Les
articles ci-dessous proviennent des journaux L’Est
Républicain et la Presse de Gray que nous remerçions.
Vallée
de la Saône, le plus dur commence
(Article 1 du 17/07/2001)
Le syndicat Saône-Doubs a rendu les
conclusions de l’étude du lit et des berges. Le diagnostic est posé,
les remèdes définis. Place désormais à la recherche des financements.
Mine de rien, il y a eu un double
événement en Haute-Saône, l’un à Port-sur-Saône, l’autre à Autet. A en
juger par l’intensité des débats, le sujet a passionné les élus
riverains de la Saône, à défaut de les fédérer véritablement autour
d’un fil conducteur, le bassin versant et toute sa problématique. On
avance, on avance, c’est une évidence, comme dit la chanson. Le
syndicat mixte Saône et Doubs a donc lancé la troisième phase de son
action: la restitution de l’étude portant sur l’état des lieux du lit
et des berges de la rivière. Une cartographie, des fiches de travaux,
un guide: voilà qui peut donner une idée du travail entrepris par
l’établissement public territorial de bassin, et plus particulièrement
en Haute Saône par la chargée de mission, Séverine Artéro, et le
cabinet d’études Safege de Nanterre. On connaît même l’ampleur de la
facture globale: 10 millions de francs de travaux en vue, sur cinq ans,
pour le seul département. “Aujourd’hui, le problème est politique pour
un peu de temps. On aimerait savoir comment tout cela va se mettre en
place”, a dit le maire de Conflandey Jean-Marie Parat, non sans évoquer
une forme “de superposition des gestions”.
Convaincre
Le plus dur commence : décider des
élus, car rien ne se fera (le futur est de rigueur) sans une politique
volontariste (le syndicat n’impose pas) et la recherche des
financements, en sachant que là encore la signature d’un véritable
contrat de rivière (comme sur l’Ognon… où ça patauge, et le Durgeon)
ouvrira les portes des gestionnaires des deniers publics.Convaincre,
voilà le maître mot, et il s’applique également aux riverains accusés
souvent de laisser leur(s) propriété(s) à l’abandon. Donc, par
contre-coup, à la charge des collectivités qui doivent se substituer à
eux. Place désormais à l’analyse des “fiche-actions”. par chacune des
61 communes haut-saônoises concernées.
Elles portent sur le lit mineur de la
Saône, la ripisylve, les berges, les chemins de halage, les frayères,
les zones humides, les ouvrages. Bref, tout ce qui a trait aux enjeux
humains, hydrauliques, écologiques, et économiques du bassin versant.
Enfin presque tout, parce que le collectif Saône vivante-Doubs vivant,
n’arrête pas de titiller le syndicat et le cabinet d’études en
dénonçant une “approche trop réductrice des problèmes, puisqu’on ne
s’attaque pas à la genèse des cures et des étiages”. Marc Goux a
détecté trois sources de déséquilibre : “La destruction du chevelu,
l’extraction intensive des granulats(1) ce qui provoque un couloir
d’accélération des crues, et un appauvrissement de la richesse en eau”.
Et il souhaite “que l’on aide les agriculteurs à évoluer”. Il voulait
bien sûr parler de cette nouvelle approche des cultures à fleur de
rives. Saône vivante regrette qu’il n’y ait pas de volet consacré á la
dépollution. “Les nénuphars n’arrivent plus à pousser dans la Saône” a
lâché un élu. On ne s’attardera pas sur la qualité du poisson…
G. M
(1) : Saône vivante-Doubs
vivant estime que 4.750.000 tonnes de granulats haut-saônois partent
chaque année à l’exportation
Profession,
éclusier
(Article 2 du 24/07/2001)
Un sourire, un coup de main… A
l’écluse de Gray, comme à Rigny ou Vereux, Pierre Boyer et ses
collègues répondent chaque jour aux demandes des touristes et mariniers.
“Même si tout est automatique
aujourd’hui, on est toujours là au moins en surveillance”, explique
Pierre Boyer, éclusier “remplaçant” aux écluses de Gray, Rigny et
Vereux. Lui et ses autres collègues de la subdivision de Gray (qui va
de Charentenay à Auxonne en passant par Savoyeux, Vereux, Rigny et
Apremont entre autres) travaillent en effet 7 jours sur 7 à la
tranquillité des “passants”, en bateaux de tourisme ou de commerce. Et
si, pour certains d’entre eux, un signe de la main ou un sourire
suffisent, d’autres passagers, des bateaux de tourisme en particulier,
sont plutôt contents de trouver auprès de Pierre Boyer et de ses
collègues tantôt une aide pour accrocher des cordes au quai ou même
pour des manœuvres aussi courantes que de grimper les marches “à pic”
de l’écluse de Gray.
