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Saone.org : Navigation et plaisance fluviale sur la Saône

 
Les archives des articles de journaux régionaux ou nationaux en 2002
 
 

Les articles ci-dessous proviennent des journaux L’Est Républicain et la Presse de Gray que nous remerçions.


L’eau plate ne saurait leur déplaire
(Article 1 du 10/01/2002)

Hiver ou pas, les Couturier optent pour la vie à bord de leur péniche basée à Port-sur-Saône.

” Il suffit de mettre un pied sur l’eau et ça y est, on oublie tout “, apprécie Martine. ” Oui, la vie est belle ! “, complète Jacques. Pour tout dire, le couple Couturier avoue sans détour avoir trouvé son équilibre, dix ans après un premier essai à bord de bateaux de location puis d’une péniche de moindre dimension. Un épanouissement que l’on sent sincère, même par ce temps hivernal où l’embarcation est à quai pour quelques mois, au moins jusqu’à mars. A Port-sur-Saône, ils sont plusieurs à vivre ainsi, entre deux eaux. Les Couturier ont bien une vie sur la terre ferme, du côté de Clairegoutte, mais d’ici quelques années, le changement d’adresse sera réel et total. Jacques est en retraite et Martine est en passe de l’être. Le rêve prend forme. Même le chien, Igor, trépigne d’impatience à l’approche de chaque embarquement.

Une grue pour embarquer la voiture

Le dernier périple en date remonte à fin octobre. ” Nous sommes allés à Vitry-leFrançois pour faire installer une grue afin de pouvoir monter notre voiture sur la péniche “, indiquent-ils. A leur retour en Haute-Saône, une semaine avant Noël, ” nous avons joué au briseglace “, rapporte madame. Des conditions climatiques qu’ils n’ont pas connues extrêmes ces dernières années. Mais, à la limite, ce n’est pas leur problème. La prudence et l’expérience aidant l’aventure ne se compte pas à l’épaisseur de glace à fendre. Leur souci se nomme plutôt ” indépendance ” et ” autonomie “. Car point de salut dans le luxe chez les Couturier. L’utile est simplement joint à l’agréable. En arrêtant leur choix sur un modèle poidslourd de 100t et long de 28 m, ils ont avant tout flashé sur cet espace de vie, cerclé de vitres, à partir duquel la découverte de la nature se rapproche du délice. ” Dès que vous ‘êtes sur l’eau, vous voyez et entendez les choses différemment. ” Petit à petit, leur ” Vios “, en provenance d’Amsterdam et acquis voici cinq ans, a bénéficié de quelques aménagements, notamment en terme de chauffage et d’électricité. Indispensable pour ne pas connaître la mésaventure d’un ” voisin ” de quai, le ” Floyd “, qui, il y a une dizaine de jours, s’est retrouvé tout simplement plongé sous les eaux. Problème conjugué de tuyauterie et de froid.

Les réservations en plein boum

A la Capitainerie, la période est d’ailleurs plutôt chargée pour ce qui est des réfections. Le bateau coulé dernière ment a retrouvé la surface après l’emploi d’un ber hydraulique, capable de retirer jusqu’à 17 tonnes des eaux. Ce ne sera pas l’unique effort de la saison : ” Nous avons une trentaine de bateaux à revoir cet hiver “, note José Salas, le gérant de Franche-Comté Nautique, ” il nous reste du travail sur une douzaine d’entre-eux, surtout au niveau des coques. ” Un signe aussi que Port-surSaône est prisé. Des Allemands et Suisses viennent d’ailleurs, ce lundi, de réserver trois emplacements pour la belle saison.
Philippe BROUILLARD


“La nature est plus forte que l’homme”
(Article 2 du 12/01/2002)

L’exceptionnelle crue du 30 décembre laisse des séquelles sur le canal de l’Est. Notamment deux imposantes brèches qui interdisent toute circulation fluviale.

