aux lignes pures et au design soigné quittent l’Ile Sausay pour effectuer des croisières. « Ces bateaux qui portent la griffe Connoisseur ont tous été construits dans le Norfolk en Angleterre. Base de construction de la flotte Connoisseur depuis 52 ans », explique Ian Lambert, citoyen britannique, chef de la base grayloise depuis trois ans. Sur ce site, les quarante-deux bateaux « made in England » – « le must du bateau de plaisance », aux yeux de Ian – sont pris d’assaut chaque année par une clientèle aisée, en majorité suisse et allemande. Avide de confort et de luxe le temps d’une croisière d’une ou deux semaines, voir quelques jours. « Du petit bateau tout confort, idéal pour un couple avec deux enfants, à celui beaucoup plus grand pouvant accueillir dix à douze personnes, notre gamme de choix est grande », confie Jillian, l’épouse de Ian, chargée de la réception des clients.

Sans permis

Et pas besoin d’avoir un permis pour prendre les commandes. « Nous dispensons une petite formation de 45 minutes qui est largement suffisante » indique Ian, précisant toutefois que l’attestation de navigation remise au plaisancier au moment du départ ne peut être utilisée que sur ce bateau. Offrir à leurs clients la joie de naviguer en toute sécurité et dans un confort maximum, c’est ce à quoi, la société anglaise fondée il y a cinq décennies ans par deux retraités de la marine a travaillé. « Au début elle construisait et commercialisait des bateaux de mer tout en bois. Reconvertie il y a une trentaine d’années dans les bateaux fluviaux, elle est aujourd’hui l’une des plus importantes sociétés de location de bateaux de plaisance opérant sur les voies navigaЫes de France, d’Europe mais aussi des Etats-Unis », explique Ian. En effet depuis le décès du PDG, Bill Moore, il y a deux ans, Connoisseur a fusionné avec un autre géant fluvial « Crown Blue Line » naviguant sous le drapeau de « first choice ».

Qui dit fusion dit souvent changement et sur la petite base de Gray, qui a connu une année 2003 catastrophique, canicule oblige, le service commercial a été supprimé. Belle saison en perspective. Aujourd’hui neuf personnes travaillent à plein temps, contre treize auparavant. « Biеn sûr durant toute la période estivale nous sommes dix-huit en plus », confie Jillian. Le « Magnifique », « l’Elégance » , « Le Commodore » ou encore le « Caprice » sont autant de noms évocateurs qui font le bonheur des heureux plaisanciers qui les pilotent mais aussi celui des badauds qui les croisent chaque jour sur les quais et les chemins de halage qui bordent la rivière. Sur la base de Gray, Ian et Jillian sont satisfaits, sur leur flotte de quarante-deux bateaux, seuls cinq sont à quai. « Et ils sont loués pour la semaine prochaine », indiquent le couple qui largue environ trente-deux bateaux par semaine. Bref une belle saison en perspective pour Connoisseur Gray.
F. H


Contrôles à bâbord
Article 10 du 05/08/2004

Les forces de l’ordre procèdent à des contrôles des bateaux naviguant sur la Saône. Une incitation à être en règle.
« Contrôle gendarmerie ». La scène se déroule, non pas au bord d’une route ou d’un carrefour, mais sur l’eau. La Saône, précisément. La vedette, mise à disposition du service graylois de la navigation, arraisonne la « pénichette 1120 », en amont de l’écluse. Le « deux-tons » hurle, le gyrophare clignote. Quelque peu surpris, les plaisanciers ! Deux gendarmes du Peloton de surveillance de la gendarmerie de Gray (PSIG) sautent sur le bateau en compagnie de Rémy Avon, substitut du procureur de Vesoul, et de Jean-Pierre Muzard, du service de la navigation. Depuis lundi, et pour quelques jours, les forces de l’ordre procèdent à des contrôles sur la Saône, passage obligé des
vacanciers voguant vers Saint-Jean-de-Losne.

C’est le cas de cette famille autrichienne, partie de Scey-sur-Saône pour un périple de 15 jours. Perplexe, le chef de famille fournit une à une les pièces afférentes à la navigation, certificat de capacité de piloter. Pendant que Jean-Pierre Muzard passe au crible les équipements de sécurité. Les gilets de sauvetage, en nombre suffisant certes, sont « non conformes à la réglementation en vigueur ». Les gendarmes relèvent l’anomalie et leur procédure sera transmise au parquet de Vesoul. C’est le noliseur (entendez par là le professionnel qui loue les bateaux de plaisance) qui paiera l’amende. Pas les estivants qui reprennent leur voyage, soulagés.