La barrière de la langue
“Généralement, je vais toujours les
aider”, précise l’éclusier en souriant. La manœuvre de passage d’un
coté à l’autre de la Saône à Gray consiste d’abord à faire pivoter une
sorte de canne, située à quelques brasses de l’écluse. La canne
déclenche ensuite la mise à niveau de l’eau entre les deux portes. Une
fois entrés, les habitants du bateau doivent alors s’amarrer au quai
afin d’éviter les mouvements intempestifs, et actionner une autre canne
bleu, qui déclenche véritablement les opérations. Parmi eux, “beaucoup
d’Allemands et d’Anglais, leurs monnaies les avantagent !”. “Mais on
croise aussi de plus en plus d’Israéliens, d’Italiens et de
Sud-africains.
Sans oublier les touristes des pays du
Nord comme la Norvège ou la Suède qui, eux, viennent en bateaux privés.
Et si la barrière de la langue n’est a priori pas évidente à surmonter,
“moi, de toutes façons, je ne parle ni anglais ni allemand”, il est
facile de se faire comprendre à l’aide de gestes et d’autres dessins.
“A Gray c’est assez facile pour tout le monde, mais souvent, à Savoyeux
ou même à Rigny, ils ont besoin de nous pour leur indiquer une
boulangerie, un restaurant, ou des lieux agréables à visiter. On croise
plein de gens différents, c’est assez agréable pour tout le monde”,
conclut Pierre Boyer en accueillant d’un sourire le bateau suivant…
Embarquement
immédiat a la marina
(Article 3 du 02/08/2001)
Des places de port privatives
affleurant tes habitations devraient voir le jour avec le projet
d’extension de la marina de Corre.
A deux encablures de la cité coréenne,
la marina fait figure de home tranquille.Une petite boule de poils
blancs accueille les bateaux qui accostent, en jappant d’allégresse.
Gérard Drouot, sociétaire de “Fluvial Loisirs” rappelle “Chipie” d’un
claquement de langue et s’avance à la rencontre des plaisanciers. “Les
touristes sont toujours ravis de s’arrêter ici, d’abord parce que
l’appontement sur la Saône est gratuit et que nous sommes dans un cadre
très privilégié”, explique Gérard. Les vernes ondoient mollement, au
rythme du courant, leur feuillage bicolore bruissant dans la brise
estivale. Les lieux se prêtent effectivement à la quiétude et à la
sérénité. L’aventure de ” Fluvial Loisirs” s’est concrétisée en 1995,
après deux études infructueuses à Selles et à Fouchécourt. Difficile de
faire admettre un projet d’une telle envergure. Et pour cause : créer
de tout pièce une marina, comprenant plusieurs bassins, un chenal
d’accès creusé dans la berge ainsi qu’un lotissement, à l’image d’un
Port-Camargue en réduction, était une véritable gageure. Un pari que la
société s’attache pourtant avec opiniâtreté à gagner.
Port d’attache
Si les 80 m de ponton flottant en bord
de Saône sont gratuits, le mouillage à la marina se négocie en fonction
de la taille du bateau. De quelques jours ou à l’année, la darse
principale d’une capacité de 32 bateaux accueille les plaisanciers,
propose : eau potable et électricité, et la capitainerie est équipée de
tout le confort sanitaire. Les plus séduit achèteront leurs places
d’amarrage moyennant 60 à 80 000 F selon la taille de leur yacht. Mais
la prochaine tranche de travaux devrait permettre un réel essor
touristique puisque, outre la darse et un premier bassin privatif, le
chenal devrait s’ouvrir encore en amont, permettant la création d’un
nouveau bassin et d’un lotissement attenant. “C’est le concept même
d’une marina méditerranéenne, les plaisanciers ont leur bateau amarré
au pied de leur maison, comme un port d’attache”, souligne avec
enthousiasme Gérard. Au terme des travaux, 15 parcelles viabilisées
avec place de port privative seront à vendre, permettant l’émergence
d’un mini village dévolu à la plaisance. “C’est un potentiel
touristique non négligeable pour Corre, car les touristes qui
s’installeront feront marcher l’économie locale”, ajoute-t-il.
Parc à sec
L’autre atout de la marina demeure
dans son parc à sec. En mettant les yachts hors d’eau, il est aisé
d’intervenir pour des travaux de restaurations de coque, de changement
d’hélice ou tout simplement pour un hivernage. C’est ici que les
talents de Gérard prennent toute leur mesure. Le mécanicien a oeuvré
durant l’hiver à la construction d’une remorque hydraulique pour touer
les bateaux sur la rive. Un Diamond de l’armée américaine datant de
1943, vestige d’une ancienne passion, permet de manœuvrer l’ensemble.