” Le feu, ça fait peur. La flotte, c’est atroce ! “. Les yeux rivés sur le canal de l’Est, dont il assume à Pontdu-Bois la surveillance et l’entretien, Pascal Ruaux tressaille. Les images du 30 décembre remontent à la surface. ” A 2 h du matin, nous étions six agents de Voies navigables de France mobilisés car on nous avait annoncé une pluviométrie atypique “, glisse-t-il, ” l’eau montait à une vitesse démente dans le Coney et a provoqué la première brèche, de près de 40 m, à l’écluse 38 près d’Ambiévillers. Nous avons été effrayés par la violence du courant ! “. Sous la puissance des flots, la digue entre le Coney et le canal de l’Est est balayée. Sur 150 m de long, le chemin de halage est éventré, comme une fissure consécutive à un tremblement de terre… Le lendemain matin, l’équipe de VNF croit en un apaisement des éléments. Mais ce n’est qu’une brève respiration. Dans l’aprèsmidi, les caprices du fleuve reprennent de plus belle, gonflés par la conjugaison de quatre facteurs : des sols gelés donc imperméables, la fonte des neiges, une pluviométrie hors-norme et un redoux brutal. Vers 17 h 30, la partie haut-saônoise du canal de l’Est, à proximité de Pont-du-Bois, essuie à son tour les plâtres du raz-de-marée fluvial. L’excédent de débit se cherche un nouveau chemin.

Curage et nettoyage

Nouveau plongeon dans l’angoisse pour Pascal Ruaux. ” Un morceau de la digue s’est barré devant nous. Nous avons juste eu le temps de nous écarter. L’eau a ensuitesubmergé une sapinière. Et les arbres se sont abattus sur une ligne moyenne tension de 20.000 volts. Nous avons eu chaud, c’était pire que le 14 juillet! “. Ni le mur en béton de la digue d’Ambiévillers, ni la défense de berge, terminée un mois auparavant à Pontdu-Bois et à proximité de la micro-centrale de Frèlans, n’ont résisté. Heureusement, aucun bateau n’a été pris dans les tumultes de la Saône. Responsable du secteur depuis 1973, M. Ruaux évoque ” un véritable château de cartes “. Certains anciens du village se souviennent d’une crue de cette ampleur, en… 1947. Etienne Blandin, ingénieur responsable de la subdivision à Epinal, en charge du canal de l’Est, ne se noie pas dans les explications. ” la nature est plus forte que les interventions de l’homme “. Reste que l’homme devra intervenir et panser les plaies pour autoriser à nouveau la navigation et gommer le traumatisme naturel. Les techniciens ont déjà débuté leur travail de curage et de nettoyage. 5.000 m3 d’argile permettront ensuite de reconstituer la digue et 500 m3 seront utilisés pour renforcer l’enrochement. Depuis hier, trois géomètres du cabinet Martin d’Epinal calculent, grâce à une barque, ” les profils ” du Coney et du canal pour connaître ” le nombre de m2 à remblayer “. Voies navigables de France souhaite favoriser cette vague de réhabilitation rapide du site. ” Dans une quinzaine de jours “, espère Etienne Blandin, ” le plus gros devrait être fait : la sécurité à nouveau assurée sur les digues et la navigation rétablie “.
Xavier FRÈRE

Prudence !

Aux nombreux passants, pêcheurs et curieux qui empruntent les chemins de halage à Pont-du-Bois et à Fontenoy- le- Château (Vosges), Voies navigables de France recommande la plus grande prudence. A proximité des deux brèches, VNF a installé des barrières pour éviter tout passage et déconseille vivement de s’aventurer au-delà. Le redoux et le dégel annoncés risquent en effet d’accentuer la dangerosité du site, avec un effondrement possible des côtés fragilisés des brèches.

Portes en eaux troubles

A Fontenoy-le-Château, le 30 décembre a causé un véritable traumatisme. Arbres déracinés, maisons inondées (1,30 m par endroits), deux microcentrales arrêtées. Le bilan de la crue est très lourd. Les portes de garde, qui datent de 1880, année de construction du canal de l’Est, n’ont pas résisté aux flots dévastateurs. Elles ont cédé et sont inutilisables. Elles seront remplacées intégralement par Voies navigables de France. Mais c’est leur non-ouverture le 30 décembre qui suscite l’interrogation voire la colère de certains habitants. ” C’est une erreur, c’est ridicule de ne pas les avoir ouvertes “, estime Tony Cole, un ressortissant anglais, domicilié à Fontenoy depuis cinq ans, ” de très nombreuses personnes ont été inondés pour cette raison “. Pascal Ruaux, responsable de secteur de VNF, réfute cette hypothèse que de nombreux riverains du canal ont lancée. ” L’eau est d’abord montée dans le Coney avant de basculer près d’Ambiévillers dans le canal, par une brèche. La fermeture des portes de garde n’a pas modifié la quantité d’eau “. Le Britannique ne croit pas à cette version, soumettant même sa propre solution, radicale : ” La prochaine fois, je saboterai les portes ! “
X.F