Coincés contre la berge

Un peu plus loin, dans la « zone de vitesse », les bateaux sont autorisés à « mettre les gaz à fond ». En revanche, les évolutions sont interdites. Pas la moindre embarcation en vue, pas de skieur nautique non plus. La vedette file vers Rigny. Gendarmes et magistrat scrutent l’onde et les berges. C’est que ce type d’opération s’inscrit dans un cadre plus global de tout ce qui a trait à l’environnement fluvial pêche, débit des cours d’eau, pollution… » Durant le passage de l’écluse n° 15, les occupants de la vedette au drapeau bleu blanc rouge repèrent un équipage en difficulté. De fait, des touristes italiens, accostés à la berge, expliquent, au moyen de gestes et de quelques mots, que le câble d’accélérateur est « coincé ». Qu’ils ne parviennent pas à l’expliquer au loueur. Ce dont les gendarmes se chargeront. « Un autre aspect
de la mission », sourit Rémy Avon qui juge bon d’être polyglotte. D’autant plus utile que la plupart des plaisanciers contrôlés mardi étaient ressortissants suisses ou allemands… Les deux premiers jours, une vingtaine de contrôles ont été effectués, sans grosse infraction, si ce n’est le cas d’une péniche stoppée à quai après avoir chargé 250 tonnes de blé (lire les faits divers précédents). Outre les contrôles par eux-mêmes, une telle opération incite noliseurs et propriétaires de bateaux privés à se mettre en règle.
Catherine GAVAND


Collision fluviale
Article 11 du 12/08/2004

Jeudi, vers 13 h, sur la rivière Saône, une collision a eu lieu, sur la commune d’Essertenne, entre un bateau de plaisance et une péniche. Sous le choc, le petit bateau qui avait coupé la voie à la péniche, s’est retrouvé éventré sur son flanc gauche et s’est mis à couler. Alertés les pompiers de Gray ont disposé un barrage de sécurité et tiré hors de l’eau le bateau de plaisance en attente de son renflouement. Aucune victime dans cet accident n’est à déplorer. Présence sur les lieux du loueur de bateau, des gendarmes de Gray et du formateur relais Ecologie-Environnement.


A la découverte du tourisme fluvial
Article 12 du 19/08/2004

Afin de mieux faire connaître la Franche-Comté, par le biais de la Saône, et de promouvoir dans le temps le tourisme fluvial, le comité régional de tourisme a mis en place une opération de découverte et de séduction. Des journalistes de six grands quotidiens allemands ont bénéficié d’un raid sur la Saône à bord de bateaux prêtés par « Locaboat ». Ils ont apprécié les qualités du tourisme fluvial en même temps que le confort des bateaux et ont découvert la Haute-Saône entre Scey-sur-Saône et Gray sous un nouvel angle.

Céline Rambacher, qui fait partie de la filière tourisme fluvial du comité régional de tourisme, a guidé ces voyageurs allemands. Les bateaux sont partis de Scey et ont fait diverses escales afin de mieux apprécier le patrimoine local. Les visites terrestres ont eu lieu à Ronchamp, Champlitte, Charcenne (visite des caves Guillaume), Rupt, Ray, Gray et Gy. Des journalistes impressionnés et séduits par ces journées en Haute-Saône. Il ne leur reste plus qu’à le faire savoir avec leur plus belle plume. Les journalistes ont également apprécié la qualité des installations pour le tourisme fluvial, à l’occasion de l’escale à « Saône Plaisance » au Port-de-Savoyeux, durant laquelle ils ont dégusté un petit-déjeuner copieux.


La plaisance marque le pas
Article 13 du 26/08/2004

Des bruits inquiétants, quant à une diminution notable des bateaux de plaisance ont fait mesurer le trafic fluvial à l’écluse de Rupt-sur-Saône où s’établit un point de comptage. C’est là qu’Eric Maret dirige un véritable poste de contrôle installé par la navigation. Il est truffé d’ordinateurs sur les écrans desquels les endroits charnières du trafic sont visibles. Le contrôle du passage sous le tunnel fait partie de ses responsabilités. Le poste central de cотmandement a même pris de l’importance puisqu’il assure désormais le bon fonctionnement de dix-neuf écluses depuis Ormoy dans le nord haut-saônois jusqu’à Auxonne en Côte d’Or.