Franz, nautonier de passage, profite de ce nouveau service pour
rafraîchir la coque de “Fréda”, calée par des accores. Les compétences
du maître de céans sont mises à contribution pour les interventions
mécaniques. Côté accueil, Claude et Wanda Crivisier tiennent la
capitainerie. Elle devrait s’agrémenter sous peu d’un bar en terrasse
avec restauration, l’étage servant de club aux résidents de la marina.
Les touristes étrangers ne sont plus les seuls à profiter de cette base
nautique et les promeneurs dominicaux se plaisent à flâner le long du
chenal, en regardant osciller sur le flot tranquille, les coques
immaculées de ces morceaux de rêve.
Véronique OLIVIER
Les
gens “d’avalant”
(Article 4 du 02/08/2001)
Le port fluvial de Gray voit passer
environ 6.000 bateaux à l’année. Sur des péniches de touristes ou de
fret, ces mariniers recherchent la tranquillité. Les lobbies routiers
et de l’environnement auront ils définitivement raison des voies
navigables françaises ?
“Certainement pas”, répond Jean Pierre
Seguin, responsable de Voies navigables de France ! Il s’explique : “Le
port de Gray représente le deuxième trafic national après le canal du
midi. Entre 3500 et 6000 bateaux empruntent la portion de Saône qui
borde les rives de Gray. On compte également entre 400 et 500 péniches
de fret. Vider les autoroutes de certains camions permettrait
d’acheminer plus facilement de nombreuses marchandises. L’Allemagne, la
Suisse, la Hollande le font déjà. Et nous, on attendait de voir aboutir
un projet pour le canal Rhin-Rhône depuis 15 ans pour finalement ne pas
avoir de jonction entre la Moselle et Saint Jean de Losne, en Côte
d’Or, chaînon manquant à un véritable trafic fluvial européen”.
10% de Français
Les touristes de passage ne se
soucient certainement pas de ces débats politiques qui ont vu leur
terme en 1997. L’avenir est au tourisme fluvial de plaisance si on s’en
tient aux chiffres. “Les Français avaient une vision élitiste de ce
type de vacances voici quelques années seulement. Nous proposons une
gamme de prix allant de 7000 F à 20000 F (12 personnes) pour une
semaine de location”, résume Nathalie Monier qui compte dix ans
d’expérience dans ce type de loisirs, en vogue depuis longtemps en
Irlande et en Angleterre. En France, cinq grandes compagnies se
partagent le marché : Locaboat, Rives de France, Nicols, Crown blue
line et Connoisseur. Les prix varient et louer un bateau devient moins
inaccessible. Chez Connoisseur, les statistiques sont les suivantes :
30 % d’Allemands, 23 % de Suisses, 20 % d’Anglais, 10 % de Français, 8
d’Autrichiens, 4 % d’Américains, le reste regroupant des pays aussi
divers que l’Irlande, la Belgique (2 %) ou même Hongkong et l’Afrique
du Sud. Concrètement, conduire un bateau est à la portée de tous. “Pas
de permis nécessaire mais des conseils: sur un bateau de location, il
faut être indépendant: la réserve de 1000 litres d’eau dure entre deux
et trois jours seulement avec les douches et la vaisselle”, résume
Nathalie Monier. Il convient donc de se réapprovisionner dans les ports
du parcours: certains maires font payer 10 F le plein d’eau et 15
l’électricité sans oublier le droit de passer la nuit à quai qui peut
être gratuite ou bien coûter 25 F, comme à Gray.
Clapets à vérin
Afin de mieux s’adapter à cette
nouvelle demande de loisirs, l’État entreprend une politique de fond
sur la réhabilitation des berges et des écluses, à travers l’action de
VNF. Actuellement, passer une écluse n’a quasiment plus rien de manuel.
Un saisonnier appuie sur un bouton de juin à septembre afin d’ouvrir le
sésame des eaux vertes et marron qui attirent tellement de citadins
désireux de se ressourcer dans des endroits aussi charmants que Ray sur
Saône ou Port sur Saône. Afin de faciliter le trajet des péniches
véhiculant des céréales, du verre cassé, du bois, du charbon, du
fumier, de l’engrais ou encore de la luzerne séchée, les VNF souhaitent
remplacer progressivement les barrages à aiguilles présents à Gray et
Apremont par des clapets à vérins qui se lèveront automatiquement.
Certains reconstruisent même des péniches du côté de Saint Jean de
Losne. Décidément, les voies navigables de Haute-saône n’ont pas fini
de parler d’elles.
Fr. N
Derrière
le pont barré: réfection du quai Villeneuve
(Article 5 du 04/08/2001)
S’inclinant de plus en plus vers la
Saône, l’ouvrage d’art qui a subi les aléas du temps et des éléments va
durant quatre mois faire l’objet de travaux de consolidation et de
réfection.