Le chemin coule…
(Article 3 du 20/01/2002)

Le chemin de halage en bord de Saône faisait le bonheur des promeneurs, joggeurs ou cyclistes. Les dernières crues de la Saône ont mis à mal cette réalisation et attristent les habitués. Le chemin en bord de plage à Beaujeu a véritablement fondu. Le goudron est parti par plaques et le remblai a disparu. Quand l’eau s’est retirée, le chemin avait disparu par grandes bandes. Certains ne manquent pas de se rebeller contre une situation ” soit-disant prévisible “.

Les inondations sont fréquentes à proximité du Truchot, le fameux plan d’eau en cours de rénovation qui a ” reçu ” une partie du remblai du chemin de halage, alors que les pêcheurs avaient réalisé d’importants travaux de déblaiements l’été dernier. ” Pourquoi a-t-on dépavé ce chemin ? “, lancent d’autres. Il est vrai que les pavés en place depuis longtemps résistaient aux inondations et maintenaient le lieu en état. C’est d’ailleurs une technique voisine qui a été récemment utilisée pour réaliser le macadam vert sur ce chemin de halage à proximité de Savoyeux. A présent, le chemin récemment réalisé exige des frais de remise en état. Une nouvelle dépense pour les pouvoirs publics mais en sera-til de même après chaque inondation ?


Mission sénatoriale et… fluviale
(Article 4 du 05/02/2002)

Le Sénat vient de mettre en place la mission d’information sur la liaison fluviale à grand gabarit Saône-Rhin dont la présidence est confiée à Georges Gruillot, sénateur RPR du Doubs. Le parlementaire haut-saônois Bernard Joly siège également au bureau parmi las vice-présidents.


” Nos rivières en danger de mort “
(Article 5 du 15/02/2002)

Henri Bresson lance un nouveau cri d’alerte. Selon le ” sorcier de Vesoul “, moins de 150 km de rivières sont encore propres en Haute-Saône…

Quand Henri Bresson prend la parole ou la plume, ce n’est pas pour raconter les circonstances de sa dernière capture. Ou une histoire relative à la hausse du prix des plumes qui servent à confectionner les mouches artificielles. Non. Celui que tout le monde connaît sous le surnom de ” sorcier de Vesoul ” ( titre d’un ouvrage que Vincent Lallu lui a consacré il y a vingt ans ), a toujours mené un combat franc et direct contre ceux et celles qui malmènent le milieu naturel. Et par voie de conséquence portent atteinte directement à la faune, à la flore, et à la vie tout court ! ” Les choses que j’aime, je les défends “, martèle le septuagénaire habituéà dire tout haut ce qu’il pense, même si ses prises de position cinglantes contre l’administration – notamment la DDA – et les pollueurs de tout crin dérangent parfois.

Il dénonce les ” démissions ” Tenez, quand il a acheté sa carte de pêche pour l’année 2002 et. qu’il a lu la page de garde de l’opuscule de la Fédération de pêche de la Haute-Saône, son sang n’a fait qu’un tour. ” J’apprends à ma grande surprise, que ” la Haute-Saône est le paradis des pêcheurs (sic) “, selon le président du conseil général. Publiée il y a 40 ans, cette petite introduction pour le moins laudative, aurait reflété une certaine exactitude. Il y a 30 ans, une petite moue eût accompagné cette lecture. Dix ans plus tard, une certaine grimace et un rictus amer… Alors aujourd’hui ! Sur nos 3450 km de ruisseaux et rivières, dont seulement 75 % sont réciprocitaires, il reste moins de 150 km propres “. A 78 ans, Henri Bresson trempe toujours du fil dans l’eau, manie le fouet et les mouches sèches comme personne, taquine les perches et les brochets. Surtout, il arpente encore les rives et dénonce sans relâche ” les démissions qui viennent d’un peu tout le monde “, quand il ne se heurte pas directement à ceux qui polluent.