Une grande confiance est accordée à Eric Marey pour sa compétence, puisqu’il travaille à ce poste de responsabilités depuis 23 ans et qui en dit long sur sa capacité à résoudre les problèmes. Le trafic fluvial était depuis près de dix années, en constante progression. Aujourd’hui, il marque le pas. Les chiffres de juillet sont sans appel : en 2003, 1117 passages et en juillet de cette année : 1003. La diminution est tangible mais doit, selon les derniers contrôles, s’amenuir pour le mois d’août. C’est à peu près le même reflet sur le plan national. Il n’est pourtant pas dit que l’an prochain la navigation de plaisance composée à 80 % d’étrangers, ne retrouvera pas le bon chiffre des années précédentes.


Plaisance plaisir
Article 14 du 28/08/2004

Envie d’évasion. Sur l’eau. Notre piéton a-t-il aussi le pied marin ? Réponse sur la Saône.
« Quitte la terre ferme ! », m’avait-on conseillé depuis des années, à moi, l’inusable marcheur, l’infatiguable rap-porteur des temps modernes, le révélateur des petits tracas quotidiens, ancré à Vesoul. « Tu verras le monde d’un autre oeil ! » Taquins, les amis, pour me faire com-prendre que mon horizon est parfois un peu trop étriqué… Drôle de défi alors, que de quitter la terre nourricière pour me plonger dans une expérience aquatique. Ni Pacifique, ni Volga en vue, mais une eau de vies locale, la Saône. Celle qui a donné son nom à mon cher département et qui a fleuri de pétillants souvenirs les mémoires de tous les marins et plaisanciers que j’ai rencontrés. Je voulais l’Amazonie à portée de pagaie, la jungle végétale au bout des jumelles. Un cap sur l’aventure, quoi.

Avant de prétendre à l’Amérique du Sud, s’imposait, en prélude, de goûter aux joies de « Saône valley », le parc résidentiel de loisirs situé à Traves, ouvert depuis l’an dernier. Alors, votre piéton a largué les amarres pour tester un petit bateau de plaisance sans permis. Moi, j’ai la terre en bandoulière, pas trop l’eau. En bon capitaine de ce complexe novateur, toujours consciencieux de la sécurité et également de mon immaturité nautique, Didier Thabussot m’a dispensé ses précieux conseils. « Ne sois jamais brusque avec le levier de vitesse, vas-y progressivement, et surtout, au volant, ne panique
jamais ! » Presque une heure d’apprentissage, de familiarisation avec cet engin-caméléon destiné à la randonnée fluviale, l’art de la pêche, ou le plaisir des bains de soleil en solitaire. Puis, je me suis lancé dans le grand bain de la Saône. En toute autonomie, c’est ce que je cherchais.

L’autre monde du silence

Je frétille d’émotions. En traversant ce bras sauvage qui conduit à la « vraie » Saône, je me sens pousser des ailes d’Indiana Jones. Personne à l’horizon, ni sur les berges. Les seuls habitants de ce poumon vert et bleu ? La buse ou même le milan royal. Et les canards, qui s’écartent sur le passage de l’embarcation. Durant une dizaine de kilomètres, les arbres s’étirent vers le centre du fleuve pour former une chapelle naturelle. Un temple de verdure. Rien de sorcier dans cette navigation. Plus facile qu’une auto, voire qu’une auto-tamponneuse… Liberté de mouvement, d’accoster où l’on veut pour se prélasser. Sentiment de plénitude ? Coupez le moteur et vous comprendrez qu’il existe un autre monde du silence que celui de Cousteau.

Le retour à la « civilisation » s’effectue en beauté : face au château de Rupt, ensorcelant A l’écluse proche, on croise d’autres animaux un âne, des cygnes, des poules qui jouent les vaches regardant les trains. Ou encore des Alsaciens en short qui se moquent de votre gaucherie toute « moussaillone » à s’amarrer aux bittes : « C’est votre première fois en bateau ? » Eh oui, lorsque le niveau baisse de trois mètres et que je me trouve encore à quai, le stress m’inonde. Petite sueur… froide, sans gravité. Une navigation paisible, à 15 km/h maxi, pour découvrir, entre 20 et 80 km, cette variété saônoise plébiscitée par de nombreux plaisanciers d’Europe. Le tunnel Saint-Albin fait aussi office de curiosité. Sorte de RER nautique où la fraîcheur pierreuse ravive la flamme du navigateur. Sur les flots, je baigne dans la félicité. J’envisage même de changer de nom. Navibus ? Et pourquoi pas ? Sur ce bateau sans permis, il m’est permis de rêver. Tout éveillé.
PEDIBUS


Le transport fluvial en bonne voie
Article 15 du 25/10/2004

Nancy accueille les acteurs de la navigation fluviale – mode de transports compétitif et écologique – et le comité de pilotage du projet de liaison Moselle-Saône.