Les quais construits au milieu du
19ème siècle commencent à accuser le coup! Et sur le quai Villeneuve,
les dégradations visibles en surface viennent de faire l’objet d’une
étude avec reconnaissance subaquatique par une entreprise spécialisée.
“L’eau ayant creusé sous le quai Villeneuve, il commence à y avoir un
début d’affaissement, nécessitant un calage du pied du mur immergé”,
explique Jean Pierre Seguin, responsable de la subdivision grayloise
VNF. Depuis le début de la semaine une entreprise lyonnaise “France
Océan Service” composée de plongeurs et maçons est à pied d’œuvre.
Patrice Denis, le conducteur de travaux nous dévoile les différentes
phases de ce chantier. “Nous allons reprendre de la sortie de l’écluse
n° 16 sur une longueur de 220 mètres la réfection de l’ouvrage.
Dans un premier temps, nous allons
mettre en place sous l’eau avec un dispositif de fixation, d’énormes
plaques de fer, que l’on appelle palplanches. Ces dernières ont deux
effets: une fois rentrées dans le terrain elles serviront d’ancrage et
également de coffrage. Ensuite, nous passerons au bétonnage. Après le
redressement du mur, ce seront les gradins du quai qui seront
restaurés”. “Les pavés manquants seront remplacés par des pavés
identiques provenant des chemins de hallage et un rejointement général
de l’ensemble, au sable de Gy (préconisé par l’architecte des bâtiments
de France) sera également effectué”, indique le responsable VNF de
Gray. Le coût de ces travaux s’élève à 2,5 millions de francs,
subventionnés à hauteur de 40 % des Fonds Feder, 20 % du Conseil
régional, 20 % du Conseil général et 40 % Etat/VNF. L’année prochaine,
ce sera le tour du quai Mavia qui a déjà bénéficié d’une réfection
partielle l’an dernier.
Fabienne HENRY
Les
aiguilles du bonheur
(Article 6 du 05/08/2001)
Le barrage d’Apremont, près de Gray,
n’est pas seulement atypique pour l’utilisation de chevrons pour
réguler l’eau. Son responsable, Michel Damien, en a fait son coin de
paradis.
Michel a sans doute trouvé là un petit
coin de paradis. Par cette splendide journée de juillet, l’endroit,
retiré, en lisière de bois, a tout d’une image de carte postale. Devant
la maison, le chat n’en finit pas d’étirer ses pattes sous le soleil et
les deux chiens gambadent tranquillement le long de la Saône. Et dire
que Michel Damien est fonctionnaire et qu’il habite et travaille ici
depuis vingt ans ! Ça fait rêver, non ? Dire que pour le barragiste
d’Apremont, la vie est un long fleuve tranquille tendrait un peu trop
vite à résumer sa vie de tous les jours. Certes, lorsque le beau temps
est de la partie, le niveau de l’eau ne joue guère de tours à notre
homme mais le reste de l’année. Eh bien, l’attention est totale. Jour
et nuit. Même s’il bénéficie, depuis trois ans, de l’aide d’un piptel,
un appareil interrogeable à distance qui lui indique le niveau en aval
du barrage, Michel doit jouer de vigilance et d’intuition. “Il faut
savoir travailler avec la météo. En général, j’appelle le centre de
Vesoul tous les jours. Mais le sensitif est très important aussi dans
ce métier. Il faut prévoir avec les références des années passées”,
souligne-t-il. Parfois, comme en mars dernier, l’eau est ainsi montée
jusqu’à 2m50 au-dessus du niveau amont. Et alors là, c’est le
branle-bas de combat.
Suivez la flèche !
Le barrage d’Apremont a cette
particularité de ne pas encore être hydraulique, et donc automatisé
avec des clapets. Non, ici, on utilise des aiguilles de bois pour
calmer l’ardeur du courant. 680 chevrons de plus de 3 m sont utilisés
sur ce barrage. Et, croyez-le, la pression de l’eau, ne serait-ce que
par temps doux, est impressionnante. Il suffit de retirer l’une de ces
aiguilles pour s’en rendre compte. On imagine, par forte pluie ou fonte
des neiges sur les Vosges, la dangerosité du travail. Harnais de
sécurité obligatoire. Mais bon, revenons un instant à ces (rares)
journées d’été au calme. Quand Michel se lève et ouvre ses volets,
l’impression de toucher de près à une vie de rêve est bien réelle.
Comme ces baignades devant la maison ou ces quelque barbecues savoureux
à la chaleur d’un petit four fabriqué dans la cour… Et encore,
jusqu’à ce que le barrage soit rénové, en 1985, Michel utilisait une
barque pour aller chercher son courrier ou ramener les courses.
Folklore garanti. Surtout en mauvaise saison. Aujourd’hui, le seul
souci pourrait être l’augmentation de la fréquentation des lieux.