Souvenez vous du dossier ” lindane ” à Gouhenans! ” Nos rivières seront en danger de mort, et la pêche aussi. J’ai eu la chance de pêcher lorsque les rivières se renouvelaient comme un jardin bien entretenu. Aujourd’hui, comme je l’avais dit il y a bien longtemps, il peut être dangereux pour la santé de consommer des poissons des rivières de première et deuxième catégories. Il paraît incroyable de constater que les associations de pêche déversent des truites de pisciculture saines dans des cours d’eau pollués ! ” Selon le ” sorcier de Vesoul “, la Saône, le Coney, la Semouse, l’Augronne et la Combeauté, pour ne citer qu’elles, sont souillées. ” Toutes les rivières qui arrivent de chez nos voisins sont polluées “, affirme-t-il en montrant du doigt les collectivités vosgiennes, accusées de ne pas avoir pris de front le problème de l’assainissement. ” Tout compliquer ” ; ” Paradoxalement, nous n’avons jamais eu dans notre département, une fédération de pêche aussi compétente et aussi dynamique.

Que peut elle faire si elle n’est pas relayée par des politiques et les grandes administrations concernées conscients et efficients ? “, ajoute le ” franc-tireur ” Henri Bresson, ami des scientifiques. L’ancien commerçant de Vesoul avait été à l’origine il y a quatre ans, avec Jean Fénoglio, d’un projet de réaménagement du Breuchin, et il constate que les choses avancent trop doucement à son goût. ” Dans ce plan de travail, il y a 12 intervenants. On s’aperçoit qu’il n’y a rien de plus difficile que de simplifier les choses. C’est devenu une mode de tout compliquer. Et puis, les fonds débloqués à Paris arrivent trop doucement sur le terrain. Vive la vraie décentralisation “. Seul l’Homme pourra sauver les rivières, on le sait, ” et je fais appel à son intelligence “, conclut Henri Bresson, par ailleurs très attentif aux effets de la Loi sur l’eau.
G.M


Voies navigables de France veille sur la Saône
(Article 6 du 29/03/2002)

Quand la rivière est au chômage, les plongeurs de VNF ne chôment pas. Interventions sur les ouvrages d’écluses et les barrages se succèdent avant l’arrivée de la pleine saison.

A l’écluse de Rigny, les agents du pôle de plongée de VNF ( Voies navigables de France ) ont procédé à la dépose des éléments de batardeaux,
destinés à la mise à sec de l’ouvrage, opération nécessaire pour effectuer le remplacement des portes de l’écluse, vieilles de 30 ans. Sur les 407 km
de rivière sur laquelle l’équipe de Jean-Pierre Muzard intervient, dont 130 km de Saône, on dénombre pas moins d’une centaine d’écluses et autant
de barrages. ” Outre ces interventions sur les écluses et les barrages durant cette période de chômage de la rivière, notre pôle intervient également pour des plongées urgentes durant la pleine saison, sept jour sur sept, ceci dans un souci de continuité du service public “, explique M. Muzard. En pleine saison, entre les vannes cassées, les bateaux en fâcheuse position, les obstacles interdisant l’ouverture ou la fermeture des portes d’écluses… et les nombreux actes de vandalisme…, ce sont en tout une centaine d’interventions d’urgence qui sont réalisées chaque année par l’équipe de plongeurs dont les équipements ultra-moderne leurs permettent d’intervenir en toute saison. La prévention des navigants avec la mise en oeuvre d’éléments de balisage, là où la navigation est permanente sur la Saône à grand gabarit de St-Jean-de-Losne à Lyon, fait aussi partie de leur mission.

Un million d’euros de travaux d’ici 2006

Pour ce qui est de la subdivision de Gray qui compte dix écluses, ces dernières sont déjà pratiquement toute mécanisées en hydraulique ( ceci permettant la mise en place des automates). Les huit écluses automatisées permettent à la navigation d’être programmée durant la basse saison et de la mi-mai à fin-octobre quand le flux de navigation bat son plein, les éclusiers sont présents à raison de 8h par jour, ceci facilitant l’écoulement du trafic. Jean-Pierre Seguin, chef de la subdivision de Gray faisait état du métier nouveau d’éclusier, mieux adapté au trafic fluvial. Ils suivent une formation de maintenance de ler niveau, vaquent à l’entretien des ouvrages et des bords de rivières quand le trafic fluvial ralenti. VNF, établissement public à caractère industriel et commercial, s’est vu confier en 1991 par l’État, l’entretien des voies d’eau. ” Sur la subdivision de Gray, 38 agents de l’état travaillent à l’entretien et l’exploitation de cette voie d’eau qui va de Charentenay jusqu’à l’embranchement du canal Rhin Rhône à St Symphorien en Côte d’Or “, argumente le chef de la subdivision de Gray. Le contrat de plan Etat Région Franche-Comté 2000 / 2006 prévoit un million d’euros de travaux sur la Haute-Saône ( changement de portes, mécanisation hydraulique, construction de barrages aiguilles, réfection des quais, signalisations, plantations, chemins de halage… ), financé à hauteur de 40 par les fonds FEDER, 30 % VNF, 15 % l’État et 15 % la Région.
F.H