Pendant deux jours, il va être beaucoup question des voies navigables et du transport fluvial à Nancy. Aujourd’hui tout d’abord, le préfet de région réunira pour la première fois le comité de pilotage de la future liaison à grand gabarit reliant les bassins de la Moselle et celui du Rhône et de la Saône. Demain, ce sont plus de 300 acteurs de la navigation fluviale qui seront ensemble pour une première convention européenne où ils débattront des infrastructures, de leur modernisation et de l’offre logistique.

Des études d’opportunité

La liaison Moselle-Saône fait partie des trois grands projets français actuellement à l’étude avec la liaison à grand gabarit Seine-Nord Europe et l’écluse fluviale du Havre-Port 2000. C’est aussi la moins avancée. Le tracé du futur canal Seine-Nord Europe, long d’environ 105 kilomètres devrait être connu courant 2006. Ce canal de 54 mètres de large, profond de 4,5 mètres accueillera des convois de 4.400 tonnes (contre 700 sur le corridor actuel) et sa capacité de transport pourra atteindre 32 millions de tonnes par an, soit « 25 % du trafic poids lourds enregistré sur l’autoroute A1 », indique le ministère des Transports. L’écluse fluviale du Havre-Port 2000 quant à elle sera livrée en 2007. Elle permettra aux grandes péniches d’arriver à portée de grue des navires maritimes et ainsi de limiter les coûts de transbordement. Le Havre rivalisera avec Anvers et Rotterdam. Reste Moselle-Saône. « Nous allons lancer les études socio-économiques d’opportunité qui vont durer un an. Il s’agit de mesurer les enjeux du transport fluvial à échéance de 30 ans et de regarder si une telle liaison entre la Moselle et la Saône est pertinente », indique prudemment Didier Cauville, le directeur interrégional de Voies Navigables de France. Les régions Lorraine et Rhône-Alpes ont déjà débloqué une enveloppe de 991000 euros pour mener à bien ces études.

« L’Europe mouillée »

La réalisation d’une telle infrastructure constituerait un nouvel atout considéraЫe pour la Lorraine, placée de fait au centre de cette liaison à grand gabarit entre la Mer du Nord et la Méditerranée. Pour le Port de Marseille, pour la région Rhône-Alpes aussi, ce désenclavement sus-citerait un boom pour les navires, « favoriserait la modernisation de la flots améliorerait l’оffrе et donc la rentabilité », souligne Didier Cauville. En Lorraine, les voies d’eau contribuent déjà fortement à l’attractivité économique. « Les ports de la Moselle sont les premiers ports céréaliers de France. Les capacités du transport fluvial ont contribué au maintien de l’activité sidérurgique en Lorraine et au Luxembourg et de bien d’autres secteurs du tissu industriel. Le trafic international entre la Lorraine et les pays de ce que l’on appelle « l’Europe mouillée » (Belgique, Pays-Bas, Allemagne) représente plus de 25 % du transport total », ajoute le directeur interrégional. Les élus lorrains mesurent bien l’enjeu que représente ce nouvel outil Moselle-Saône un volume considérable de fret en moins sur les routes, une multimodalité renforcée et plus performante, des opportunités industrielles à saisir si l’environnement économique suit. Mais il faudra s’armer de patience. Il faut quinze ans pour aménager un canal de cette taille.
François MOULIN


L’appel de Nancy
Article 16 du 27/10/2004

Le ministre des Transports et tous les acteurs du transports sur l’eau réunis à Nancy ont plaidé pour le lancement de coopérations et de nouvelles infrastructures.