Croissance du tourisme fluvial oblige. Des vacanciers qui ne prennent
pas toujours le temps de poser leur regard sur les panneaux de
circulation et qui, au lieu de prendre la voie de l’écluse, finissent
de temps en temps au pied du barrage. Et Michel de jouer au régulateur
du trafic. L’évolution, en somme. Robinson n’est plus seul…
Philippe BROUILLARD
La
plaisance en plein boum
(Article 7 du 08/08/2001)
La plaisance a repris ses droits sur
la Saône Jolie sillonnée par de nombreux touristes nautiques. Ils sont
allemands, belges, italiens, venus de toute l’Europe… Ils s’efforcent
d’afficher leur sympathie, vous adressent volontiers leur bonjour par
des grands signes de mains et vous avez le devoir d’y répondre. A
l’écluse de Rupt-sur-Saône reste un point névralgique de cette activité
d’été. C’est là que la navigation a installé pour notre secteur un
point de contrôle dont Eric Maret reste le responsable. Du métier et
des connaissances professionnelles il en a à revendre, il se trouve à
l’aise au milieu de ses cadrans et de ses ordinateurs.
Il doit commander le tunnel, son
entrée et sa sortie, et gérer les pannes sur les écluses automatiques.
Mercredi, avec la même conscience professionnelle il était remplacé par
Daniel Bouttement et les mêmes problèmes tous résolus se sont posés.
Car la plaisance est en situation d’alerte permanente et le nombre de
bateaux atteindra son sommet vers le 15 août. En attendant l’écluse de
Rupt reste un point sensible superbement équipé par la navigation et
tout à fait efficace. Jeudi 26 juillet, 48 bateaux ont été enregistrés
dans la journée. La cote va certainement monter et si vous voulez
admirer ce ballet nautique avec un panoramique, empruntez le petit
chemin qui va de Rupt à Ovanches puis arrêtez-vous à proximité du pont
du canal. Vous aurez aussi la surprise d’un bateau qui sort du tunnel,
c’est un spectacle reposant à la disposition du touriste, une image
simple et réconfortante.
Macadam
vert le long de la Saône
(Article 8 du 14/08/2001)
Un programme départemental mené de
front par Voies Navigables de France (VNF) et le conseiller général
veille à transformer les anciens chemins de halage en lieu de promenade
adapté pour les piétons, vélos ou chevaux. La tranche de travaux de cet
été concernait le trajet Seveux-Gray avec plusieurs entreprises en bord
de Saône. La commune d’Autet compte 4 km et la municipalité locale
s’est attachée à suivre les projets de réhabilitation en souhaitant
apporter son point de vue et ses idées. Sur 1300 mètres “le macadam
vert” a été préconisé entre l’écluse de Savoyeux et le “Pont du
Diable”. Entre de grosses pierres, de la terre permet l’ensemencement
de gazon. Cette expérience permettra de tester la résistance de ce
revêtement écologique à la période hivernale et aux inondations.
Entre la plage d’Autet et le pont de
Quitteur, le chemin est en herbe depuis longtemps et l’entretien
régulier l’a rendu agréable et praticable pour les nouveaux usagers. La
portion située entre le “Pont du Diable” et la plage d’Autet a été
refaite et devrait être goudronnée dans un avenir proche. Le maître
d’œuvre va faire livraison du produit fini au conseil général qui
organise l’exploitation des chemins de halage, c’est-à-dire la
réglementation de l’usage des chemins. Une convention de mise à
disposition est signée avec la commune qui s’investit dans l’entretien
régulier.
La
Saône, point d’ancrage du tourisme local
(Article 9 du 06/09/2001)
Ironie du sort, c’est à bord de la
vedette “Le Rhône” ,que, mardi, s’est déroulée une visite instructive
sur… la Saône, organisée par Voies navigables de France.
Cette sortie a réuni les partenaires
du comité technique de pilotage du contrat de plan “Etat – Région
Franche Comté”, ainsi que certains interlocuteurs locaux. Dans le
sillage de Jean-Pierre Séguin, ingénieur basé à la subdivision de Gray,
les visiteurs ont découvert l’avancement des travaux le long de la
Saône. Aménagement du quai Villeneuve à Gray, mécanisation des portes
d’écluses à Rigny et Vereux, finition du revêtement en gravillons des
chemins de halage, réparations de première urgence réalisées dans le
tunnel de Savoyeux, les nombreux volets en cours du contrat de plan
participent à l’amélioration globale de l’infrastructure fluviale de la
Saône. Avec toujours, comme caps principaux, qui ne sont pas toujours
sans écueils, le développement du tourisme fluvial et la valorisation
touristique de ce patrimoine.
Manœuvre
“anti-kérosène”
(Article 10 du 11/10/2001)
Les sapeurs-pompiers se sont déployés,
hier, sur les berges de la Saône, route de Chaux lès Port. Objectif de
l’exercice: circonscrire une fuite émanant d’un pipeline.