Le passeur de bateaux
(Article 7 du 02/08/2002)

Durant la pleine saison, environ soixante-dix bateaux empruntent chaque jour l’écluse. Rencontre au quai n°16 avec Bernard Bland, l’homme de la situation.
En approchant du quai Vergy, situé à quelques brasses de l’écluse, un câble auquel est suspendu une perche blanche, permet au Plaisancier, d’un simple mouvement de main, l’ouverture automatique de l’ouvrage. Véritable ” sésame ouvre toi “, cet automatisme qui entraîne la mise à niveau de l’eau entre les deux portes et permet le passage d’un coté à l’autre de la Saône, équipe aujourd’hui pratiquement toutes les écluses.

Oui, mais alors, que devient éclusier ?

Cette automatisation certes fiable et pratique, n’altère pendant pas le métier. Il suffit de se rendre à une écluse en cette saison de pointe de navigation, pour se rendre compte de la présence, nécessaire de l’éclusier. Outre la surveillance sur écran de cette première manœuvre, ces derniers tout en gérant le flux important bateaux, viennent donner coup de main pour l’amarrage au quai, diriger l’entrée et la sortie délicate dans l’écluse, renseigner… Bref, une multitude de services rendus que les plaisanciers apprécient. A raison de 7 jours sur 7, Bernard Bland et son collègue se relayent sur l’écluse de Gray. ” C’est un travail polyvalent et riche de contacts “, lance l’éclusier tout en se dirigeant vers un superbe bateau qui vient de franchir l’écluse. Connaissant très bien la Saône, naviguant lui?même, Bernard peut amplement renseigner les touristes sur la voie d’eau et les curiosités alentours, indiquer l’adresse des restaurants, celle d’un boulanger ou tout simplement discuter bateau, pour le plaisir.

Reconnaissance

Si la majorité des plaisanciers sont de nationalités étrangères, la barrière de la langue, n’est pas un problème pour Bernard qui ne parle que quelques mots d’anglais. ” On arrive toujours à se comprendre, à l’aide de gestes ou même de dessins “, confie l’éclusier qui, en l’espace d’une petite heure, a aidé au passage de six bateaux. La franche poignée de main des touristes et les petits cadeaux, ce couple suisse qui vient d’offrir une tablette de chocolat en remerciement pour l’aide apportée, sont autant de témoignages de sympathies pour ce beau métier. ” Les machines heureusement, ne remplaceront jamais l’humain, enfin pas encore “, ironise une plaisancière néophyte, visiblement rassurée par cette présence humaine. L’éclusier et ses autres collègues de la subdivision de Gray (qui va de Charentenay à Auxonne en passant par Savoyeux, Vereux, Rigny et Apremont entre autres) sont durant cette période très sollicités. Outre le travail à l’écluse, ces agents de V.N.F vaquent à d’autre tâches, celle du nettoyage quotidien de la voie d’eau, de ses berges, garants d’une route fluviale fluide et pas cible pour tous ces usagers.
F.H


Le tourisme nautique en plein essor
(Article 8 du 11/08/2002)

La plaisance est en grande forme, ce n’est pourtant pas l’impression qu’elle donne à Scey-sur-Saône où la halte nautique n’a pas reçu son contingent habituel. Qu’importe, la plaisance dans son ensemble enregistre des progrès tangibles. A l’écluse de Rupt-sur-Saône où Eric Maret exerce sa compétence, il nous donne, chiffres à l’appui, d’excellents résultats sur le passage des bateaux qui transitent sous le tunnel de Saint-Albin dont il a charge de surveillance. Ce dernier mois de juillet, 1168 passages contre 1120 l’an dernier. Les prévisions d’août sont encore plus optimistes puisque l’an passé 1175 passages avaient été enregistrés. C’est dire qu’une progression régulière est remarquée et ceci depuis plusieurs années. Parmi ces touristes nautiques, des Allemands, des Danois, des Belges, des Luxembourgeois, des Français et même des Américains. Le mois d’août reste le préféré des Italiens et des Espagnols.