La première convention européenne des acteurs du transport fluvial, qui se tenait hier au palais des congrès de Nancy, s’est achevée sur une note d’espoir quant à l’avenir de ce mode de circulation des marchandises sur le vieux continent. Dès le matin, André Rossinot – maire de Nancy et président de l’association Seine-Moselle-Rhône -, fervent défenseur du fluvial, avait donné le “la” en plaidant en faveur d’une multi-modalité de conviction. « La Moselle canalisée est devenue l’autoroute fluviale de notre petite Europe », a-t-il rappelé en faisant référence aux relations transfrontalières que notre région entretient avec ses voisins allemands, luxembourgeois et belges depuis des décennies. Le nouveau patron de l’exécutif lorrain, Jean-Pierre Masseret, a abondé dans son sens en indiquant que dès le printemps prochain une séance plénière du conseil régional serait entièrement consacrée aux voies fluviales.

En toute sécurité

Le ministre des Transports, Gilles de Robien, qui avait tenu à faire une halte à Nancy avant de rejoindre le sommet franco-allemand de Berlin, a fait état lui aussi de sa foi dans le fluvial : « La France se doit d’être exemplaire dans ce domaine », a-t-il déclaré, surtout après l’élargissement vers l’Est où la culture des canaux est très profonde. Gilles de Robien a tenu à mettre en exergue deux chiffres pour étayer son propos : + 22 % de progression du trafic sur le réseau à grand gabarit et ses affluents en 5 ans – « et cela en toute sécurité » – et + 50 % de transport en containers sur la Seine, le Rhin et le Rhône au cours du ler trimestre de cette année.

Ces progrès devraient être dopés dans les années à venir par la mise en service de deux équipements structurants la liaison Seine-Europe du Nord (105 km) à grand gabarit, actée par le CIADT en 2003, ouvert selon les prévisions en 2010 puis le barreau manquant Saône-Moselle, dans la foulée, après les études socio-économiques lancées ce lundi à Nancy. Le ministre a fait aussi deux autres annonces de calendrier : le 16 novembre sera signé un contrat d’objectif entre l’Etat et l’établissement public Voies Navigables de France , qui gère depuis 1991 le réseau hexagonal et l’an prochain une agence de financement des infrastructures terrestres, alimentée par les dividendes des autoroutes sera opérationnelle.

« Marges fragiles »

Dans ce contexte d’un transport par voies d’eau écologique et compétitif, les débats techniques d’hier ont pris un tout autre relief. Jean-Charles Louis, directeur de la logistique à la Sollac Lorraine – dont 50 % des approvisionnements parviennent par la Moselle canalisée – a annoncé des investissements au port de Thionville-Illange dans un bâtiment de stockage « avec température à hygrométrie constante » d’une capacité de 50.000 tonnes d’acier à l’eхроrt. Franck Béroard, vice-président de l’armateur CGACGM, plutôt tourné vers l’international, s’est lancé dans le transport fluvial via sa filiale Rhône-Saône Containers. Elle est passée de 20.000 containers à 40.000 en deux ans d’activité avec des prix de 10 à 15 % inférieurs à la route. Nous sommes ouverts à la concurrence », a ironisé le dirigeant d’entreprise en reconnaissant toutefois que « les marges restaient fragiles ».

Mais si le fluvial « a vent en poupe dans l’opinion », d’après un intervenant, c’est parce qu’il est à la foi écologique et symbole d’un développement durable : « Un convoi de 4400 tonnes remplace 220 camions », a insisté Maximilien Rouer, président de BeCitizen. « La construction d’un cаnal est respectueuse de l’environnement », a affirmé François Bordry, président de Voies Navigables de France. Avec son débit de seulement 1m3/seconde, « les milieux naturels peuvent être préservés », a-t-il ajouté. Des exemples concrets sur la gestion du Rhin – où circulent 6500 bateaux par an – démontrent à la fois d’incontestables avancées en ce domaine mais aussi parfois la vulnérabilité du dispositif l’aménagement du fleuve a conduit à une dégradation des protections contre les grandes inondations en aval. Avec des conséquences humaines et financières titanesques en cas de catastrophe. Comme l’a souligné un participant pendant le débat avec justesse : « Il ne faut pas avoir d’esprit de système : ni le tout fluvial ni le tout antifluvial ». Un monde multimodal conviendra mieux.
François MOULIN


« Penser fluvial »
Article 17 du 18/11/2004

C’est le credo de Voies navigables de France qui a porté le conseiller régional vert Marc Borneck à la présidence de sa commission territoriale en Franche-Comté, pour cinq ans.