Une vingtaine de pompiers ont pris
position, mercredi, à quelques mètres de la sortie de Port-sur-Saône,
route de Chaux lès port. Vers 9 h, les hommes venus de Vesoul, Gray et
Port-sur-Saône, n’ont guère été gênés par le brouillard dans leurs
manœuvres. “Cet exercice est réalisé en coordination avec la société
Trapil qui gère le pipeline”, précise le capitaine des pompiers Franck
Bel. Ce tuyau, enterré dans le sol, sert au transport de certains
fluides. “Notre société s’occupe d’un réseau de 5000 km en France. L’un
de ces pipelines traverse la Saône aux environs de Conflandey”, précise
Jacques Schneider, coordinateur sécurité chez Trapil. Un pipeline qui
sert à acheminer depuis Langres du kérosène, destiné à l’aviation, via
les dépôts de Chèvremont, près de Belfort et notamment la BA 116 de
Luxeuil.
Jacques Schneider assure que ce tuyau
se trouve au cœur d’un système de surveillance important: “La fuite par
corrosion est impossible, grâce à nos outils de détection. Le danger
peut émaner d’agriculteurs et d’entreprises qui, lors de travaux,
endommageraient l’installation “. Dans ces cas là, la fuite peut être
rapidement signalée. Et le dispositif de sécurité, afin de limiter la
pollution, entre en jeu. Barrage flottant “La manœuvre d’aujourd’hui
est surtout destinée à harmoniser le travail, sur le terrain, des
équipes de pompiers et de Trapil”, souligne le capitaine des pompiers,
sous l’œil averti du commandant Tailhardat. Pour simuler la fuite de
kérosène dans la Saône, un colorant neutre, la fluorescéine, a été jeté
dans l’eau. Trois bateaux, avec à leur bord des plongeurs, entrent en
action pour étirer, en amont de la rivière, un barrage flottant destiné
à canaliser la substance.
Appuyés sur la berge par les autres
sauveteurs qui ancrent l’extrémité du barrage dans le sol, long de 60
m. “Il s’agit d’une pollution de surface. Le kérosène est une substance
qui ne se mélange pas a l’eau mais flotte comme de l’huile. On peut la
pomper assez aisément en fonction de la force du courant”, remarque M.
Schneider. Lors d’une véritable fuite, les écrémeuses-pompeuses et
autres camions-citernes seraient sur le chantier des opérations. La
circulation fluviale aurait été coupée. Une manœuvre réalisée dans la
matinée sans difficulté par les services de secours et les employés de
Trapil.
Isabelle GÉRARD
Une
halte fluviale à Arc-lès-Gray
(Article 11 du 25/10/2001)
Dèsormais les bateaux pourront faire
escale à Arc-lès-Gray.la municipalité nourrissait le projet d’une halte
fluviale depuis longtemps. Les travaux, à l’ancienne plage, route de
Dijon, sont déjà bien avancés.
Bon nombre d’entre vous se souviennent
certainement de la plage d’Arc-Iès-Gray. Avec ses rives champètres, sa
balustrade (le pierre très rétro et ses cabines de bain). La plage a
longtemps été un endroit prisé. Mais les années aidant, elle a peu à
peu été laissée à l’abandon. En 1996, le conseil municipal émet le
souhait de réaménager cet espace sous forme d’une halte fluviale. Le
projet s’inscrit alors dans le programme de développement du SID de
Gray et Autrey. Mais les lourdeurs administratives, la loi sur l’eau
notamment qui oblige à revoir le projet, feront trainer le projet en
longueur. Cette fois-ci les travaux, commencés mi-septembre, sont
bientôt terminés. Menés par la société France Océan Service, ces
aménagements seront complétés ultérieurement par la création d’un
cheminement et de places de stationnement.
La halte fluviale pourra accueillir 12
bateaux. (ceux-ci s’amarreront de chaque côté des sept catways, le long
d’un ponton de 48 mètres. A l’origine le projet devait se situer dans
le virage de la route de Dijon. Mais là, l’eau abrite une frayère. La
nouvelle halte fluviale sera donc bien à l’emplacement de l’ancienne
plage. Compte tenu du courant de la rivière à cet endroit, il a fallu
installer des passerelles coulissantes, explique Mr Seguin, des Voies
Navigables de France, maître d’oeuvre. Les passerelles qui relient la
berge au ponton suivront ainsi la hauteur de l’eau. Le ponton, lui,
sera fixé à trois pieux battus dans le sol. Et les catways seront
enlevés durant l’hiver. Un forage sous la route permettra d’amener
l’eau et l’électricité jusqu’à la halte fluviale. Les berges seront
réaménagées avec des végétaux. “On tient à garder ce côté champêtre”,
explique le maire de la commune, Serge Toulot. “Et le projet implique
aussi un commerce”, poursuit Serge Toulot, évoquant le restaurant du
Martin Pécheur, de l’autre côté de la route.