La Navigation a mis à la disposition d’Eric Maret un équipement moderne pour qu’il puisse remplir sa mission. Il peut surveiller l’entrée des bateaux dans le tunnel après avoir commandé les feux, il est aussi immédiatement averti si une écluse automatique tombe en panne. Le tunnel de SaintAlbin, long de près de 700 mètres construit sous Napoléon III reste une architecture remarquable à l’attention des touristes qui sont impressionnés par la grandeur du lieu.


Courant de réhabilitation
(Article 9 du 12/09/2002)

Les berges et ouvrages d’art de Saône font peau neuve depuis 2 ans. Un ” enjeu majeur ” pour le tourisme en Haute-Saône.

“Maintenir un bon niveau d’équipement afin que le tourisme fluvial puisse se pratiquer”. Propos signés Serge Lacroix, le directeur du comité départemental du tourisme. Certes il n’en est pas le principal acteur, mais cette remarque illustre cependant l’objectif du volet fluvial figurant au programme de développement de l’économie touristique en Haute-Saône. Ainsi, dans le cadre du contrat de plan 2000-2006, l’Etat (40 %), les Voies navigables de France (30 %), le conseil général et le conseil régional (15 % chacun) se partagent le financement des travaux à effectuer sur la Saône. Réfection des berges, des chemins de halage, rénovation des écluses et autres ouvrages d’art: plus de 9 millions d’euros ont été inscrits sur les différentes lignes budgétaires. ” Maintenir un bon niveau d’équipement ” donc. Eh oui, car le tourisme fluvial représente ” un enjeu majeur ” selon Serge Lacroix. Enjeu majeur car il pèse 10 % dans l’économie touristique du département. ” Les 150 bateaux de location en Haute-Saône nous placent au 7ème rang national “, affirme le professionnel du tourisme.

Automatisation…

S’il convient volontiers que ” le marché est mâture “, autrement dit que le tourisme fluvial a atteint son rythme de croisière (5 à 6.000 bateaux par an), il ne faut surtout pas négliger la qualité des infrastructures et de l’environnement. Ainsi, si les premiers programmes de cofinancement datent de 1997, les premiers travaux, quant à eux, ont été entamés en 2000. Cette année-là que le remplacement et la rénovation des portes d’écluses et de vannages ont été entamés. Il s’agit du 2e plus gros budget (plus de 1,5 million d’euros), juste derrière les travaux de reconstruction du barrage de Gray (1,67 million d’euros) et juste devant ceux du barrage d’Apremont (1,22 million d’euros), qui seront engagés cette année. Pour ce qui est des écluses, ” l’objectif est de les automatiser “, explique Jean-Pierre Seguin, ingénieur à VNF et chef de la subdivision de Gray. Leur mécanisation passant également par l’installation de systèmes hydrauliques, 4e plus gros poste budgétaire (792.734 €), installations qui devraient être terminées d’ici à la fin de l’année.

…et restauration

Viennent ensuite, coût financier s’entend, la rénovation des quais (686.000 €) et les réfections des chemins de halage et des berges (609.796 €). Toiles de coco, végétalisation ou encore enrochement végétalisé sont autant de moyens de stabiliser les berges. Après Conflandey, Montureux et quelques reprises ponctuelles entre Charentenay et Gray, les travaux concernant les berges de la Saône devraient être bouclés pour 2003. Quant aux chemins de halage, restent environ 45 km à réhabiliter dans deux secteurs : au nord (tronçon Port-sur-Saône-Corre) et au sud du département (Gray limite Côte d’Or). Une distance équivalente a d’ores et déjà été réaménagée entre Port-sur-Saône et Gray. Autant de chemins dont l’entretien a été confiée au conseil général, permettant ainsi aux piétons et cyclistes de pouvoir dorénavant les emprunter en toute sécurité. Restauration encore. Des tunnels de Savoyeux et Saint-Albin (457.347 €) cette fois-ci. Dont les travaux doivent correspondre à des impératifs très précis, classement en monument historique oblige. L’ingénieur des VNF ne cache d’ailleurs pas à ce propos qu’une rénovation totale nécessiterait ” vingt fois plus ” de moyens. Bref, une débauche d’énergie (et d’argent) pour que la Saône ne soit pas seulement un long fleuve tranquille, mais également un beau souvenir pour les plaisanciers qui l’emprunteront.
Sébastien MICHAUX

 

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