Etablissement public en charge de la navigation, de l’écoulement des eaux et de la gestion du domaine fluvial, Voies navigables de France (VNF) en-tend, dixit son directeur interrégional Pierre Calfas, « mieux coller au terrain ». Il a donc troqué, dans cette perspective, son ancien découpage, calqué sur les bassins, contre un autre, adossé aux régions, ce qui facilite au passage les financements. A chacune des entités ainsi créées correspond une commission territoriale de cinq collèges (élus locaux, Etat, personnels des services de la navigation, usagers, personnalités dites qualifiées). En Franсhe-Comté, l’une des premières régions à l’avoir mise en place dès le 10 novembre, cette instance sera présidée durant cinq ans par Marc Borneck, conseiller muniсipal Vert de Dole et conseiller régional.

« Du kayak aux paquebots »

A ses côtés, trois vice-présidents : Jean-Louis Fousseret, le maire PS de Besançon, Martine Voydet, vice-présidente PS du conseil général du Doubs et Jean-Paul Pugin, conseiller général DVG de la Haute-Saône. Ensemble, ils s’efforceront de valoriser le canal du Rhône au Rhin, plus connu sous son (vrai) nom de Doubs, la « petite Saône », par opposition au tronçon à grand gabarit, et le canal de Montbéliard. Selon deux axes : le tourisme et le fret. « La plaisance fluviale, en France, représente 150 millions d’€uros de chiffre annuel et 2600 emplois permanents pour environ 20 millions d’usagers des voies d’eau toutes activités confondues, du canoë kayak aux paquebots », résume Pierre Calfas. « En Franche-Comté, le nombre de bateaux en location correspond à 6 % du parc national, il existe quelques unités de promenade mais pas de base de péniches-hôtels ». Si le trafic de plaisance s’avère important sur la petite Saône », il peine à se développer sur le Doubs, plus délicat à emprunter. Marne si un léger frémissement se fait jour avec 75 % des pratiques concentrées sur la période touristique de juin a septembre.

« Combler le retard »

L’atout de la région, c’est le programme ATSR (Avenir du territoire entre Saône et Rhin) décrété par DominiqueVoynet, à l’époque ministre de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire, après l’abandon du projet de mise à grand gabarit du canal Rhin-Rhône. « Grâce à celui-ci nous disposons d’une enveloppe contractualisée de 6 millions d’€uros pour moderniser le réseau Freycinet dont 50 % ont déjà été consommés », se félicite Pierre Calfas, conscient cependant de la gêne occasionnée par ces travaux puisqu’il faut fermer parfois la navigation pour les mener à bien. « L’enjeu est de taille si nous voulons rendre notre réseau fluvial pifs at-trayant », insiste Marc Borneck. « Le gel de l’entretien, qui a découlé du projet de grand canal, a été néfaste : écluses en mauvais état, équipements délaissés car condamnés à être détruits, …etc.

Il nous faut combler tout ce retard. En matière de tourisme, bien sûr, afin d’offrir des services compétitifs aux utilisateurs de la voie d’eau et de la véloroute Nantes-Budapest qui la longera, mais également de fret, en partenariat avec la Bourgogne, pour rentabiliser au mieux la plate forme multimodale de Pagny, dédiée surtout aux conteneurs, pour laquelle de gros travaux d’aménagement seront engagés en 2005, financés par les Régions Bourgogne, PACA et Rhône-Alpes ». La génération future de péniches, imaginée dans le cadre du plan Freycinet 2000, qui bénéficiera d’une capacité accrue et sera mieux adaptée aux nouveaux modes de conditionnement des marchandises, sera un atout sérieux pour cette montée en puissance du fluvial face à la route et au rail, même s’il est évident que ces deux modes de transport conserveront une belle avance. En particulier, le système de « groupage » qui permettra à des bateaux d’emprunter l’un derrière l’autre le réseau existant en Franche-Comté, sans avoir à modifier les écluses, puis de se réunir pour constituer un convoi unique, en amont et en aval, sur les sections à grand gabarit.
Jean-Pierre TENOUX

En 2003, 29663 tonnes de fret ont été transportées sur le Doubs, dont 16069 tonnes en transit vers le nord, et les chargements et déchargements ont représenté 12124 tonnes de charbon et 1470 tonnes de céréales. Sur la « petite Saône », 41969 tonnes sont passées par Corre-Heuilley et 116562 tonnes, dont 50 % de céréales, par Saint-Symphorien.

 

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