Les travaux dont le coût s’élève à
827000 F (HT) a bénéficié des fonds européens (30%), régionaux (10%) et
départementaux (20%).Reste le problème de stationnement et de la
circulation, très importante, sur la route de Dijon. la commune
réalisera un cheminement de la halte jusqu’à un terrain, situé de
l’autre côté de la route. Celui-ci sera aménagé en parking et le chemin
passera sous la route. Les travaux entrepris par France Océan Service
devraient être terminés d’ici le mois de novembre. Et dès la saison
prochaine, les plaisanciers auront le nom d’une nouvelle escale à
inscrire sur leur carnet de bord.
Nathalie COLLEVILLE
SCEY-SUR-SAONE
: Restauration du tunnel de Saint-Albin
(Article 12 du 02/12/2001)
Tous les amoureux de la nature
connaissent et apprécient la sortie côté Rupt du tunnel de Saint-Albin,
hameau rattaché à Scey-sur-Saône. Ce canal en contrebas et cette
majestueuse sortie d’un tunnel long de 681 m qui coupe un méandre de la
Saône représentent un spectacle grandiose. Il a fallu trente années (de
1840 à 1870) pour construire cet important ouvrage qui fait encore
aujourd’hui l’admiration de tous.Dans ce site classé, le temps a fait
son oeuvre et certaines “corrections” ont été nécessaires pour que cet
ensemble architectural retrouve toute sa beauté. Trois tranches de
travaux sont prévues dont deux sont financées par “Les Voies navigables
de France”. Le coût total de cette réfection avoisinera les 4.200.000 F
et plusieurs mois seront nécessaires pour cette opération d’envergure.
Le tunnel aussi
A gauche de la sortie, un grand talus
de 110 m s’était avancé. Sa réfection passe par la technique de terre
armée et l’installation de couches de matériaux calcaires. Le spectacle
est impressionnant puisque 110 m de talus seront traités. A droite,
toujours à cette sortie, les murs de soutènement en pierre de taille
avaient subi l’outrage des changements climatiques et la gelée avait
fait éclater plusieurs pierres qu’il a fallu remplacer à l’identique.
Une importante carrière de Côte d’Or a fourni de très belles pierres
taillées, 400 m2 en joints pavés sont remplacés par des ouvriers
spécialisés. On ira même jusqu’à colorier des pierres afin de garder
l’harmonie dans la présentation. Pour assurer le bon déroulement de
cette importante réfection, Denis Jeandenand, contrôleur de travaux au
service navigation, ne manque pas d’être présent.
Il nous a fait part d’une 3e tranche
d’action dont le financement sera assuré par “Les voies navigables de
France” et qui concerne le tunnel lui-même afin d’en renforcer le
confort et la sécurité: un éclairage plus puissant, une vidéo
surveillance, un système d’alarme, une rampe de mise à l’eau pour les
secours plus une ligne de vie avec des chaînes rappelant celles
permettant le halage des bateaux au temps de la traction animale.Des
améliorations intéressantes qui devraient être appréciées par tous les
navigateurs de plaisance heureux de se retrouver dans cet endroit
hautement touristique de leur parcours nautique.
Port
Saint-Martin : Une nouvelle escale
(Article 13 du 10/12/2001)
L’ancienne plage d’Arc-les-Gray
aujourd’hui réhabilitée en halte fluviale pourra, dès le printemps,
accueillir 12 bateaux sur son site. Visite guidée. Il aura fallu cinq
années pour que le projet de réaménagement de l’ancienne plage
d’Arc-lés-Gray en halte fluviale, baptisée ” Port Saint-Martin “,
inscrit au programme de développement du SID de Gray et Autrey, puisse
voir le jour. Une fois passées les tracasseries administratives,
notamment celle de la loi sur l’eau, obligeant les concepteurs à revoir
leur projet compte?tenu de l’existence d’une frayère se trouvant sur le
site, les travaux de constructions entrepris par France Océan Services
a l’emplacement de l’ancienne plage ont démarré en septembre.
Aujourd’hui, pratiquement finis, la halte et son ponton de 48 mètres
doté de sept catways autour desquels 12 bateaux peuvent s’amarrer, se
dévoilentaux arcois et aux nombreux automobilistes qui empruntent cette
route.
Embellissement
” Cet endroit est symbolique “, confie
le maire Serge Toulot, qui, comme beaucoup de ses concitoyens, se
souvient de cette époque où l’on venait en famille goûter aux joies de
la baignade à la plage d’Arc. ” Ce site rétro pare d’une balustrade de
pierre et de cabines de bains, créé en 1936 à l’initiative de Marcel
Perrey, alors maire de la commune, nous rappelle à tous des souvenirs.
Il a été fermé en 1966 pour des problèmes de surveillance et a été
laissé depuis à l’abandon. ” Serge Toulot estime que ce coin de Saône
avec ses rives champêtres méritait d’être préservé et réhabilité. Chose
faite ! Monsieur le maire, accompagné de Jean-Pierre Muzard, adjoint au
chef de la subdivision du service navigation de Gray, maître d’oeuvre
du projet et de Michel Muller, chef des services techniques de la
commune, a fait hier une petite visite du chantier, l’occasion de se
concerter sur certains points techniques et esthétiques.
Jean-Pierre Muzard a expliqué le
fonctionnement des passerelles coulissants qui relient la berge au
ponton, indiquant que celles?ci sont conçues pour pouvoir suivre la
hauteur de l’eau compte tenu du courant important à cet endroit de la
rivière, puis le forage sous la route qui va permettre d’amener l’eau
et l’électricité jusqu’à la halte et enfin les catways démontables qui
seront enlevés durant la période hivernale. Michel Muller, chef des
services techniques et son équipe. qui ont déjà procédé à un grand
nettoyage du site, seront bientôt à pied d’oeuvre pour l’embellissement
de ce coin qui ne manque pas de charme et se doit de garder son côté
champêtre, si cher aux touristes. Bref, la halte fluviale aura belle
allure, en face le restaurant ” Le Martin Pêcheur ” devrait lui aussi
séduire les plaisanciers avides de gastronomie locale.
Ces travaux, dont le coût s’élève à
827.000F(HT), bénéficieni de fonds européens à hauteur de 30 %,
régionaux 10 % et départementaux 20 %. Côté circulation et
stationnement la municipalité arcoise a tout prévu. ” Un terrain situé
de l’autre côté de la route va être aménagé en parking. De ce parking,
les promeneurs Pourront rejoindre la halte fluviale en toute sécurité
en emp runtant un chemin piétonnier qui passera sous cette route”,
souligne Serge Toulot, qui précise que les choses se feront petit à
petit, et que pour l’instant c’est l’embellissement de 1 endroit qu’il
faut réaliser. “Après on verra, ce sera en fonction du nombre de
bateaux qui accosteront cette saison”.
Fabienne HENRY
Corre,
village sinistré
(Article 14 du 31/12/2001)
Les riverains du Coney sont restés
éveillés toute la nuit pour abriter biens et bétail des eaux glaciales.
La digue de l’écluse de Fontenoy-Ie-Château qui régule le niveau entre
le canal de l’Est et ce cours d’eau tranquille a cédé, charriant des
hectolitres d’eau boueuse. Le Coney, poussé hors de son lit, s’est
installé dans celui des riverains. La Saône qui glisse sous les arcades
du pont a investi les deux berges. On ne sait plus guère comment
dénommer les différents cours d’eau enlacés dans cette mer de glace…
” il y a quatre ans, l’eau était bien montée mais à ce niveau là,
jamais “, s’exclame Gérard Drouot de la marina. ” Si, en 1947 cela
s’était déjà produit ! “, affirme un ancien. A minuit, les pompiers du
CPI de Corre, dirigés par le chef de corps Pierre Tard, évacuaient les
bêtes de l’agricultrice Gaëlle Metris, dont la ferme baigne dans 50 cm
d’eau. Le moulin Jacquot, la jardinerie attenante, les maisons
voisines, le port de plaisance et le château étaient au petit matin
dans la même situation. Le maire, Jean Sperka, ne sait plus où donner
de la tête, une vingtaine de foyers ont été sinistrés et l’élu pense
déposer une requête pour que la bourgade soit classée parmi les
communes victimes de catastrophes naturelles.
Véronique OLIVIER
Le
chemin de halage emporté
De mémoire de riverain du Coney et du
canal de l’Est, on n’avait jamais vu cela. Des dégâts importants ont
été causés aux installations fluviales par la montée rapide des eaux
dans la nuit du 30 décembre. Après la rupture d’une porte de garde à
Fontenoy-le-Château, sont plus de 30 mètres de digue séparant le Canal
de la rivière ont été emportés à Freland ainsi qu’un mur de soutènement
de la centrale électrique appartenant à André Moquin. Cette rupture du
chemin de halage a provoqué la chute de plusieurs arbres, endommageant
les lignes électriques et obstruant les vannes des centrales. Sur la RD
434, le canal, le Coney et le canal de fuite ne faisaient plus qu’un et
l’eau montait jusqu à 50 centimètre du tablier du pont ce qui, de
mémoire d’habitants, ne s’était jamais produit. Dès dimanche soir, les
équipes d’EDF étaient à pied d’œuvre afin de rétablir l’électricité
dans tout le secteur.